L’océan, ce vaste et mystérieux monde sous-marin, recèle encore de nombreux secrets. L’un d’eux vient d’être dévoilé par une équipe internationale de chercheurs, qui a découvert que l’océan a une capacité de stockage du dioxyde de carbone atmosphérique bien plus importante que ce que nous pensions jusqu’à présent. Plongez avec nous dans cette fascinante découverte.
Le rôle crucial du plancton
Le plancton, ces minuscules organismes qui flottent dans les eaux de nos océans, joue un rôle crucial dans le cycle du carbone. En effet, ces organismes se nourrissent de dioxyde de carbone, qu’ils transforment en tissus organiques grâce à la photosynthèse. Lorsqu’ils meurent, ils se transforment en particules marines, plus denses que l’eau de mer, qui coulent vers les fonds marins, emportant avec elles le carbone qu’elles ont stocké.
Ce processus, connu sous le nom de «neige marine», est essentiel pour le stockage du carbone dans les océans. De plus, ces particules marines constituent une source de nutriments pour de nombreuses créatures des profondeurs, des minuscules bactéries aux poissons de grands fonds.
Une capacité de stockage sous-estimée
En utilisant une base de données collectées depuis les années 1970, l’équipe de chercheurs a pu cartographier numériquement les flux de matière organique dans tous les océans du globe. Leur conclusion est surprenante : l’océan a une capacité de stockage du dioxyde de carbone atmosphérique de 15 gigatonnes par an, soit une augmentation de près de 20% par rapport aux estimations précédentes (11 gigatonnes par an) présentées dans le dernier rapport du GIEC.
Cette découverte est une étape importante dans notre compréhension des échanges de carbone entre l’atmosphère et l’océan. Cependant, les chercheurs soulignent que ce processus d’absorption s’opère sur des dizaines de milliers d’années, et qu’il n’est donc pas suffisant pour contrebalancer l’augmentation exponentielle des émissions de CO2 engendrée par l’activité industrielle mondiale depuis 1750.
En synthèse
La découverte de cette capacité de stockage accrue de l’océan renforce l’importance de l’écosystème océanique dans la régulation du climat planétaire à long terme. Cependant, elle souligne également l’urgence de réduire nos émissions de CO2 pour éviter un réchauffement climatique catastrophique.
Pour une meilleure compréhension
Qu’est-ce que le plancton ?
Le plancton est un ensemble d’organismes vivant dans les eaux douces ou salées, et qui sont transportés par les courants. Ils jouent un rôle crucial dans le cycle du carbone.
Qu’est-ce que la « neige marine » ?
La «neige marine» est le nom donné aux particules marines qui coulent vers les fonds marins après la mort du plancton, emportant avec elles le carbone qu’elles ont stocké.
Quelle est la capacité de stockage du dioxyde de carbone de l’océan ?
La capacité de stockage du dioxyde de carbone de l’océan est estimée à 15 gigatonnes par an, soit une augmentation de près de 20% par rapport aux estimations précédentes.
Quel est l’impact de cette découverte ?
Cette découverte renforce l’importance de l’écosystème océanique dans la régulation du climat planétaire à long terme. Cependant, elle souligne également l’urgence de réduire nos émissions de CO2.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Les chercheurs continueront à étudier le rôle de l’océan dans le cycle du carbone pour mieux comprendre et prédire les changements climatiques.
Références
Légende illustration principale : a, Distribution du flux advectif-diffusif par carbone organique labile (mg C m-2 jour-1). b, Distribution du flux advectif-diffusif par carbone organique semi-labile (mg C m-2 jour-1). c, Distribution du rapport du flux advectif-diffusif au flux de COT. d, Distribution du temps de résidence du COD en années au fond de la zone euphotique. Le temps de résidence est défini comme le temps écoulé pour que le COD soit remonté vers l’océan de surface après son exportation sous la zone euphotique à cette maille. Les résultats sont basés sur le produit de la PPN CbPM et sur un temps de reminéralisation de 12 h pour le COD labile.
Communiqué du CNRS | Rapport du GIEC Changement climatique 2021, les bases scientifiques physiques, Chapitre 5, figure 5.12 : Figure AR6 WG1 | Climate Change 2021: The Physical Science Basis (ipcc.ch)
Article : « Biological carbon pump estimate based on multi-decadal hydrographic data » – DOI:10.1038/s41586-023-06772-4