La Suisse se tourne vers la géothermie

En Suisse, la géothermie est à l’honneur. L’office fédéral de l’énergie (OFEN) promeut cette énergie renouvelable, espérant qu’elle devienne un jour l’une des principales sources de chaleur et d’électricité en Suisse.

Un atlas des ressources géothermiques sur le plateau suisse a montré l’existence d’un important potentiel. Résultat : sept projets de géothermie profonde (injection d’eau dans des roches fissurées à une profondeur de 3000 à 5000m) sont actuellement à l’étude. Le plus ambitieux d’entre eux se situe à St Gall. La ville espère chauffer un tiers des ménages, et même produire de l’électricité. Si le projet venait à être réalisé, il serait mis en service d’ici 2012 ou 2013. Les autres projets se situent à Thônex, Etoy-Aubonne, Lausanne, Lavey-les-Bains, Brig-Gliss et Zurich.

Autre preuve de l’intérêt porté à cette énergie renouvelable, l’Université de Neuchâtel a créé en 2008 une chaire dédiée à la géothermie. C’est la première du pays dans ce domaine. Pour assurer la relève scientifique, un nouveau Master consacré à la formation de spécialistes de la géothermie ouvrira à Neuchâtel à l’automne 2009. En Europe, il n’y a qu’à Reykjavik qu’existe une formation équivalente. Depuis 2004, Neuchâtel développe sa compétence dans le domaine avec la création du Centre de recherche en géothermie (CREGE), qui intervient au niveau de la recherche appliquée et de la formation, du conseil et de l’expertise.

L’exploitation de cette énergie et la recherche pour développer de nouveaux modes d’utilisation ne sont pas nouveaux en Suisse. La géothermie à faible profondeur est déjà très utilisée comme source d’énergie de chauffage. Le pays possède la plus forte densité de sondes géothermiques verticales : au moins 40.000 sondes chauffent actuellement des maisons individuelles ou des bâtiments. Un ambitieux projet de centrale électrique géothermique nommé Deep Heat Mining, a été lancé à Bâle en 1998.

L’objectif était de produire de l’électricité pour environ 5000 foyers. En 2006, un forage de 5 km de profondeur a été réalisé. A cette profondeur, l’eau atteint 200°C. Après le forage, des travaux de fracturation de la roche ont suivi. Leur objectif était d’offrir à l’eau des fissures dans lesquelles elle pourrait circuler. Ces travaux ont malheureusement engendré des secousses sismiques, entraînant le gel du projet.

Les Suisses espèrent donc que les projets actuellement en cours d’études, mieux préparés, arriveront à terme.

L’ambassade de France en Suisse organisera avec l’Université de Neuchâtel et le Projet géothermie profonde de Soultz (Alsace) la première conférence franco-suisse sur la géothermie, à Neuchâtel les 9 et 10 novembres 2009.

[BE Suisse numéro 21 (6/07/2009) – Ambassade de France en Suisse / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/59839.htm]

      

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Pastilleverte

Sans doute l’énergie renouvelable la plus prometteuse, surtout dans les régions “favorables”. Projet forcèment à LT cause investissement initial élevé, problèmes de corrosion sans doute à maitriser, mais potentiel en conditions économiques “rentables” sur le moyen long terme, surtout si on combine eau chaude et électricité (mais électricité = température élevée d’où forages profonds, d’où coûts d’investissements importants etc.) Quitte à creuser les montagnes, une histoire suisse moins loufoque que le “Swissproject” (sorte de TGV souterrain projectile)

Jeandb

Comme toute les techniques développer par les homme , la géothermie devrait se soumettre à la question “durable”. Faire un trou dans le sol et laisser sortir par la pression l’eau chaude  souterraine peut avoir des conséquences dans les temps sur l’activité hydraulique souterraine autres que la géothermie. Toute l’eau souterraine communique et la pression profonde est le résultat du niveau supérieur des nappes phréatiques et réciproquement.