L’AIE recommande à l’Allemagne de revoir sa position

A la veille de la conférence sur le climat à Nairobi et pour la première fois en 32 ans d’activité, l’Agence Internationale de l’Energie (IEA) s’est positionnée en faveur du développement du parc nucléaire mondial.

Comme l’indique les résultats de son nouveau rapport "World Energy Outlook", l’énergie nucléaire doit jouer un rôle clef à l’avenir, "d’une part pour garantir la sécurité de l’approvisionnement énergétique, d’autre part pour lutter contre le changement climatique" a déclaré Fatih Birol, économiste en chef de l’IEA.

D’après le tout récent rapport britannique "Stern" sur l’environnement, la température moyenne à la surface de la terre pourrait augmenter de cinq degrés au cours des cent prochaines années si rien n’est entreprit pour réduire significativement les émissions de GES (gaz à effet de serre). Ce dérèglement du climat risquerait alors de mettre quelques 200 millions de personnes sans abris. Parallèlement, le rapport évalue à 5% la perte annuelle consécutive du PIB mondial, sachant que la stabilisation des émissions n’en coûterait que 1%.

Si l’efficacité énergétique est bien selon l’IEA la première arme à considérer dans la lutte contre le changement climatique (à cet égard, l’Allemagne est un des meilleurs élèves au monde), et s’il faut continuer à intensifier le recours aux énergies renouvelables, une stratégie énergétique qui n’inclurait pas une utilisation importante du nucléaire serait risquée, polluante et chère : "les Politiques devraient repenser leur volonté d’abandonner définitivement le nucléaire", conseille M.Bristol.

Cette sortie correspond à la position soutenue par le SPD au sein de la grande coalition allemande et notamment de son ministre fédéral pour l’environnement Sigmar Gabriel.

Selon ce dernier, étant donné que les centrales nucléaires produisent certes de l’électricité mais pas de chaleur, il s’ensuit que l’on trouve généralement à leur proximité de nombreuses usines de production de chaleur, toutes émettrices de CO2. De ce point de vue, "l’alternative la plus sensée serait donc des installations de cogénération".

Choisir entre les dangers du CO2 et ceux de la radioactivité, cela reviendrait à choisir entre le choléra et la peste. Aussi la meilleure politique à adopter selon Gabriel consiste-elle à ne tolérer ni l’un ni l’autre : renoncer au nucléaire et avoir recours aux technologies les plus modernes de capture du CO2.

 
Cette information est un extrait du BE Allemagne numéro 310 du 8/11/2006 rédigé par l’Ambassade de France en Allemagne. Les Bulletins Electroniques (BE) sont un service ADIT et sont accessibles gratuitement sur www.bulletins-electroniques.com

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khtarius

“les centrales nucléaires produisent certes de l’électricité mais pas de chaleur”. C’est absolument archi-faux. Au contraire les pertes thermiques sont importantes et inévitable avec n’importe quelle machine thermique (nucléaire, gaz, fioul, charbon). Seul 30 à 35% de l’énergie nucléaire est convertie en électricité. Le reste, les 2/3, partent en chaleur non valorisée pour l’instant. En France, seules la chaleur issue des centrales nucléaires du Tricastin est utilisée pour chauffer la serre et le parc à croco de Pierrelatte !

yaglourt

En france, la chaleur issue des centrales sert à chauffer les poissons, qui s’en passeraient bien durant les canicules…(excepté pour les quelques centrales en bord de mer). Sinon IEA et AIEA même combat : hors du nucléaire point de salut, recouvrons la planète de centrales et qui vivra verra…