L’Arabie Saoudite investit dans l’algoculture pour 2030

L'Arabie Saoudite investit dans l'algoculture pour 2030

Les défis environnementaux sont au cœur des préoccupations mondiales, et le royaume d’Arabie Saoudite ne fait pas exception à cette règle. Avec une ambition bien définie de devenir neutre en carbone d’ici 2060, le pays a mis en place un programme innovant autour de la biotechnologie des algues.

Ce projet pourrait non seulement contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi renforcer l’indépendance alimentaire du pays. Plongeons au cœur de cette initiative pionnière.

L’année dernière, le Ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture (MEWA) a annoncé une collaboration majeure avec KAUST pour mener le projet de Développement de la Biotechnologie Algue dans le Royaume d’Arabie Saoudite (DABKSA). Ce projet nécessite la culture de microalgues robustes, adaptées au climat rigoureux du pays.

L’étude sur Cyanidioschyzon merolae

Les chercheurs de KAUST ont récemment décrit la culture de la microalgue Cyanidioschyzon merolae, une extrémophile originaire d’une source chaude en Italie. Elle se développe à des températures proches de 50 °C et dans des conditions acides. Le groupe de Durabilité et Biotechnologie Synthétique (SSB) à KAUST a montré comment cultiver cette extrémophile dans les conditions extrêmes des étés saoudiens sur la mer Rouge.

«Cette algue a le potentiel de devenir une part significative de la production de protéines alternatives et elle peut être cultivée localement pendant la saison chaude dans le Royaume», a déclaré l’assistant professeur Kyle Lauersen de KAUST, qui dirige le groupe SSB et est l’auteur principal de l’étude.

Contribution à l’indépendance alimentaire

La production de ces microalgues permettrait de fournir une nourriture durable et d’accroître l’indépendance alimentaire du pays. Les microalgues consomment du nitrogène et du phosphore, réduisant ainsi la pollution, et peuvent être transformées en nourriture pour les animaux.

L’étape suivante consiste à tester la culture à grande échelle, avec un volume supérieur à 100 000L en eau de mer.

«[C. merolae] a déjà été testé dans des installations pilotes avec un volume total de 3 000 litres. La prochaine étape sera effectuée lors de la Phase II du projet DABKSA», a expliqué Dr. Claudio Fuentes-Grünewald, directeur du programme Algae à KAUST-Beacon Development.

Le lancement officiel de cette phase est prévu pour cet automne.

En synthèse

Le royaume d’Arabie Saoudite s’engage résolument dans une voie novatrice pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2060. La culture de microalgues s’inscrit dans une stratégie globale visant à la fois la réduction des émissions de carbone et le renforcement de l’indépendance alimentaire. Les efforts et investissements déployés positionnent le pays comme un leader potentiel dans les technologies algales.

Pour une meilleure compréhension

Qu’est-ce que le projet DABKSA ?

Il s’agit d’une collaboration entre le Ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture (MEWA) et KAUST pour développer la biotechnologie des algues en Arabie Saoudite.

Quelle est l’importance des microalgues dans ce projet ?

Les microalgues peuvent consommer les polluants et être transformées en nourriture pour les animaux, contribuant à l’indépendance alimentaire.

Quels sont les avantages environnementaux de la culture de microalgues ?

La culture de microalgues peut contribuer à réduire les émissions de CO2 et la pollution par le nitrogène et le phosphore.

Quelle est la prochaine étape du projet ?

La Phase II du projet consistera à tester la culture de microalgues à une échelle supérieure à 100 000L en eau de mer.

Légende illustration principale : Culture d’algues à l’université KAUST – Crédit KAUST

[ Rédaction ]

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