Le secret des foyers britanniques pour réduire leur gaspillage alimentaire

Le secret des foyers britanniques pour réduire leur gaspillage alimentaire

Un récent rapport scientifique souligne le rôle crucial que les jardins familiaux et les parcelles pourraient jouer pour garantir une population en meilleure santé et plus sûre sur le plan alimentaire. Loin d’être de simples passe-temps, ces espaces verts seraient en réalité des acteurs majeurs dans l’adoption d’un régime plus sain et dans la réduction des déchets alimentaires.

L’étude a suivi des foyers pratiquant l’agriculture à petite échelle pendant un an afin d’évaluer leur production, leurs achats, leurs dons et le gaspillage de fruits et légumes. Les données recueillies ont montré que ces foyers pouvaient produire jusqu’à 51 % des légumes et 20 % des fruits qu’ils consomment chaque année.

Les bénéfices pour la santé

En plus d’offrir un accès durable à des fruits et légumes frais, l’étude a également révélé que les personnes cultivant leurs propres aliments consommaient en moyenne 6,3 portions de fruits et légumes par jour, soit 70 % de plus que la moyenne nationale du Royaume-Uni, qui est de 3,7 portions.

« Manger au moins cinq portions de fruits et légumes par jour est associé à une réduction significative des risques de développer des problèmes de santé tels que l’obésité, les maladies cardiaques, le diabète de type 2 et certains types de cancer », a déclaré l’auteure de l’étude, le Dr Zilla Gulyas de l’Université de Sheffield.

Réduction des déchets et sécurité alimentaire

Les foyers ayant la capacité de produire leurs propres fruits et légumes gaspillent également très peu, avec seulement 0,12 portion jetée par jour en moyenne. Ce chiffre est 95 % inférieur au gaspillage de fruits et légumes dans les foyers moyens du Royaume-Uni.

Cela suggère que la production alimentaire à domicile est associée à des comportements plus éco-responsables, qui pourraient également améliorer la sécurité alimentaire à l’échelle nationale.

Légumes cultivés et récoltés dans un jardin familial appartenant à l'un des participants à l'étude.
Légumes cultivés et récoltés dans un jardin familial appartenant à l’un des participants à l’étude. Crédit : USH

Enjeux politiques et sociaux

Malgré l’importance de ces découvertes, le rôle de l’agriculture à petite échelle dans la sécurité alimentaire et le système alimentaire national a été largement ignoré dans les politiques gouvernementales.

« Nous devons trouver des moyens de surmonter les défis socio-économiques pour augmenter la production alimentaire à domicile, en particulier parmi les familles à faible revenu. Pour ce faire, il est essentiel d’accroître l’espace dont disposent les ménages britanniques pour produire leur propre nourriture, surtout si l’on considère le déclin constant des jardins familiaux au niveau national », a noté le Dr Gulyas.

Le Dr Jill Edmondson, de l’école des biosciences de l’université de Sheffield, a précisé pour sa part : “La sécurité alimentaire mondiale est l’un des plus grands défis auxquels nous serons confrontés à l’avenir. Il est donc essentiel que nous trouvions de nouveaux moyens d’accroître la résilience du système alimentaire britannique. Cette étude fournit la première preuve à long terme que la production alimentaire des ménages pourrait jouer un rôle dans la promotion de régimes alimentaires plus sains grâce à l’autosuffisance et apporte un soutien important à toute politique visant à développer la production de fruits et légumes au niveau des ménages.”

En synthèse

L’étude de l’Université de Sheffield démontre que les jardins familiaux et les parcelles ont un rôle beaucoup plus important à jouer dans notre système alimentaire et notre santé que ce que l’on pourrait penser initialement. Ils sont non seulement des atouts pour une alimentation plus saine, mais contribuent également à la réduction des déchets et à la sécurité alimentaire.

Points de repères

  • Les ménages britanniques qui cultivent leurs propres fruits et légumes peuvent améliorer leur alimentation, réduire les déchets et contribuer à accroître l’autosuffisance alimentaire du pays.
  • L’étude a révélé que les agriculteurs sont en mesure de produire environ la moitié de leur approvisionnement annuel en légumes, 20 % de leur approvisionnement en fruits et de manger 70 % de fruits et légumes de plus que la moyenne nationale du Royaume-Uni.
  • Les déchets de fruits et légumes qu’ils produisent sont également inférieurs de 95 % à ceux des ménages britanniques moyens.
  • La nouvelle étude a analysé les fruits et légumes produits et consommés par les ménages producteurs de denrées alimentaires au cours d’une année entière.
  • Les obstacles à la production alimentaire des ménages, tels que l’accès à l’espace pour cultiver des fruits et légumes, doivent être levés pour réaliser le potentiel d’une population en bonne santé et en sécurité alimentaire.

Pour une meilleure compréhension

Quelle est la portée réelle de la production domestique de fruits et légumes ?

Elle peut représenter jusqu’à 51 % des légumes et 20 % des fruits consommés annuellement par un foyer.

La production domestique favorise-t-elle une meilleure alimentation ?

Oui, elle encourage la consommation de 6,3 portions de fruits et légumes par jour, bien au-dessus de la moyenne nationale.

Qu’en est-il du gaspillage alimentaire ?

Il est réduit de 95 % par rapport à la moyenne des foyers au Royaume-Uni.

Les politiques publiques intègrent-elles ces données ?

Non, la production alimentaire à petite échelle est largement ignorée dans les politiques alimentaires actuelles.

Quels sont les défis à relever pour généraliser cette pratique ?

Les défis sont principalement socio-économiques, notamment en ce qui concerne l’accès à la terre et aux ressources pour les familles à faible revenu.

Accès au rapport de l’université de Sheffield : ici

[ Rédaction ]

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