L’IA exige 5 fois plus de fibre dans les centres de données

L'IA exige 5 fois plus de fibre dans les centres de données

L’essor de l’intelligence artificielle (IA) et plus précisément des grands modèles de langage comme ChatGPT a mis les centres de données à rude épreuve. Ces modèles d’IA nécessitent d’énormes quantités de données pour leur apprentissage, et pour déplacer ces données entre les unités de traitement et la mémoire, des liens de communication efficaces deviennent indispensables.

La fibre optique : une solution pour les centres de données

Depuis des décennies, la fibre optique est la solution privilégiée pour les communications à longue distance. Pour les communications intra-centre de données à courte distance, l’industrie commence également à adopter la fibre optique en raison de ses performances supérieures par rapport aux liens électriques classiques.

Des développements technologiques récents permettent même le passage de l’interconnexion électrique à l’optique pour de très petites distances, comme la communication entre les puces à l’intérieur du même boîtier. Cela nécessite une conversion du flux de données du domaine électrique au domaine optique, qui se produit dans l’émetteur-récepteur optique. La photonique sur silicium est la technologie la plus utilisée pour fabriquer ces émetteurs-récepteurs optiques.

L’intégration 3D pour une meilleure efficacité

Les dispositifs photoniques actifs à l’intérieur de la puce, tels que les modulateurs et les photodétecteurs, nécessitent toujours une connexion avec des pilotes électroniques pour alimenter les dispositifs et lire les données entrantes. L’empilement de la puce électronique (EIC) directement sur la puce photonique (PIC) grâce à la technologie d’empilement 3D réalise une intégration très serrée des composants avec une faible capacité parasite.

L’impact thermique de cette intégration 3D a été étudié par des chercheurs en Belgique et est décrit dans un article récemment publié dans le Journal of Optical Microsystems de la SPIE.

Émetteur-récepteur optique hybride intégré en 3D. (A,B) La configuration du test : la puce photonique (PIC) est placée sur un circuit imprimé (vert), et la puce électronique (EIC) est collée sur la puce photonique. (C) est une coupe transversale de l’assemblage EIC-PIC avec des µbumps. (D) Le maillage du modèle à éléments finis. Crédit : les auteurs, doi : 10.1117/1.JOM.4.1.011004.

Le design de la puce photonique consiste en un réseau de modulateurs en anneau, qui sont connus pour leur sensibilité à la température. Pour fonctionner dans un environnement exigeant, comme un centre de données, ils ont besoin d’une stabilisation thermique active.

Celle-ci est mise en œuvre sous la forme de chauffages intégrés. Pour des raisons d’efficacité énergétique, il est évident que la puissance requise pour la stabilisation thermique doit être minimisée.

En synthèse

La quantification de l’impact thermique de l’intégration photonique-électronique 3D est essentielle, tout comme la prévention de la perte d’efficacité du chauffage. Pour cette raison, une étude de simulation thermique a été menée où les variables de conception typiques ont été modifiées dans le but d’augmenter l’efficacité du chauffage. Il est démontré qu’en augmentant l’espacement entre les µbumps et le dispositif photonique et en diminuant la largeur de ligne de l’interconnexion, la pénalité thermique de l’intégration 3D peut être minimisée.

Pour une meilleure compréhension

Qu’est-ce que la photonique sur silicium ?

La photonique sur silicium est une technologie qui utilise le silicium comme matériau de base pour la fabrication de dispositifs optiques, tels que les émetteurs-récepteurs optiques.

Qu’est-ce que l’intégration 3D ?

L’intégration 3D est une technologie qui permet d’empiler plusieurs puces les unes sur les autres, ce qui permet une intégration plus étroite des composants et une réduction de la capacité parasite.

Qu’est-ce que la stabilisation thermique active ?

La stabilisation thermique active est une technique qui utilise des chauffages intégrés pour maintenir une température stable dans les dispositifs photoniques, qui sont sensibles à la température.

Qu’est-ce que la capacité parasite ?

La capacité parasite est une capacité non désirée qui peut se produire dans un circuit électronique, causant une distorsion du signal.

Qu’est-ce que la pénalité thermique de l’intégration 3D ?

La pénalité thermique de l’intégration 3D se réfère à la perte d’efficacité du chauffage qui peut se produire lors de l’intégration de puces électroniques et photoniques.

Références

Article : “Thermal modeling of hybrid three-dimensional integrated, ring-based silicon photonic–electronic transceivers” – doi.org/10.1117/1.JOM.4.1.011004

[ Rédaction ]

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