Micro-braille plus petit qu’une tête d’épingle : l’exploit d’un polymère innovant

Micro-braille plus petit qu'une tête d'épingle : l'exploit d'un polymère innovant

Les lasers de haute puissance sont couramment utilisés pour modifier les surfaces polymères afin de fabriquer des produits biomédicaux de haute technologie, des composants électroniques et de stockage de données. Une équipe de chercheurs de l’Université Flinders a découvert un polymère dérivé du soufre, peu coûteux et sensible à la lumière, qui réagit aux lasers à lumière visible de faible puissance.

Les détails de ce nouveau système ont été publiés dans l’une des revues de chimie, Angewandte Chemie International Edition. L’article présente notamment une version gravée au laser de la célèbre peinture de la Joconde et une impression en micro-braille plus petite qu’une tête d’épingle.

Selon le professeur de chimie Matthew Flinders, Justin Chalker, de l’Université Flinders, « cette découverte pourrait permettre de réduire le besoin en équipements spécialisés coûteux, notamment en lasers de haute puissance présentant un risque de rayonnement dangereux, tout en utilisant des matériaux plus durables. Par exemple, le polymère clé est fabriqué à partir de soufre élémentaire à faible coût, un sous-produit industriel, et de cyclopentadiène ou de dicyclopentadiène. »

Les applications potentielles comprennent de nouvelles approches pour le stockage des données sur les polymères, de nouvelles surfaces à motifs pour les applications biomédicales et de nouvelles façons de fabriquer des dispositifs à micro- et nano-échelle pour l’électronique, les capteurs et la microfluidique. Crédit : Flinders University

Une réactivité immédiate à la lumière laser

L’étude a utilisé une série de lasers avec des longueurs d’onde discrètes (532, 638 et 786 nm) et des puissances variables pour démontrer une variété de modifications de surface sur ces polymères spéciaux, notamment un gonflement contrôlé ou une gravure par ablation.

Dès que la lumière laser touche la surface, le polymère gonfle ou grave instantanément un creux pour façonner des lignes, des trous, des pointes et des canaux. Cette découverte a été faite par le chercheur de l’Université Flinders et co-auteur de l’étude, le Dr Christopher Gibson, lors de ce qui devait être une analyse de routine d’un polymère inventé pour la première fois au Chalker Lab en 2022.

Christopher Gibson, chercheur principal à l’université Flinders, a découvert qu’un nouveau polymère inventé dans le laboratoire Chalker en 2022 pouvait être immédiatement modifié par une lumière laser visible de faible puissance. Crédit : Flinders University

De multiples applications potentielles

Abigail Mann, doctorante au Collège des sciences et de l’ingénierie de Flinders et premier auteur de l’article, a dirigé la phase suivante du projet. « Le résultat de ces efforts est une nouvelle technologie permettant de générer des motifs précis sur la surface du polymère », explique-t-elle.

Les applications potentielles comprennent de nouvelles approches pour stocker des données sur des polymères, de nouvelles surfaces structurées pour des applications biomédicales, et de nouvelles façons de fabriquer des dispositifs à l’échelle micro et nanométrique pour l’électronique, les capteurs et la microfluidique.

Le Dr Lynn Lisboa, associée de recherche, ajoute : « L’impact de cette découverte s’étend bien au-delà du laboratoire, avec des utilisations potentielles dans les dispositifs biomédicaux, l’électronique, le stockage d’informations, la microfluidique et de nombreuses autres applications de matériaux fonctionnels. »

En synthèse

Cette découverte d’un polymère dérivé du soufre sensible à la lumière laser de faible puissance ouvre de nouvelles perspectives pour la production durable de dispositifs de haute technologie. Grâce à sa réactivité immédiate et contrôlable, ce matériau innovant pourrait trouver de multiples applications dans des domaines variés comme la biomédecine, l’électronique ou le stockage de données. Les chercheurs de l’Université Flinders espèrent inspirer un large éventail d’applications concrètes dans leur laboratoire et au-delà.

Pour une meilleure compréhension

Qu’est-ce qu’un polymère dérivé du soufre ?

Un polymère dérivé du soufre est un matériau composé de longues chaînes moléculaires contenant principalement des atomes de soufre. Dans cette étude, le polymère clé est fabriqué à partir de soufre élémentaire, un sous-produit industriel, et de cyclopentadiène ou de dicyclopentadiène.

Quels sont les avantages de ce nouveau polymère sensible à la lumière ?

Ce polymère réagit aux lasers à lumière visible de faible puissance, ce qui permet une production plus abordable et plus sûre par rapport aux lasers de haute puissance couramment utilisés. De plus, il est fabriqué à partir de matériaux durables et peu coûteux.

Comment le laser modifie-t-il la surface du polymère ?

Dès que la lumière laser touche la surface, le polymère gonfle ou grave instantanément un creux pour façonner des lignes, des trous, des pointes et des canaux. L’étude a démontré qu’il est possible de contrôler le type et la taille de ces modifications en ajustant les paramètres du laser.

Quelles sont les applications potentielles de cette découverte ?

Les applications potentielles comprennent de nouvelles approches pour stocker des données sur des polymères, de nouvelles surfaces structurées pour des applications biomédicales, et de nouvelles façons de fabriquer des dispositifs à l’échelle micro et nanométrique pour l’électronique, les capteurs et la microfluidique.

Quel est l’impact de cette découverte au-delà du laboratoire ?

Cette découverte pourrait avoir un impact significatif dans de nombreux domaines, tels que les dispositifs biomédicaux, l’électronique, le stockage d’informations, la microfluidique et de nombreuses autres applications de matériaux fonctionnels. Les chercheurs espèrent inspirer un large éventail d’applications concrètes grâce à ce nouveau matériau innovant.

Références

Légende illustration : Le premier auteur, Mme Abigail Mann, candidate au doctorat, à côté du laser de faible puissance, à gauche, Jason Gascooke, spectroscopiste à l’ANFF, et Lynn Lisboa, avec l’image du laser “micro-Lisa” affichée sur un écran d’ordinateur normal. Crédit : Flinders University

Article : “Modification of Polysulfide Surfaces with Low-Power Lasers” – DOI: 10.1002/anie.202404802

[ Rédaction ]

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