Post Fukushima : le secteur solaire japonais bouillonne

Un an après le grave tremblement de terre, suivi d’un tsunami et d’une terrible catastrophe nucléaire qui avaient ébranlé le pays, le Japon repense sa stratégie énergétique.

Sur 54 réacteurs nucléaires japonais, il n’en reste actuellement que deux qui sont encore connectés au réseau. En conséquence, l’électricité en provenance du solaire connaît une forte progression car il faut bien couvrir les besoins énergétiques du pays.

"Depuis la catastrophe de Fukushima, les énergies renouvelables reviennent au centre de l’attention. Pour pouvoir assurer notre avenir et celui des générations futures, nous devons favoriser cette révolution énergétique", a assuré Shigeru Koyama, le PDG Europe de Kyocera.

Jusqu’à la fin mars 2012, plus d’un million de foyers japonais vont consommer l’électricité produite par leur propre installation solaire. Au Japon, la tendance va vers l’auto approvisionnement.

Entre avril 2011 et janvier 2012, le nombre de demandes de raccordement pour les installations photovoltaïques résidentielles a atteint 215 178, une augmentation de 140 % par rapport à l’année précédente. Pour les années à venir, les experts s’attendent aussi à une augmentation des installations chez les particuliers de 12 % par an.

Des tarifs de rachat avantageux pourraient également jouer le rôle de catalyseur pour développer davantage de gros projets comme des centrales photovoltaïques. Le gouvernement japonais ne s’est pas encore définitivement prononcé là-dessus, mais il est déjà certain que les nouveaux tarifs entreront en vigueur à partir du 1er juillet 2012. Parallèlement, le gouvernement vise à réduire la consommation d’énergie du pays de 10 à 15 %.

Jusqu’en 2020, les dix plus grands fournisseurs japonais d’énergie envisagent de construire 30 centrales solaires. Elles devront permettre d’injecter au réseau 140 MW supplémentaires provenant de l’énergie solaire.

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renewable

Depuis aujourd’hui il n’y a plus qu’un seul réacteur nucléaire en fonctionnement au Japon sur les 54 qui tournaient il y a un an. Les Japonnais risquent de voir qutre chose qu’un malheureux 140MW s’installer avec le niveau de tarif d’achat envisagé, esperons qu’ils auront la sagesse de ne pas répéter les erreurs françaises et de prévoir une modulation dynamique de leurs tarifs. Sinon : grosse bulle, puis grosse facture à payer pendant des années et utilisée par le lobby nucléaire pour discréditer le solaire. Avec notre passif d’1 milliards € de CSPE d’aujourd’hui, on pourrait financer cette année de quoi produire 4 fois plus d’électricité solaire. En France on sait lancer des filières et on ait aussi les briser dès qu’elles ont le malheur de décoller et de risquer de présenter le tout petit bout d’un début d’alternative au roi nucléaire. L’Allemagne va dépasser cette année la part de 5% de solaire dans son mix. En France on va dépasser, avec 30% de ressource solaire supplémentaire, un radieux 0,5%.

cezorb

On nous avait pourtant dit que c’était impossible de sortir du nucléaire… Les japonais l’ont fait, en un an. Bien sûr leur 54 réacteurs (58 en France) ne produisent que 25% d’électricité (80% en France) mais finalement, grâce à leur opinion publique, ils ne risquent plus rien, eux.

Bachoubouzouc

“On nous avait pourtant dit que c’était impossible de sortir du nucléaire…” Personne n’a dit que c’était impossible dans l’absolu, on a juste dit que c’était impossible sans compenser par du fossile, ce qui est tout à fait vrai. Et pour les japonais, cela s’est fait en plus au prix de privations telles qu’une majorité d’entre eux sont maintenant prêts à redémarrer quelques tranches nucléaires à court terme (). Et encore ! Les japonais ont subi ces privations avec calme et discipline. Imaginez la même chose dans un pays de braillards comme la France…

Samivel51

Il faut aussi mentionner les coupures attendues en ete (avec les clim), et l’impact sur la production industrielle et donc l’economie, le chomage…: – Impact immediat a cause des coupures; – Impact durable a cause du rencherissement de l’electricite, puisque les centrales coutent presque autant a l’arret qu’en fonctionnement, et qu’il faudrait construire de nouvelles capacites, principalement thermiques, alors que le prix des hydrocarbures ne cesse de monter. Cette sortie brutale du nucleaire pourrait bien plonger le Japon dans une recession durable.

Tassin

Les détracteurs de la sortie radicale du nucléaire du Japon devraient lire l’article ci-dessous avant de couiner à propos des soit-disantes importations de fossiles pour compenser :

fredo

les japonais détenaient déjà le record du monde de l’efficacité énergétique AVANT Fukushima (91 Kep / 1000 Euros PIB). Alors viser une réduction de 10 à 15%, ça veut dire descendre à 80 kep/100 Euros et consommer la moitié par rapport à la France (164 Kep / 1000 Euros PIB chiffre Eurostat 2009)! Grosso modo, ça voudrait dire en France ne plus utiliser de pétrole, en gardant le niveau de consommation actuelle d’électricité et de gaz, incroyables japonais, je crois qu’ils ont des choses à nous apprendre! Pour Rouget: vous affirmez que l’économie japonaise a été pénalisée à cause du prix du gaz et que cela a causé la récession au Japon. Vous oubliez qu’il y a eu un tsunami accessoirement (on estime que plusieurs millions de voitures ne sont pas sorties parce que des approvisionnements étaient coupés). petit détail, parlez-en à Toyota de votre théorie sur le gaz, s’il n’y avait eu que ça…

Pastilleverte

pas étonnant après de multiples traumastismes, dont Fukushima mais pas que, que les japonais, pour le moment se tournent vers d’autres sources de production d’électricité ! Mais à ce rrythme, et quid des back up thermiques, c’est au mieux dans 10 ans qu’ils auront remplacé 100% de l’ex énergie électrique nuke. Je ne dis pas qu’ils n’y arriveront pas, mais le chemin va être long lent et périlleux. Bonne chance à eux.

Etiennesolar

140 Mw(c) installé d’ici 2020 me semble un chiffre bien bas et qui n’a rien à voir avec la réalité de l’effort Japonnais … Quelles sont les prévisions réelle pour 2020 ?

jmdesp

Je connais assez bien le Japon, le gachis d’électricité était manifeste. Clim qui tourne constamment dans tous les domiciles et aussi les magasin, alors que les porte sont ouverte toutes les qq seconde, avec un réglagé à 15° quand il en fait 35 ou 40 dehors (d’ailleurs énormément d’européens résidant là bas malades de ces écart constant de température), lumières allumées partout constamment, dont les gens qui dorment en laissant la lumière allumée. Et on peut aussi compter le fait de faire une lessive par jour avec du linge presque parfaitement propre, mais je ne suis pas convaincu qu’ils aient fait beaucoup d’effort là dessus. Donc sur cette base d’une partie de l’électricité “gachée”, c’est relativement facile de diminuer de 10/15% (au prix d’une perte d’un peu plus que simplement du confort sur la températeur l’été). Par contre les autres %, c’est beaucoup plus dur, d’autant plus qu’effectivement le Japon est bien classé en consommation d’énergie sur le PIB, toutefois il fait partie de la shortlist des pays consommant le plus d’électricité par habitant, plus que la France en 2009 (sachant que le conso française est gonflé par l’utilisation d’électricité à la place du fossile dans le chauffage/l’alimentaire). Cela dit le ratio PIB/energie est favorable parceque le Japon est un très gros pays exportateur, sur des produits à forte valeur ajoutée, mais d’après les chiffres que je trouve celui du RU est légèrement meillleur sur la base des chiffres 2010 suivants : JPN 3883 kep/42783$, RU 3282 kep/36141$. Et je t’épargne la Suisse on va dire que c’est atypique à 3361 kep/67779$ Globalement, le Japon est à la base dans une situation avantageuse en terme de dépense d’énergie par habitant parceque la population est très concentrée, très dense. L’immense majorité des gens n’utilisent pas la voiture pour aller travailler, gros gain sur les dépense de carburant. Pour autant il y en a pas mal qui ont une voiture, c’est un marqueur social, mais elle reste presque constamment dans le garage, ne fait pratiquement pas de kilomètres. Et les industries toujours à la pointe de l’exportation ont beaucoup investis pour avoir les outils les plus modernes, et qui du coup ont tendance à utiliser moins d’électricité. Bref, quand on prend l’image complète, il reste que les 10/15 premiers % était facile à gagner, vu la situation atypique du Japon, vu que la raison de la consommation par habitant élevée était en partie le gachis. Et ce même si le ratio global PIB/énergie est bon, les industries elles ont toujours très fortement optimisé leur consommation d’énergie par rapport à sa valeur à l’exportation vu son prix, plus élevé que dans d’autres pays . Et donc les autres %, ce sera très dur, sauf très grosse récession.

jmdesp

Un truc que j’ai du mal à comprendre c’est que le Japon apparement pousse très peu la géothermie, alors que c’est évident que les ressources naturelles y sont exceptionnelle. Au moins un point où le désavantage devient un avantage, il ne doit pas y avoir beaucoup de point du globe qui ont autant de ressource en sous-sol en apport d’énergie thermique. Suffit de creuser n’importe où pour trouver un volcan ! Toutes les sources d’eau chaude, elles sont alimentées par quoi à votre avis ? Comparativement le solaire, bof, sauf à Kyushu, peut-erte un peu

fredo

pour jmdesp: merci pour ces infos “terrain” et statistiques pour rouget: vous avez raison: je n’ai pas une passion pour la geothermie profonde, et le gaz de schiste, n’en parlons pas!

jmdesp

Tu chercher vraiment à déprimer tout le monde 🙂 – Islande face à Japon : J’aimerais bien comprendre la nature de la spécificté de l’Islande exactement, pourquoi l’avantage de l’Islande n’est pas juste une question d’activité volcanique (comme le volcan Eyjafjöll en 2010) et donc pourquoi selon toi cela se transpose mal au Japon (mis à part le fait exact de toute façon que l’Islande a une faible densité de population, et donc des besoins énergétique proportionnellement plus faible, derrière le miracle de la géothermie islandaise il y a aussi cela) – Risque sur les panneaux solaires : La terre est de toute façon en homéostase thermique, la chaleur reçue est exactement compensée par celle qui s’échappe, c’est indisociable du fait que la température terrestre reste stable, seule peut être modifiée la valeur de température qui permet d’obtenir cet équilibre. Pour les PPV, ils capturent à un endroit de l’énergie thermique, qui est relachée là où l’électricité est utilisée. Mais le faible rendement des panneaux actuels fait que l’effet de la réflection qui tend à ce que la chaleur reparte immédiatement est peut-être supérieur à celui de la production électrique. Le bilan thermique global n’est pas simple, en dehors juste d’une tendance à refroidir l’endroit où se trouvent les panneaux et réchauffer celui où l’on déplace l’électricité (desertec, flux de transfert thermique massif du Sahara vers l’Allemagne ?). De toute façon, il est aussi difficile que les panneaux ait un poids en quoi que ce soit significatif par rapport à l’apport thermique journalier de l’éclairement global. Le CO2 lui agit dans toute l’atmosphère sans dispositif technique particulier, et ne commense à peser que parcequ’il est libéré en milliard de tonnes.

Dan1

L’Islande à une forte réputation dans la géothermie ce qui peut se comprendre dans un pays à cheval sur le rift océanique. Sauf que 75% de son électricité est d’origine hydraulique : Son électricité vient donc indirectement majoritairement du nucléaire à fusion plutôt que du nucléaire à fission !

jmdesp

je croyais qu’enerzine m’avait identifié.

Dan1

En Europe c’est l’Italie qui est premier de la classe en géothermie électrogène et pour l’utilisation directe de la chaleur. Selon Observ’ER, en 2010, l’Italie a produit 5 376 GWh d’électricité et prélevé 213 ktep de chaleur (ou 2 476 GWh). La hongrie est deuxième.