Vers une chimie moins dépendante des énergies fossiles

Un appel à manifestations d’intérêt (AMI) piloté par l’ADEME dédié à la « Chimie du végétal », s’inscrivant dans le cadre de l’action « Démonstrateurs et plateformes technologiques en énergies renouvelables et décarbonées et chimie verte » (1,35 milliard d’euros) du programme d’investissements d’avenir, a été lancé jeudi.

Dans un contexte de raréfaction et de forte variation du coût des énergies fossiles, la chimie fondée sur l’utilisation de matières premières végétales devrait contribuer à rendre moins vulnérable l’industrie chimique « classique » encore très fortement dépendante des ressources fossiles.

Par ailleurs, la « Chimie du végétal » pourrait jouer un rôle majeur dans le développement de produits moins nocifs pour la santé et de l’environnement (émissions atmosphériques, boues…), tout en valorisant des matières premières (déchets…), en accord avec les cadres réglementaires en vigueur (notamment les règlements européens de gestion des substances chimiques REACH , des composés organiques volatils, etc.).

En 2007, l’industrie chimique française s’est engagée à utiliser d’ici 2017, 15 % de matières premières d’origine végétale dans ses procédés industriels ainsi qu’à diversifier les ressources utilisées (ressources agricoles, en particulier non alimentaires, et lignocellulosiques, déchets et co-produits). En France, à ce jour, seul 8 % des matières premières de l’industrie chimique française sont d’origine renouvelable.

Les enjeux sont aujourd’hui d’élargir le panel de produits issus de ces nouvelles ressources ou produits « biosourcés », d’améliorer les bilans (matière, énergétique et environnemental) et la productivité de la filière et d’en réduire les coûts, notamment par une diversification des ressources et une valorisation des co-produits et déchets.

Dans ce contexte, l’appel à manifestations d’intérêt (AMI) doit contribuer à rendre opérationnelle et commercialement compétitive, à court (horizon 2015-2020) et plus long terme, la production de produits « biosourcés » :

  • intermédiaires chimiques : intermédiaires de synthèse utilisés par l’industrie chimique dans l’élaboration du produit final ;
  • matériaux : polymères, plastiques et composites ;
  • produits destinés à des usages spécifiques : solvants, tensioactifs, lubrifiants, plastifiants, encres, colles et peintures.

Leur production devra présenter des bilans énergétiques, environnementaux et sociétaux avantageux par rapport aux homologues pétrochimiques existants.

Plusieurs catégories de molécules sont concernées par cet AMI :

  • des molécules de substitution, équivalentes à celles d’origine pétrochimique (molécules identiques ou à fonctionnalités (usages) similaires) ;
  • de nouvelles molécules, dotées de nouvelles fonctionnalités (innovation de rupture).

Les investissements dans la filière chimie du végétal permettront :

  • d’élargir l’offre française de produits « biosourcés », grâce aux procédés les plus proches de la maturité et le recours à des procédés physico-chimiques classiques ;
  • anticiper les fortes contraintes (acceptabilité sociale, bilan environnemental, surfaces et ressources mobilisables) qui vont peser sur la production des produits « biosourcés » à plus long terme (diversification des ressources utilisées [biomasses résiduelles, ressources forestières, algues], développement de procédés de biotechnologies industrielles, qui notamment minimisent les consommations énergétiques et la production de sous-produits).

Le montant définitif consacré à cet appel à manifestations d’intérêt dépendra de la qualité des projets retenus.

La date limite de dépôt des dossiers est fixée au 15 septembre 2011

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michel123

Et toutes ces voies alternativesà partir de végétaux trouveront trés vite une  place majeure  dans la chimie  qui est pour l’instant encore largement pétrochimique .