Une dépression estivale d’une rare violence balaie ce lundi le nord du Royaume-Uni. Baptisée Floris, la sixième tempête nommée de la saison 2024-25 apporte des rafales dépassant 130 km/h, plonge des milliers de foyers dans le noir et paralyse trains, ferries et vols intérieurs. Alors que les festivals d’Édimbourg battent habituellement leur plein en août, les autorités et les météorologues appellent à la prudence face à un phénomène décrit comme « inhabituellement fort » pour la période.
Le service météorologique national du Royaume-Uni (Met Office), a placé l’ensemble de l’Écosse en alerte orange, soit le deuxième niveau de gravité, et étendu la vigilance au nord de l’Angleterre, au Pays de Galles et à l’Irlande du Nord. Sur l’île de South Uist, des pointes de 130 à 160 km/h ont été relevées, des records pour un mois d’août. L’agence souligne qu’il ne s’agit là que de la deuxième alerte vents violents de ce niveau émise en plein été depuis 2011, signe d’une météo britannique de plus en plus déréglée.
Les réseaux de transport et d’électricité en première ligne
- Le réseau ferroviaire écossais est très perturbé : trains annulés, routes coupées et chutes d’arbres, certains incidents provoquant même des incendies sur les rails près de Glasgow.
- Les aéroports, notamment celui d’Aberdeen et de Glasgow, ont annulé plusieurs vols à destination des îles écossaises.
- La compagnie Scottish and Southern Electricity Networks (Réseaux électriques écossais) recense au moins 22.500 foyers privés d’électricité.
Une extension du risque au nord-ouest de l’Europe
La tempête Floris ne se cantonne pas au Royaume-Uni. En traversant la mer du Nord, la tempête devrait balayer le sud de la Norvège et frôler le Danemark avec des bourrasques supérieures à 130 km/h, alimentant une houle de 7 mètres.
En France, Météo-France table sur des rafales de 70 km/h le long des côtes de la Manche ; un impact limité mais surveillé de près, alors que la dépression favorisera la formation d’un dôme de chaleur sur la péninsule Ibérique.
Un climat qui se dérègle ?
Floris intervient après une succession de dépressions plus virulentes ces dernières années. Les climatologues y voient l’empreinte d’un Atlantique nord plus chaud : l’énergie emmagasinée alimenterait des tempêtes plus intenses et moins saisonnières.
Les commerçants redoutent un manque à gagner, tandis que les assureurs anticipent une vague de déclarations pour toitures endommagées et véhicules soufflés par les rafales. Les ports de la mer du Nord se préparent également à des perturbations logistiques, les ferries doivent quant à eux réduire leur vitesse ou rester à quai.
La trajectoire de la tempête rappelle qu’aucune période de l’année n’est désormais à l’abri d’événements extrêmes. Au-delà de la gestion de crise immédiate, le Royaume-Uni devra peut-être adapter ses infrastructures estivales, des parcs aux lignes ferroviaires, à cette météo devenue imprévisible. Et si Floris n’est que la sixième tempête nommée depuis septembre, l’intensité croissante de ces phénomènes augure d’un automne potentiellement agité des deux côtés de la Manche.