Lancé début février 2012 au cœur du débat présidentiel sur la future politique énergétique, l’Observatoire de l’énergie solaire photovoltaïque a pour objectif de fournir des indicateurs sur le secteur photovoltaïque en France afin d’éclairer le débat public.
Ce rapport vise notamment à publier une photographie trimestrielle du parc solaire photovoltaïque installé en France, et à mettre ces résultats en perspective au regard des autres pays européens. Il entend également apporter davantage de transparence sur l’évolution du coût du financement public.
Ainsi, le deuxième trimestre 2015 a confirmé une activité en demi-teinte pour le photovoltaïque : "170 MWc ont été raccordés au réseau ce trimestre et 880 MWc sur les 12 derniers mois . Ce résultat reste inférieur aux attentes si l’on tient donc compte du volume des projets en liste d’attente de raccordement (1873 MWc)". Dans les faits l’activité qui aurait du provenir des premiers appels d’offre n’est pas au rendez-vous.
Comme l’Appel d’Offres CRE 3 et le nouvel Appel d’Offres Simplifié ont été décalés de près d’une année et ne créeront de l’activité qu’en 2017, il faut donc s’attendre à une activité erratique dans les années à venir : "à un pic temporaire en 2015 succédera une chute des capacités raccordées en 2016".
Cependant les annonces récentes du gouvernement, doublant le volume des appels d’offre en cours et augmentant le tarif des installations inférieures à 100 kWc vont amortir la chute à venir en 2016 et 2017. Ces annonces font suite à la publication par la CRE des prix moyens des dossiers déposés à l’Appel d’Offre CRE 3 qui font ressortir un prix moyen de 87 €/MWh pour les grandes centrales au sol. Ces dernières sont devenues plus compétitives que l’éolien terrestre.
L’activité du deuxième trimestre 2015 provient majoritairement des grandes centrales de puissance supérieure à 1 MWc. Ce marché est le seul segment dynamique avec un total de 104 MWc soit 61% de la puissance raccordée tous segments confondus. Ce marché devrait rester dynamique sur les trimestres à venir 2015 mais il devrait progressivement diminuer notamment sur la partie T5 dont les projets restant en liste d’attente ont un tarif insuffisant pour être économiquement viable.
Quant aux autres segments de marché, ils stagnent autour d’un volume faible, comme le résidentiel (21 MWc), voire très faible, comme le segment des toitures de 100 kWc à 1 MWc (10 MWc).
En conclusion, malgré une activité maussade la combinaison des annonces du gouvernement en faveur du solaire , de la loi sur la transition énergétique et de de la compétitivité des centrales par rapport aux autres sources d’Energie devrait relancer le développement du solaire en France.
Rappelons qu’au niveau mondial le solaire se développe très rapidement avec 40 GWc installés en 2014 : il est de loin la première source d’énergie en capacités installées en 2014.
En savoir + >>> www.observatoire-energie-photovoltaique.com
** France Territoire Solaire est un think tank qui a pour objet social de produire des propositions, notamment de politiques publiques, permettant le développement de l’énergie solaire en France, et de fournir régulièrement des données chiffrées sur le secteur photovoltaïque dans une recherche d’objectivité et de transparence dans l’étude des réponses fournies par l’énergie solaire aux défis contemporains.
Bonjour, je souhaite réagir à votre article et votre conclusion très optimiste par rapport aux données rapportées. Comment peut on conclure sur une « relance du développement » du solaire en France alors que: 1. le fonctionnement des AO CRE ne montre pas les effets attendus (il fallait s’y attendre…). Les AO CRE 2 et 3 seront encore pire étant donné les tarifs plus bas et donc encore moins viables. 2. les tarifs réglementés sont au plus bas et ne permettent pas de développer des projets viables 3. que le quotat d’énergie proposé pour 2020 est d’hors et déjà atteint suivant les perspectives Je souhaite préciser que les tarifs type 87€/MWh ne sont que spéculatifs. Tant que ces projets ne sont pas construits et raccordés, on ne peut pas parler de ces projets comme une réalité à prendre en compte dans les analyses. Pour finir, je trouve que conclure sur une relance du solaire en France n’est que pure illusion et que ce n’est pas la loi sur la transition énergétique qui va changer les choses dans l’état, le solaire PV n’étant pas du tout mis en avant.