Alstom : son hydrolienne a produit 100 MWh d’électricité sur le réseau

La compagnie Alstom a indiqué hier que son hydrolienne implantée sur le site du Centre européen des énergies marines (EMED), dans les îles Orcades, en Écosse, avait déjà produit 100 MWh d’électricité sur le réseau.

Pour l’industriel français, il s’agit là d’une étape importante dans le développement de la technologie hydrolienne. Ceci fait suite à la connexion de la turbine au réseau et à sa montée en puissance progressive qui a permis d’atteindre la pleine puissance de 1MW au cours des derniers mois.

"Ces étapes clés dans le développement de l’hydrolienne d’Alstom renforcent la confiance de nos clients dans notre technologie et dans notre capacité à commercialiser une machine fiable. Grâce aux tests en coursAlstom devient l’un des principaux acteurs du marché de l’hydrolien" a déclaré Jacques Jamart, Senior Vice-Président d’Alstom en charge des énergies nouvelles.

Cette dernière avancée technique s’inscrit dans le cadre du programme d’essais ReDAPT* dont l’objectif est de tester la performance de la turbine dans différentes conditions d’exploitation. La production de 100 MWh d’électricité a ainsi permis de valider l’endurance et la fiabilité de la turbine. De plus selon Alstom, la turbine aurait également apporté la preuve de sa capacité à fonctionner efficacement de façon autonome, en effectuant plusieurs tests de fonctionnement automatique.

La technologie hydrolienne d’Alstom possède des atouts techniques** intéressantes qui réduisent sensiblement les coûts d’installation et de maintenance. La flottabilité de l’hydrolienne permet également à la nacelle d’être facilement remorquée vers et depuis le lieu d’exploitation, puis d’être fixée à la fondation préinstallée en mer. Tous ces aspects contribuent à réduire le temps nécessaire au déploiement ou à la récupération de l’hydrolienne, sans recourir à l’intervention de navires et de plongeurs spécalisés.

Les essais se poursuivront dans l’archipel des Orcades durant l’année 2014, et ce dans différentes conditions d’exploitation. L’objectif est de poursuivre la démonstration des capacités d’autonomie et de performance de l’hydrolienne, à produire de l’électricité sur le réseau. Ces phases d’essais seront suivies par d’autres tests en fermes pilotes en vue de confirmer la fiabilité de cette technologie, avant le lancement de la pleine production commerciale.

* Au sein du projet de consortium ReDAPT (Reliable Data Acquisition Platform for Tidal) commandité et cofinancé par l’Energy Technologies Institute (ETI).
** La nacelle effectue une rotation automatique autour d’un axe vertical, afin de faire face aux courants de marée tout en garantissant un angle optimal. De plus les trois pales orientables se positionnent automatiquement, afin d’assurer une exploitation énergétique maximale. Ces deux caractéristiques accroissent le rendement de l’hydrolienne face aux courants de marée
.

Articles connexes

12 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
gp

j’avoue avoir bcp de mal à m’enflammer en lisant ce genre de nouvelles… 100 MWh, y a qd mm pas de quoi tomber des nues?! C’est ce que produit quotidiennement de très nombreux de parcs éoliens installés un peu partout sur le territoire. C’est aussi la production mensuelle d’une dizaine de centrales solaires PV de 50 kW entre juin et septembre. La France en compte déjà plusieurs milliers… Non, vraiment, pour faire vibrer les foules et surtout peser vraiment dans le bouquet électrique de la France de l’an 2025, va falloir trouver autre chose que l’hydrolien…

Devoirdereserve

@GP Ce genre de brève est l’illustration parfaite de ce que la communication pure peut apporter comme préjudice à une filière. Un proto a fonctionné pendant 100 h, c’est dérisoire, j’en suis d’accord. Mais le déplacement du Président de la République chez DCNS avait permis de discuter ici sur Enerzine du potentiel de l’hydrolien. Et les trolls avaient tirés les débats sur des sujets qui n’ont rien à voir… Normal que vous ayez décroché ! L’objectif réaliste, affiché par le gouvernement, tarif de rachat à l’appui (173 €/MWh), c’est d’atteindre 20 à 60 TWh annuels en 2030. Pour un coût tout à fait raisonnable, donc. Avec des industriels français. Pour de l’électricité prévisible. Peu d’EnR peuvent prétendre à cela, à aussi court terme.

oeildecain

. Il ne faudrait surtout pas perdre de vue qu’en solaire et éolien la partie structure coûte beaucoup plus cher que la partie productrice proprement dite … Ce qui induit forcément qu’une fois cette partie structure amortie, peu de systèmes pourront rivaliser en terme de prix avec ces 2 ENR qui seront très en deçà du fossile le moins cher existant, à savoir le …… Alors oui, faisons de la R&D sur l’hydrolien, mais attention à la rentabilité … car on va tous vers un surplus d’énergie électrique … .

gp

Certes. Mais avant d’espérer peser plusieurs TWh dans la conso électrique nationale, il me semble que le 1er potentiel de l’hydrolien est d’abord à exploiter “autour” des îles (bretonnes) : à horizon pas si lointain, ça pourrait certainement leur éviter de continuer à cramer lamentalement du fioul pour celles qui ne sont pas raccorder au réseau électrique national. Tout comme les bateaux (à pétrole) qui assurent les liaisons régulières avec le continent. Vivement qu’on change d’époque! 😉

Tech

pas seulement les iles bretonnes, combien ça coûte de transporter du pétrole dans les caraïbes? vivement les scooters électriques, (les vélos et patinettes électriques commencent à pointer leur nez!) la suppression du bruit et de la puanteurs de ces scoot retransformerait ces iles en paradis . devraient suivrent voitures et bateaux. hydroliennes, éoliennes, solaire thermique et photovoltaïque, méthanisation où c’est possible. cela devient urgent et indispensable.

Eleze

l’impact sur l’environnement a t-il était étudié pour ce type d’énergie ? En réalité, je me pose cette question ; si demain des centaires d’hydroliennes sont posées dans le fond des océans, qu’à t’on prévu pour protéger les bancs de poissons et leurs alevins qui viendraient à être aspirés par les hélices ? Quelqu’un a-t-il des infos sur ce problème ?

Lord predator

Oui, cela a déja été étudiés, il s’agit d’un d’hélices et non de turbine 😉 Les hélices sont immenses, et tourne extrémement lentement au final, aucun danger pour la faune et la flore. Cordialement,

Sicetaitsimple

“Ce qui induit forcément qu’une fois cette partie structure amortie, peu de systèmes pourront rivaliser en terme de prix avec ces 2 ENR” (PV et éoilen). Que voulez-vous dire par là?

Devoirdereserve

D’abord, une remarque l’hydrolienne n’aspire rien (elle n’est pas motrice !) Je sais bien que vous le savez, mais l’image qu’on se fait de la physique est différente selon que l’on pense que c’est hydrolienne qui “aspire” et génère du courant aquatique, ou au contraire que c’est un objet passif qui “subit” le courant aquatique. N’oubliez pas que la densité de l’eau est 1000 fois plus grande que celle de l’air. Donc, pour des puissances semblables à celles des éoliennes, les vitesses de courant sont 10 fois moindres, et les vitesses de rotation aussi. L’espacement entre les pales, et la très faible vitesse de rotation font qu’un animal qui se laisse dériver dans le courant a peu de chance d’être heurté. Et peu d’animaux peuvent nager contre des courants aussi forts. Au delà de ces idées (peut-être simplistes), de vraies études sont en cours. Enfin, concernant l’impact environnemental “indirect”, l’analyse de cycle de vie est a priori assez favorable : pas de matériaux exotiques, que de l’acier, des aimants banals. Pas besoin de tonnes de terres-rares, pas besoin de composites impossibles à recycler. Pas de béton émetteur de CO2. Il restera à se poser la question de la toxicité des procédés anti-fouling, mais bon, c’est du détail…

oeildecain

. Elémentaire, mon cher Sicetaitsimple …… Trés simplement que la 2ème vie de ces 2 ENR ne tient qu’au remplacement d’une partie du tournant pour l’éolien et de la cellule pour le solaire … Et ceci induit forcément un prix de revient en chute libre : exit les études et dossiers préliminaires, de même pour toute la structure, soit presque l’essentiel des coûts … .

Sicetaitsimple

Moi qui pensais qu’après la fin des tarifs d’achat ( 15 et 20 ans respectivement), nos éoliennes et notre PV allaient vaillament continuer à produire respectivement 10 ou 20 ans dr plus hors tarifs avec juste un peu de maintenance. On nous aurait menti?

Pastilleverte

Comme les “niches” pour les hydroliennes sont réduites, cette enr ne fournira jamais, au mieux que quelques dizièmes de % de l’énergie électrique, et encore pour les pays/régions proches de ces “spots”. Tant mieux pour les riverains ! La bonne nouvelle c’est que c’est une boite française, alors si ça pouvait permettre de créer/maintenir quelques emplois chez nous, ce sera avecgrand plaisir. Mais c’est surement pas fait pour créer un “surplus d’énergie électrique” !