Après la fuite de 74kg d’uranium sur le site du Tricastin, Areva annonce 20 millions d’investissement pour renforcer la qualité environnementale autour de ses installations.
Dans la nuit du 7 au 8 juillet dernier, une cuve contenant une solution d’uranium naturel a débordé dans l’usine Socatri sur le site du Tricastin. Ce débordement est survenu au cours d’une opération de vidange, dans une partie d’une unité de traitement d’eaux industrielles vouée à cesser son activité.
Elle sera remplacée par une station qui a fait l’objet d’un investissement de 13 millions d’euros engagé dès 2006, explique Areva dans un communiqué.
Suite au débordement, 74 kg d’uranium naturel ont été rejetés dans l’environnement. Un plan de surveillance a été mis en place et, selon le groupe, les mesures ont montré un retour rapide aux valeurs habituelles dans les cours d’eaux concernés.
Cet évènement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES* par l’Autorité de Sûreté Nucléaire.
Areva se dit "conscient de l’émotion et des questionnements suscités par cet incident". Dans un souci de transparence, "le groupe a lancé une enquête dont les conséquences ont été tirées publiquement à l’issue d’une visite sur le site d’Anne Lauvergeon, Présidente du Directoire. Le groupe a notamment nommé un nouveau directeur de Socatri, chargé de dresser une revue globale de la sûreté des installations."
D’autre part, les équipes d’Areva se sont rapprochées des riverains, des élus et des acteurs économiques concernés pour les informer de façon régulière sur l’incident (analyses dans l’environnement, progression des investigations).
Le groupe a également décidé d’ouvrir dès le 29 juillet des registres de doléances dans les différentes mairies du Vaucluse concernées afin de permettre aux populations pénalisées par cet incident d’être indemnisées. Les premières avances ont été versées à partir du 12 août et près de 130 cas ont été traités à ce jour. Les demandes émanent aussi bien de particuliers que de professionnels.
Areva entend poursuivre ses investissements pour moderniser l’ensemble du site du Tricastin. Le groupe va renforcer et redéployer ses équipes dédiées à la surveillance environnementale. Sur le site et à ses abords, le nombre de points d’analyse va augmenter afin de parfaire la connaissance de la nappe phréatique.
Enfin, le groupe compte déployer des solutions concrètes pour gérer durablement des passifs environnementaux, héritages du passé laissés par d’autres acteurs industriels. Areva cite notamment la butte contenant des déchets originaires du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA). Malgré des études démontrant la stabilité de cette butte, l’absence d’impact environnemental et de risque sanitaire pour les populations, Areva a décidé d’étudier une solution de transfert dans un centre agréé d’une partie des matières entreposées. Les parties prenantes seront tenues informées de l’évolution du sujet.
Au total, 20 millions d’euros seront investis sur le Tricastin pour renforcer la surveillance environnementale et sanitaire du site et solder les héritages de son passé industriel.
* L’échelle INES compte 8 niveaux (0 à 7).