Avec un peu d’électricité, des chercheurs stimulent des réactions catalytiques courantes

Avec un peu d'électricité, des chercheurs stimulent des réactions catalytiques courantes

Des chercheurs du MIT ont mis en lumière une technique simple, mais étonnamment efficace, capable d’amplifier l’efficacité de certaines réactions chimiques clés, essentielles à la production pétrochimique, pharmaceutique et à de nombreux autres processus industriels.

Publiée dans la revue Science, l’étude menée par Karl Westendorff, étudiant diplômé du MIT, et supervisée par les professeurs Yogesh Surendranath et Yuriy Roman-Leshkov, révèle une augmentation de l’efficacité pouvant atteindre un facteur de 100 000 dans certaines réactions chimiques clés. Ces réactions, qui ne sont pas des réactions d’oxydoréduction, sont catalysées par des acides et jouent un rôle central dans de nombreux processus industriels.

Les réactions chimiques non redox étudiées sont cruciales pour la fabrication de nombreux produits utilisés quotidiennement. La technique utilisée pour augmenter leur efficacité, impliquant l’application d’une petite tension externe, bien que connue dans la communauté de recherche électrochimique, n’avait pas été systématiquement appliquée aux réactions thermo-chimiques catalysées par des acides.

Changer le paradigme de la catalyse

Les chercheurs ont découvert que des changements relativement mineurs, de l’ordre de quelques centaines de millivolts, peuvent entraîner des augmentations considérables de la vitesse des réactions catalysées. La découverte souligne l’importance du potentiel électrochimique à la surface du catalyseur, un paramètre souvent négligé dans l’étude des réactions thermo-chimiques.

Le professeur Surendranath souligne que cette découverte « change le paradigme de la façon dont nous pensons la catalyse », en montrant que l’environnement électrostatique est tout aussi important que l’énergie de liaison chimique des molécules aux sites actifs sur la surface pour définir la vitesse de réaction.

Vers une application industrielle

L’équipe a déjà déposé une demande de brevet provisoire pour certaines parties du processus et travaille à l’application de ces découvertes à des processus chimiques spécifiques. Les expériences, jusqu’à présent réalisées avec une électrode plane bidimensionnelle, pourraient être adaptées aux réacteurs industriels tridimensionnels, offrant ainsi une surface de réaction considérablement accrue.

Les implications de cette recherche pourraient conduire à une production beaucoup plus efficace d’une grande variété de matériaux chimiques, avec un apport énergétique minime. « C’est ce qui est remarquable », affirme le professeur Surendranath.

En synthèse

Cette étude représente un pas de géant dans notre compréhension des réactions catalytiques à interfaces, remettant en question les distinctions traditionnelles entre réactions électrochimiques et thermo-chimiques. Elle ouvre l’accès à des processus de production plus efficaces et moins énergivores, en ligne avec les impératifs de durabilité de notre époque.

Pour une meilleure compréhension

Qu’est-ce qu’une réaction non redox ?

Une réaction non redox est une réaction chimique qui ne comporte ni gain ni perte d’électrons.

Pourquoi les réactions catalysées par des acides sont-elles importantes ?

Elles sont cruciales pour de nombreux processus industriels, y compris la fabrication de produits pétrochimiques et pharmaceutiques.

Quel est le rôle du potentiel électrochimique dans ces réactions ?

Le potentiel électrochimique à la surface du catalyseur influence significativement la vitesse des réactions catalysées.

Comment cette découverte pourrait-elle affecter l’industrie chimique ?

Elle pourrait permettre une production plus efficace et moins coûteuse en énergie de nombreux matériaux chimiques.

Quelles sont les prochaines étapes pour les chercheurs ?

Ils travaillent à l’application de ces découvertes à des processus chimiques spécifiques et à l’adaptation de la technique à des réacteurs industriels.

Références

Science, MIT News

Article : “Electrically driven proton transfer promotes Brønsted acid catalysis by orders of magnitude” – DOI: DOI: 10.1126/science.adk4902

[ Rédaction ]

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