Belgique : reconversion d’une centrale à charbon en biomasse

D’un investissement de 125 millions d’euros, l’ancienne centrale à charbon de Rodenhuize en Belgique qui a subi une transformation complète en centrale 100% biomasse, a été inaugurée vendredi dernier par GDF Suez et sa filiale Electrabel.

Selon la compagnie énergétique française, cette centrale constitue une première mondiale à 2 égards. Tout d’abord, il s’agit de la plus grande conversion de cette nature et deuxièmement, elle offre les meilleurs résultats environnementaux parmi les unités converties à la biomasse.

D’une puissance de 180 MW, Rodenhuize produira chaque année un volume d’électricité "verte" équivalant à la consommation annuelle de 320 000 familles et permettra de réduire de 1,2 million de tonnes les émissions annuelles de CO2. Elle est détenue à 73% par Electrabel et à 27% par Ackermans & van Haaren.

« Cette réalisation est une première mondiale en termes de performance environnementale. Elle est unique en son genre par son ampleur, la technologie utilisée et ses prestations environnementales. Il s’agit d’une contribution majeure à la réalisation des objectifs fixés par l’Union Européenne. Ce projet cadre parfaitement avec notre stratégie de développement d’un parc de production diversifié et avec les engagements ambitieux que le Groupe a pris dans les énergies renouvelables », a indiqué Sophie Dutordoir, Directeur général d’Electrabel.

il faut tout de même nuancer l’effet positif de cette annonce par le fait que même si le charbon est entièrement remplacé par des pellets de bois qui ont fait l’objet d’une certification par un organisme indépendant attestant leur origine durable, un tiers de l’approvisionnement en pellets de bois de Rodenhuize provient du parc de production de Pacific BioEnergy, au Canada !

On peut donc se poser légitimement cette question : pourquoi faire venir du pellets de bois de si loin ? Car cela implique une empreinte carbone non négligeable. Electrabel a conclu un contrat d’achat à long terme de 225 000 tonnes de biomasse par an, acheminée par bateau jusqu’au port de Gand.

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Pastilleverte

que le qualificatif d’électricité “verte”, soit justement entre guillements, bon début. Suite le gag : plus de vilain charbon pollueur émetteur de vilain CO2, place aux pellets “verts” avec une forte empreinte carbone…. Mais l’analyse cycle de vie a sans doute été réalisée très sérieusement !

vince59

et surtout quel est l’interet de se servir de pellets qu’il faut tres certainement broyer pour etre utilisé en remplacement du charbon pulvérisé. Je prend du bois / je le broie / je le forme en pellets / je le broie pour etre injecté en chaudiere : pour moi il y a plus simple!!!!

Wally

la mise sous forme de la sciure de bois en pellet puis à nouveau rebroyée en centrale s’explique pour une simple question de coup transport( surtout quand cela vient du Canada ). La mise en pellet augmente la masse volumique de plus la sciure mise en pellet est assèchée (seulement 11% d’humidité) et dernière raison la sécurité, le risque d’inflamabilité diminue fortement. On peut se demander pourquoi faire venir le pellet de si loin, la raison en est simple, la filière bois en Europe ne suffit pas la demande et accuse un fort retard mais on peut espérer que grâce à des initiative comme celle-ci le secteur essayera de combler la demande, mais bon ça c’est une autre histoire.

Barberousse

à Wally ; La raison des pellets canadiennes est un peu plus complexes. Un tel projet repose sur les incitants flamands aux énergies renouvelables (systeme de de certificats verts, pas de feed in en Belgique). Dans le cas d’une installation consommant du bois, il faut soit -Faire venir du bois de loin -Prouver qu’on entre pas en conccurence avec les fabricants de panneaux (lobby très puissant dans cette région) Quel hasard, le partenaire d’Electrabel est actionnaire (via un véhicule financier) de Spanogroup, l’un des plus gros fabricants de panneaux de bois de Belgique. Les autorisations et arrangements étaient donc tout trouvé. Enfin, le bilan carbone du transport maritime n’intéresse personne (dans le cadre des finance de ce projet, je veux dire) car ce sont des crédits qu’il ne faut pas acheter pour le groupe GDF SUez… Bref, en conclusion, je reprendrai les propos de Frederic Douard dans Bioenergie internationale : “Et la question légitime que les contribuables et consommateurs d’électricité belges peuvent maintenant légitimement se poser : avec les 125 millions d’euros d’investissement et avec les millions d’euros de certificats verts que Electrabel va engranger durant des années sans aucune exigence de rendement, n’y avait-il pas moyen de réaliser une opération plus efficace, c’est à dire plus durable ?”