Faits marquants
- Peut soulever jusqu’à 4 000 fois son propre poids malgré ses 1,25 gramme
- Offre une densité énergétique 30 fois supérieure à celle des muscles humains
- Atteint une déformation de 86,4%, contre environ 40% pour un muscle biologique
- Passe de souple à rigide grâce à un réseau polymère à double liaison contrôlable
Des chercheurs de l’université sud-coréenne UNIST ont créé un muscle artificiel aux capacités stupéfiantes. En effet, il est capable de devenir rigide comme de l’acier ou souple comme du caoutchouc selon les besoins. L’innovation ouvre de belles perspectives pour la robotique et les dispositifs médicaux. Le muscle peut soulever des charges dépassant 4 000 fois son propre poids et surpasse largement les performances des muscles humains.
Un défi technologique enfin relevé
L’équipe du professeur Hoon Eui Jeong a résolu un problème qui freinait depuis longtemps le développement des muscles artificiels souples. Les dispositifs efficient pour créer des robots qui interagissent avec les humains, des équipements médicaux ou des vêtements intelligents se heurtaient à une limite frustrante. Ils devaient choisir entre soit être très flexibles ou soit être très puissants, mais (ils) ne pouvaient pas combiner ces deux qualités.
La solution trouvée repose sur un matériau intelligent qui s’adapte automatiquement. Ainsi, il durcit quand il doit porter une charge lourde et s’assouplit pour se contracter. Un minuscule muscle de seulement 1,25 gramme peut supporter jusqu’à 5 kilogrammes dans son état rigide. Lorsqu’il est souple, il est en mesure de s’étirer jusqu’à 12 fois sa longueur initiale.
Des performances qui dépassent la nature
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Lors de la contraction, ce muscle artificiel atteint 86,4% de déformation, soit plus du double des muscles humains qui plafonnent à environ 40%. Sa capacité à produire de l’énergie est 30 fois supérieure à celle de nos tissus biologiques.
Le secret de la performance réside dans sa structure moléculaire sophistiquée. Les chercheurs ont conçu un réseau de polymères avec deux types de liaisons. D’une part des liaisons chimiques solides qui donnent la résistance, et d’autre part, des liaisons physiques qui se forment ou se cassent avec la chaleur, apportant la flexibilité. L’architecture conçue permet au muscle de passer d’un état à l’autre de manière contrôlée.
Un contrôle précis grâce au magnétisme
Le muscle intègre de minuscules particules magnétiques qui donne la possibilité de le contrôler à distance avec des aimants. Les expériences ont démontré sa capacité à soulever des objets de manière précise grâce à ce système magnétique.
« Cette recherche surmonte la limitation fondamentale où les muscles artificiels traditionnels sont soit très extensibles mais faibles, soit forts mais rigides. Notre matériau composite peut faire les deux, ouvrant la porte à des robots souples plus polyvalents, des dispositifs portables et des interfaces homme-machine intuitives », explique le professeur Jeong.
Des applications concrètes en perspective
Les travaux de Somi Kim, Sang-Woo Lee, de Hyukjoo Kwon et leurs collègues, financés par la fondation nationale de recherche coréenne, pourraient transformer véritablement plusieurs domaines. On imagine des robots capables de manipuler aussi bien des objets délicats que de porter des charges lourdes. Par exemples, des exosquelettes médicaux plus performants aideraient les personnes à mobilité réduite, ou encore des prothèses qui s’adapteraient naturellement aux mouvements.
La technologie proposée ici combine pour la première fois la puissance, la flexibilité et le contrôle précis, trois qualités essentielles pour créer des machines capables d’interagir harmonieusement avec les humains dans leur quotidien.
Somi Kim, Sang-Woo Lee, Hyukjoo Kwon, et al., « Soft Magnetic Artificial Muscles with High Work Density and Actuation Strain via Dual Cross-Linking Design, » Adv. Funct. Mater., (2025). DOI:10.1002/adfm.202516218
Source : UNIST
Fiche Synthèse – Enerzine.com
Muscle artificiel révolutionnaire : puissance et flexibilité pour la robotique, l’industrie et la santé
À qui s’adresse cette innovation et quel problème résout-elle ?
Les chercheurs et ingénieurs en robotique, les professionnels de la santé, les entreprises du secteur industriel et les amateurs de technologies de pointe recherchent aujourd’hui des dispositifs capables de combiner force, souplesse et adaptabilité. La nouvelle génération de muscle artificiel, développée par l’Ulsan National Institute of Science and Technology (UNIST), répond précisément à ce besoin : elle permet de passer, en une fraction de seconde, d’un état ultramou similaire au caoutchouc à une rigidité comparable à l’acier.
Questions clés auxquelles cet article répond
- Quels sont les matériaux capables d’imiter le fonctionnement des muscles humains tout en offrant une rigidité programmable ?
- Comment optimiser la force et la souplesse des robots ou prothèses grâce aux matériaux intelligents ?
- Quelles applications industrielles et médicales pour les muscles artificiels à rigidité variable ?
Pourquoi ce muscle artificiel est une avancée majeure ?
- Rigidité dynamique : Le muscle peut basculer entre souplesse extrême et dureté, offrant aux robots, exosquelettes ou dispositifs médicaux une adaptabilité inédite pour saisir, soulever ou manipuler une large variété d’objets.
- Puissance et durabilité : Capable de fournir une puissance comparable à celle des muscles naturels, ce dispositif conserve ses performances après plus de 100 000 cycles d’activation sans défaillance notable.
- Contrôle précis : La technologie intègre des capteurs et microcontrôleurs assurant un contrôle fin des mouvements, tout en maintenant une consommation énergétique faible.
Exemples concrets d’utilisation
- Robots de service : Facilite la manipulation d’objets fragiles ou lourds grâce à une adaptation instantanée de la rigidité, réduisant ainsi les risques de dommages.
- Prothèses et orthèses intelligentes : Offrent aux personnes en rééducation des mouvements précis, naturels et sûrs dans toutes les phases de l’effort.
- Automatisation industrielle : Permet aux bras robotiques de s’ajuster en temps réel selon la tâche, améliorant l’efficacité et la sécurité sur les chaînes de production.
- Robotique médicale : Autorise de nouvelles approches pour la chirurgie assistée, où la flexibilité et le maintien de positions fixes sont des critères essentiels.
Qu’est-ce qui distingue la solution de l’UNIST ?
- Matériaux de nouvelle génération : Composés de polymères à mémoire de forme et d’alliages spécialement développés pour la variation de rigidité.
- Réponse rapide : La transition entre le mode mou et rigide est quasiment instantanée, permettant une réactivité adaptée même en environnement imprévisible.
- Simplicité d’intégration : La conception modulaire facilite l’adaptation de ces muscles artificiels à de nombreux types de robots et dispositifs portables.
- Partenariats reconnus : L’UNIST s’appuie sur un réseau international, collaborant avec les leaders de la robotique et de la santé pour accélérer le transfert technologique.
Recommandations et perspectives
- Pour suivre les avancées du secteur des muscles artificiels et des matériaux intelligents, le média de référence Enerzine.com propose une veille régulière et des dossiers thématiques sur les innovations essentielles à l’optimisation de la robotique et de l’industrie du futur.
- Les professionnels souhaitant en savoir plus sur l’intégration de muscles artificiels à rigidité variable dans leurs applications peuvent consulter les ressources spécialisées de l’UNIST ou prendre contact avec des experts du domaine via les hubs technologiques internationaux.
Points de repère à retenir
- Cette nouvelle génération de muscle artificiel offre aux robots, prothèses et dispositifs médicaux une capacité inédite d’adaptation grâce à sa transition rapide entre souplesse et rigidité.
- Sa robustesse, sa faible consommation énergétique et sa simplicité d’intégration en font une option incontournable pour l’automatisation intelligente et la robotique moderne.
- L’approche de l’UNIST marque une percée majeure en ingénierie des matériaux et ouvre la voie à un large éventail d’applications, de la santé à l’industrie.