Faits marquants
- Des civilisations extraterrestres pourraient avoir existé des milliards d'années avant nous
- Les reliques technologiques sont les seules traces durables de l'humanité dans l'espace
- L'objet 3I/ATLAS intrigue avec sept anomalies et une trajectoire inhabituelle
- La Terre pourrait effacer toute trace humaine en à peine un milliard d'années
Dans un nouveau billet publié ce lundi, le directeur du projet Galileo à Harvard affirme que notre civilisation ne représente probablement qu’une goutte d’eau dans l’océan cosmique. Des milliards de systèmes planétaires similaires au nôtre existent dans notre galaxie, et d’autres civilisations nous ont très certainement précédés de plusieurs milliards d’années.
Le paradoxe de Fermi revisité
En 1950, le physicien Enrico Fermi posait une question restée célèbre. Si l’univers grouille potentiellement de civilisations extraterrestres, où sont-elles toutes ? L’interrogation, connue sous le nom de paradoxe de Fermi, montre la contradiction apparente entre la forte probabilité d’existence de civilisations extraterrestres et l’absence totale de preuves de leur présence. Face à ce mystère, certains concluent à la solitude cosmique de l’humanité .
Avi Loeb rejette tout de go cette interprétation passive du paradoxe. Pour lui, la réponse ne consiste pas à supposer que nous sommes seuls, mais à chercher activement les traces laissées par hypothétiques civilisations. Elles ont peut-être vécu et disparu bien avant l’apparition de l’humanité, laissant derrière elles des artefacts technologiques qui voyagent dans l’espace interstellaire. Le silence apparent ne signifie pas l’absence, mais peut-être simplement que nous ne regardons pas aux bons endroits ou de la bonne manière .
Nous sommes arrivés en retard
Pour les extraterrestres, l’humanité pourrait ressembler à un tout-petit sur la scène cosmique. Idiot et concentré sur lui-même, ignorant l’existence des adultes expérimentés dotés d’un cerveau plus gros dans la pièce adjacente. – Avi Loeb
Si l’humanité disparaissait aujourd’hui, l’activité géologique de notre planète effacerait toute trace de notre passage en quelques millions d’années. Dans un milliard d’années, lorsque le Soleil aura évaporé les océans terrestres, plus rien ne témoignera que nous avons existé. Seules les technologies envoyées dans l’espace pourraient survivre et prouver notre existence à de futurs explorateurs. Le chercheur compare ainsi l’humanité à un jeune enfant qui ignore la présence d’adultes expérimentés dans la pièce d’à côté.
A la recherche des traces technologiques
Plutôt que de concentrer tous les efforts sur la recherche de microbes, l’astrophysicien plaide pour davantage d’investissements dans la détection d’artefacts technologiques extraterrestres. Ces objets pourraient traverser notre système solaire, comme l’énigmatique ‘Oumuamua en 2017 ou le récent 3I/ATLAS qui s’approchera du Soleil fin octobre 2025. Le scientifique a d’ailleurs présenté sept anomalies comme sa trajectoire qui semble finement ajustée pour croiser les planètes de notre système .
La sonde Juno, actuellement en orbite autour de Jupiter, tentera de détecter d’éventuelles émissions radio de 3I/ATLAS lors de son passage près de la géante gazeuse en mars 2026. La surveillance est d’autant plus justifiée que la direction d’arrivée de l’objet coïncide avec celle du célèbre signal Wow !, ce mystérieux signal radio capté en 1977 qui n’a jamais été expliqué .
Un message d’humilité
Pour Avi Loeb, imaginer d’autres réalités reste indispensable pour les découvrir. Plutôt que de dépenser 2 400 milliards de dollars par an en armement, l’humanité gagnerait à investir ces sommes dans l’exploration spatiale. Les civilisations suffisamment intelligentes pour laisser des traces durables dans l’espace deviendront peut-être un jour les acteurs majeurs de l’histoire cosmique.
Lire la suite sur le billet d’Avi Leob (en anglais)