La Ministre, Ségolène Royal, a désigné le résultat de l’appel d’offres solaire photovoltaïque pour des installations solaires de grande puissance (plus de 250 kWc) : 212 projets lauréats, représentant une puissance 800 MW, un milliard d’euros d’investissement et plus de 5 000 emplois.
Les professionnels de la filière se sont réjouis de cette annonce, qui selon eux relancera l’activité du secteur. "Nous sommes particulièrement satisfaits de ces annonces qui renforcent la filière photovoltaïque française sur l’ensemble de sa chaîne de valeur, puisque la moitié de ce nouveau parc sera construit avec des panneaux solaires fabriqués sur notre territoire. La Ministre confirme, ainsi, l’engagement de la France dans le domaine des énergies renouvelables" ont déclaré Jean-Louis Bal et Arnaud Mine, respectivement Président du SER et Président de SER-SOLER.
L’appel d’offres porte sur la réalisation et l’exploitation de centrales solaires au sol, sur ombrières de parking et sur grandes toitures. Il a été conçu pour encourager la compétitivité-coût des projets, et également pour valoriser l’innovation et pour favoriser les projets sobres en carbone et vertueux en termes de bonne utilisation des sols.
Ainsi, la puissance totale, initialement fixée à 400 MW, a été relevée à 800 MW. Ce sont ainsi 212 projets qui pourront bénéficier de tarifs d’achat garantis. La liste des lauréats est disponible sur le site internet du Ministère.
La baisse des coûts du photovoltaïque se poursuit, ce qui permet un déploiement accéléré non seulement en France mais aussi dans le monde entier.
Les niveaux des tarifs d’achats proposés par les candidats dans cette procédure compétitive poursuivent leur baisse rapide, au bénéfice du consommateur final. A titre de comparaison, par rapport à l’appel d’offres précédent (lancé 20 mois plus tôt) :
– pour les installations sur grandes toitures « ISB », le tarif moyen passe de 158 à 129 €/MWh, soit une baisse de 18 % ;
– pour les installations au sol, le tarif moyen passe de 107 à 82 €/MWh, soit une baisse de 23 % ;
– pour les installations sur ombrières, le tarif moyen passe de 146 à 124 €/MWh, soit une baisse de 15 % ;
Cet appel d’offres va avoir des retombées économiques importantes en France. Il illustre les bénéfices d’une économie bas-carbone mise en œuvre par la loi de transition énergétique pour la croissance verte :
• La moitié des modules photovoltaïques utilisés seront fabriqués en France.
• Avec la désignation de ces 212 projets lauréats, c’est près d’un milliard d’euros qui seront investis dans la réalisation de nouveaux parcs de production d’électricité solaire, et qui contribueront à donner une nouvelle impulsion au développement de la filière industrielle française.
• Ces parcs produiront annuellement 1,1 TWh d’électricité renouvelable, entrainant une croissance de la production solaire de plus de 15 %.
De nouveaux appels d’offre pour le photovoltaïque seront lancés début 2016 conformément au calendrier annoncé par Ségolène Royal le 13 novembre dernier.
82€ du MWh en moyenne pour les centrales au sol : c’est bien moins cher que l’EPR. Bonne nouvelle, la part que le solaire peut couvrir sur le réseau actuel sans aménagement particulier (10-15%) se fera moins cher que le nucléaire lorsqu’il faudra renouveller nos capacités vieillissantes. Et avec la baisse qui continue on pourra en ajouter davantage en incluant les aménagements du réseau.
Le réseau c’est compris dedans : – l’adaptation locale du réseau pour le raccordement est 100% à la charge du producteur. – L’adaptation des réseaux à l’échelle régionale est financé via le S3REnR par les producteurs. Et en plus ça finance beaucoup plus les collectivités territoriales, à travers l’IFER en particulier (L’IFER est de 3003€ / MW de nucléaire (Pour 6000h par an) contre 7200€ pour le PV et l’éolien (pour 1000 à 2000h par an). Ramené au MWh le PV paye donc 12 fois plus d’IFER que le nucléaire pour 1200 kWh/kWc.an)
Avec 63 000 MW raccordés, l’IFER nucléaire c’est à peu près 190 millions d’Euros/an. Eolien + solaire =16 500 MW qui produisent eux environ 120 millions d’Euros/an d’IFER pour les collectivités. Les lignes se ressèrent très vite, encore un petit effort et la « production » de finances locales via le nucléaire sera elle aussi dépassée par les EnR…
Merci de la précision, c’est vrai qu’on a là une vraie différence, l’EPR en France a lui sa ligne THT et son poste de raccordement payés par tout le gestionnaire de réseau… 2 poids deux mesures comme d’habitude en France pour le nucléaire et le reste !
L’IFER serait donc la seule contribution à caractère local payés par les producteurs de quelque nature qu’ils soient pour que vous vous arrétiez à cette comparaison ?
Bien sûr que non, il y a la CET qui remplace la taxe pro (là aussi plafonnée pour le nucléaire et non plafonnée pour les ENR) et composée de la CFE et de la CVAE, il y a aussi la taxe foncière plus importante pour les ENR ce qui est normal car elles ont une emprise plus importante à production égale en comparaison avec le centralisé.
Vous avez mis le doigt sur le point le plus important, je vous cite : (Les ENR) elles ont une emprise plus importante à production égale en comparaison avec le centralisé. C’est une des avantages principaux du nuke en génral, surout par ces temps de diminution des terres arables.
Sauf que les éoliennes n’empêchent pas l’agriculture et/ou l’élevage jusqu’à leur pied, que le solaire peut être mis sur des friches, des toits et des parkings. Plus c’est disséminé, meilleur est le foisonnement et meilleures sont les retombées locales pour tous. En France nous sommes en déprise agricole, chaque année il y a plus de terres qui sont abandonnées que de terres qui sont remises en culture ! Or éolien et solaire sont des sources de diversification de revenus pour les agriculteurs, et permettent de plus en plus d’assurer un complement de revenus stable indispensable aux exploitations. C’est du gagnant gagnant! Un agriculteur exploite la terre, mais il peut aussi exploiter le vent et le soleil qui traversent et irradient leurs exploitations !
Pour incorporer 7% PCI d’éthanol dans l’essence et 7% d’huile végétale dans le gazole, il faut 300.000 + 1.900.000 = 2.200.000 hectares de terres agricoles en France, sans déforestation au Brésil ou en Indonésie. Pour remplacer 7% de tous les véhicules roulant en France par des véhicules électriques, il faut produire 14 à 15 TWh d’électricité par an. Les parcs solaires produisent 800 MWh par an à l’hectare pour une moyenne du nord au sud de la France, avec 5.000 m2 de panneaux à l’hectare (deux fois moins qu’en toiture). Avec 18.000 hectares de parcs solaires pour des véhicules électriques, on fait aussi bien qu’avec 2.200.000 hectares d’agrocarburants (hors consommation des tracteurs, des machines agricoles, des engrais et pesticides, de la transformation …). Et il existe des dizaines de milliers d’hectares de parkings, de friches, de jachères et de toitures. En complément, chaque éolienne occupe moins d’un dixième d’hectare avec sa zone d’accès, seulement 100 m2 dans une prairie.