Les nanofils, unités de base de l’ordinateur quantique, n’ont plus de secrets, ou presque, pour le public du concours Ma thèse en 180 secondes grâce au talent d’orateur de Lucas Güniat. La vie débridée des microcristaux couplée à la passion du doctorant a su convaincre le jury à l’unanimité.
Exit le jargon scientifique et le public d’initiés: les participants au concours Ma thèse en 180 secondes se sont plongés fois hier soir dans le bain de la communication grand public. Ils avaient trois minutes pour faire comprendre leur travail de doctorat de manière aussi captivante que vulgarisée.
Lucas Güniat a dépoussiéré la célèbre légende de David contre Goliath pour expliquer les principes de l’ordinateur quantique. Cependant, pour espérer parvenir à ce petit calculateur ultrapuissant, il manque une méthode pour faire pousser bien droit les nanofils, unités de base de cette machine du futur. Son aisance naturelle et la limpidité de la présentation du doctorant au Laboratoire des matériaux seni-conducteurs ont d’ailleurs convaincu également le public par deux fois. Il a en effet été plebiscité par les spectateurs des sélections ainsi que de la finale.
Cet exercice périlleux de la présentation en public et sans filet a été relevé avec brio par les douze finalistes devant une large audience qui a ainsi eu accès à un condensé de recherches dans des domaines aussi variés que la physique des plasmas, les statistiques ou l’impact environnemental des bâtiments. La seconde place est revenue à Evgenii Glushkov. Le voyage fantastique de ses nanodiamants à l’intérieur des cellules vivantes du corps humain pourrait permettre d’en étudier les processus ou d’y apporter médicaments.
Assembler certains éléments nanoscopiques c’est comme tenter de monter des Lego avec des gants de boxe, d’après Bahar Haghighat. La doctorante, qui participait pour la seconde fois à la finale Ma thèse en 180 secondes de l’EPFL, a obtenu la troisième place. Cela lui ouvre, tout comme aux autres lauréats, les portes de la finale suisse du concours qui se tiendra à Fribourg le 7 juin.
Est-il encore nécessaire de rappeler les règles de ce concours désormais passé au stade de rendez-vous annuel ? Un jury de six personnes composé de scientifiques, de journalistes, ainsi que de spécialistes du transfert de technologie, ont évalué les présentations sur des critères tels que l’élocution, la mise en contexte et la structuration de l’exposé.
Auteur: Cécilia Carron