L’édition 2025 du Classement académique des universités mondiales * – plus connu sous le nom de classement de Shanghai – confirme la stabilité de l’enseignement supérieur tricolore : avec 27 établissements répertoriés, soit deux de plus qu’en 2024, la France conserve la 11ᵉ place mondiale pour le nombre d’universités classées. Paris-Saclay demeure la locomotive nationale, 13ᵉ au palmarès global. Mais derrière ces résultats apparemment rassurants se cache une compétition internationale accrue, dominée par les États-Unis et la Chine, et une méthodologie qui continue de faire grincer des dents.
Un palmarès dominé par les géants americano-chinois
Harvard caracole en tête pour la 23ᵉ année consécutive, devant Stanford et le MIT. Au total, huit des dix premières places reviennent à des universités américaines, tandis que la Chine aligne 222 établissements dans le classement, un record absolu. Ce basculement traduit l’augmentation massive des budgets de R&D chinois et la politique agressive de recrutement de talents internationaux, deux leviers que la France peine à égaler.
La France conserve sa 11ᵉ place, Paris-Saclay en solide chef de file
La France aligne 27 universités, soit deux de plus qu’en 2024. Paris-Saclay reste le numéro 1 tricolore (13ᵉ mondiale) et 3ᵉ en Europe, devant l’ETH Zurich. Trois autres établissements français figurent toujours dans le top 100 :
- PSL (34ᵉ)
- Sorbonne Université (43ᵉ)
- Université Paris Cité (60ᵉ)
Derrière, Strasbourg, Aix-Marseille, Grenoble-Alpes et Montpellier complètent la présence française dans le top 200.

De nouveaux entrants et de légers reculs
Deux universités rejoignent cette année le palmarès : Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et Picardie Jules-Verne, respectivement classées dans la fourchette de 801 à 900. À l’inverse, Paris-Saclay, PSL et Sorbonne Université perdent chacune une à deux places, signe d’une compétition toujours plus dense.
Créé en 2003 par l’université Jiao-Tong, le classement de Shanghai repose sur six indicateurs centrés sur la recherche : prix Nobel, médailles Fields, publications dans Nature et Science, chercheurs les plus cités, etc. Une grille régulièrement critiquée pour son biais en faveur des sciences dures et des grandes institutions anglo-saxonnes.
Quelles perspectives pour l’enseignement supérieur français ?
Si la France maintient sa visibilité au sein du top 1000, sa présence reste modeste au regard de la taille de son système universitaire. Pour demeurer compétitive, Paris vise un investissement public dans la R & D à 3% du PIB d’ici 2030, contre 2,2% aujourd’hui. La prochaine étape sera la publication, à l’automne, du classement thématique par discipline ; un terrain où les laboratoires français, notamment en mathématiques et en écologie, espèrent se distinguer.
Le cru 2025 du classement de Shanghai confirme la solidité, mais aussi la fragilité, de l’écosystème académique français dans une compétition mondialisée toujours plus intense. Entre politiques de site, financements ciblés et attractivité internationale, la France devra convertir ses atouts scientifiques en influence durable pour espérer gagner quelques rangs dans les prochaines éditions.
* Academic Ranking of World Universities (ARWU)