Saviez-vous que l’empreinte écologique du secteur financier numérique pèse lourdement sur la consommation énergétique mondiale ? En effet, l’infrastructure mondiale des services financiers repose sur un vaste réseau de centres de données informatiques qui doivent absorber un flux toujours plus important d’échanges de transactions électroniques. Faisons le point.
La consommation énergétique des centres de données
Les centres de données sont d’immenses complexes qui hébergent, entre autres, les serveurs nécessaires pour traiter les transactions financières et tout ce qui les entoure : calcul d’un solde bancaire, exécution d’un virement, vérification d’un cours Bitcoin dollar, etc.
Ces centres des données sont parmi les plus grands consommateurs d’énergie au monde. De plus, d’après l’IEA*, l’empreinte énergétique des centres de données – tous secteurs confondus – va s’alourdir drastiquement d’ici 2026, avec une augmentation équivalente à la consommation d’un pays comme la Suède, voire l’Allemagne.
Ces infrastructures consomment de l’électricité non seulement pour le bon fonctionnement des machines en elles-mêmes mais aussi pour permettre leur refroidissement. Chaque transaction effectuée en ligne nécessite un enchaînement de communications entre les serveurs, les bases de données et les systèmes de sécurité. Aussi, avec un peu plus d’un milliard d’échanges électroniques financières par jour**, même une petite économie d’énergie par opération aura un impact considérable à la fin.
Quelles stratégies pour diminuer l’impact énergétique ?
L’une des stratégies à adopter en priorité est en toute logique la modernisation des infrastructures existantes. Cela comprend la mise en œuvre de solutions de refroidissement novatrices, l’utilisation des énergies renouvelables, et la mise en place de systèmes de gestion de l’énergie plus sophistiqués. Par exemple, certains des centres de données les plus à la pointe de la technologie utilisent d’ores et déjà un processus de refroidissement liquide pour réduire la consommation énergétique engrangées par les serveurs tout en maintenant leurs performances à un niveau optimal.
De façon globale, le développement de technologies innovantes et efficaces est vraiment l’élément clé qui permettra de diminuer l’impact énergétique des centres de données. L’objectif à terme est de pouvoir utiliser des logiciels et du matériel qui rendent les serveurs moins énergivores pour effectuer les mêmes tâches. Des innovations ont d’ailleurs déjà été mises en place. Par exemple, les algorithmes de compression de données qui s’occupent de réduire la charge du réseau et des processeurs hauts de gamme qui diminuent la consommation énergétique pour chaque calcul réalisé.
Les méthodes de paiement instantané qui tendent à se généraliser actuellement représentent également une innovation avantageuse. En éliminant les étapes intermédiaires et en utilisant des protocoles de communication plus efficaces, ces systèmes réduisent la consommation d’énergie par transaction. Ainsi, les utilisateurs gagnent non seulement en rapidité et en efficacité mais ils contribuent indirectement à une réduction globale de l’énergie requise.
D’autres exemples d’optimisation ou d’innovation
La transformation numérique bouleverse également les codes de l’immobilier bancaire. Si les agences physiques restent essentielles, leur taille évolue vers plus de souplesse. Avec leur modernisation, on obtient un double avantage : des surfaces mieux exploitées et une consommation d’énergie maîtrisée (capteurs intelligents, climatisation automatisée, utilisation de matériaux isolants appropriés, etc.).
La prise de conscience environnementale passe aussi par l’éducation des répercussions de nos usages numériques. Une solution concrète consiste à privilégier les applications mobiles natives, en grande partie optimisées pour consommer moins d’énergie que leurs équivalents web. Cette démarche simple procure à terme une réduction drastique quotidienne de nos empreintes numériques..
Bien que l’informatique quantique n’en est encore qu’à ses balbutiements, elle promet de « révolutionner » la façon dont les données seront traitées. Les ordinateurs quantiques pourraient dans le futur effectuer des calculs financiers complexes avec une fraction de l’énergie utilisée par les centres de données.
Nous le voyons, la réduction de l’impact énergétique de la finance numérique constitue un effort collectif qui nécessite l’implication de tous les acteurs, des développeurs aux utilisateurs finaux. L’adoption de pratiques vertueuses, l’optimisation de multiples processus et l’implémentation de technologies disruptives devraient permettre de contribuer à un avenir plus que soutenable dans ce secteur.
* Electricity 2024,Analysis and forecast to 2026 ;
** Chiffres : Wordplay, 2022 ;