De la cogénération biomasse sur le site de Pierrelatte

La première pierre d’un chantier de taille sur le territoire de la ville de Pierrelatte (Drôme) a eu lieu le 14 octobre dernier, plus précisément sur l’ancienne usine d’enrichissement d’uranium EURODIF.

Cette dernière qui permettait d’alimenter en chaleur notamment les serres avoisinantes, la Ferme aux Crocodiles et les bâtiments de la ville de Pierrelatte, laissera la place à une toute nouvelle installation : une centrale de cogénération biomasse, mise en place et financée par Drôme Energie Services (DES).

La nouvelle centrale permettra de fournir une énergie issue des ressources forestières locales ; Il s’agit là d’un nouveau process industriel « durable » qui s’inscrit dans le cadre du Grenelle de l’environnement. En effet, près de 150 000 tonnes de bois seront ainsi utilisées pour produire de l’énergie.

Ce projet a été lancé à la suite de plusieurs études de faisabilité quant à de nouvelles solutions alternatives, initiées dès 2007 en en collaboration avec le SMARD.

En partenariat avec Areva Renewable et LLT, le Groupe Coriance va procéder à la construction et à la livraison clé en main de la centrale, qui sera située à proximité du site d’Areva Tricastin, lui-même raccordé au réseau de chaleur. En parallèle de la centrale, une chaufferie gaz d’appoint a également été prévue en tant que solution de recours en cas d’arrêt de la cogénération biomasse. Elle est conçue pour répondre à 100% des besoins des clients raccordés au réseau de chaleur.

Avec 55 millions d’euros d’investissement, le financement a été assuré par un apport en capital de 20% par Drôme Energie Services, filiale du groupe Coriance et les 80% restant par 2 établissements bancaires. A terme, 10 emplois seront créés et 200 emplois seront générés pour l’approvisionnement en biomasse.

Grâce aux 150 000 tonnes de bois, la puissance électrique développée sera de 12 MW, pour une production annuelle de 85 GWh d’électricité et de 170 GWh de chaleur.

L’électricité produite sera revendue à EDF à un tarif de rachat très attractif, basé sur l’arrêté du 28 décembre 2009, et qui favorise l’électricité issue de la biomasse. Le rendement final de cette nouvelle centrale est équivalent à celui d’une centrale gaz classique, mais permettra d’alimenter les bâtiments avec une énergie "verte", 100% renouvelable.

Les aspects environnementaux :

Impact sur l’air : tout a été conçu pour contenir les rejets et les émissions de poussière dans les limites fixées par les textes réglementaires du Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement. Le niveau des émissions de poussières sera 60% inférieur aux maximums autorisés.

Impact sur l’eau : la centrale sera alimentée par un forage existant et aucun produit chimique ne sera utilisé. Les eaux pluviales du site seront quant à elles collectées séparément.

Nuisances sonores :

Un soin particulier a été apporté aux nuisances sonores, et leur niveau sera très inférieur aux normes actuellement en vigueur.


L’approvisionnement en bois :

Le plan d’approvisionnement tient compte d’une étude « biomasse disponible » réalisée en 2007 par le CEMAGREF (L’institut de recherche pour l’ingénierie de l’agriculture et de l’environnement) et actualisée en 2009. Les ressources en bois utilisées sont issues de 12 départements : Drôme, Ardèche, Gard, Vaucluse, Bouches du Rhône, Hérault, Isère, Haute-Loire, Lozère, Ain, Loire, Rhône.

La ressource biomasse disponible dans un rayon de 120 km autour de Pierrelatte, représente près d’un million de tonnes par an, soit 7 à 8 fois les besoins annuels du projet.

De plus, l’approvisionnement du bois ne provient pas uniquement de la sylviculture mais également des ressources en biomasse pour lesquelles la concurrence d’usage est faible (produits de recyclage tels que le refus de compostage, produits de l’élagage, ceps issus de la viticulture…)

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Guydegif(91)

Très Bien pour le fond de la mutation EnR avec biomasse énergétique + cogénération ! Mais, en complément et en // je dirais: 1) Equiper les toits des serres avec du PV sur pans SUD, donc autre source d’EnR, mais évidemment à un tarif d’achat (pas Rachat svp!) par EDF / ErDF >= 28 cts€/kWh ! 2) En tant que ressource ”gaz” en appoint, au lieu de gaz GDF alégrien ou russe, pourquoi ne pas envisager 1 centrale de biométhisation à proximité, permettant là aussi d’alimenter en gaz les besoins locaux, de la cogénération, donc ressources chaleur + électricité à vendre. 3) Miscanthus et autre sorghoo, bois à rotation rapide, etc… typiques des zones humides, cultivés sur le secteur, sur les zones de bord de cours d’eau, impropres à cultures céréalières, en complément du bois ”noble” collecté sur rayon de 200 kms. 4) Last not least: serres PAS QUE pour crocos, mais aussi cultures maraichères et fruitières, histoire d’optimiser l’appro ”fruits & légumes” des humains de la région…. A+ Salutations Guydegif(91)

vince59

1/ panneaux PV: pas envisageable en hiver où les serres ont besoin d’un maximum de surfaces traslucides 2/ Méthanisation : diificile à mon avis car la chaufferie gaz nat ne doit pas fonctionner en base; elle n’est là que pour palier à une éventuelle défaillance de la cogé ou pour faire face quelques heures par an aux pics de consommation du réseau. la méthanisation à mon avis requiere un utilisateur relativement constant pour éviter d’avoir à installer un gazometre et de torcher trop souvent le méthane. 3/Miscantus energie? bof pour avoir travaillé le sujet son interet et sa productivité en France ne sont pas encore avéré (par contre Miscanthus comme matériaux isolant why not), d’autant que la combustion en mix avec le bois est encore expérimental (quelques pb de vitrification de grille ont été rencontrés sur des chaudieres). Par contre sur ce projet Pierrelatte la plantation de TTCR est envisagé (en plus de l’utilisation des rémanents forestiers et des dechets de la vigne) 4/ Comme indiqué dans l’article la cogé n’alimente pas que la ferme aux crocos mais aussi les serristes voisins ainsi que le Réseau de chauffage urbain de Pierrelatte Esperons que ce projet voit le jour et que les recours de EELV contre ce projet écologique (un comble!!!) n’aboutissent pas . (par contre l’article n’est pas serieux quand il dit “aucun produit chimique ne sera utilisé”: il faut quand meme traiter l’eau de forage et conditionner l’eau de chaudière (pH et anti-oxygène); mais il est vrai que les effluents sont controlés et éventuellement neutralisés avant rejet dans le milieu naturel)

Ollivier

Effectivement, le titre met en valeur la ferme aux crocodiles qui est, bien sur, la plus connue du grand public, mais le réseau de chaleur “Eurodif” sur la zone de Pierrelatte concerne surtout des serres horticoles et maraichaires avec, entre autres, des productions de tomates et de fleurs a destination du marché régional et national.

chelya

On peut faire de l’injection de biométhane qui sera ensuite stocker dans le réseu de gaz naturel maintenant faire un projet de méthanisation c’est quand même un tout autre sujet et de toutes autres compétences… Même chose sur l’utilisation de PV : Coriance ce sont des chauffagiste pas des électriciens ! Ce qui est plus regrettable c’est de ne pas avoir utiliser d’énergie solaire thermique dans cette histoire, les hollandais qu’on pouvait faire une grande partie des besoins de chaleur sans production d’énergie en faisant du stockage saisonnier de chaleur solaire… C’est d’ailleurs seulement avec ce type de solution qu’ils arrivent à obtenir un cout environnemental de leurs tulipes moins grand que celui de convoyer des tulipes du Kenya en avion. Et économiquement c’est pareil : autant quand le pétrole ne coutait rien, c’était possible de rivaliser en brulant des combustibles, autant maintenant qu’on rentre dans une période d’énergie chere ça va être difficile de concurrencer les pays qui ont du soleil gratuit pour chauffer leurs légumes (et leurs crocodiles)… Moi je suis désolé mais faire une ferme de crocodile et des serres dans la Drome, c’était judicieux à l’époque où on avait plein de chaleur d’Eurodif qu’il fallait de toute façon évacué et qui était gratuite, mais on a va se mettre à bruler du bois pour élever des espèces africaine en France et faire pousser des tomates en plein mois de décembre ! En période de crise on a quand même autre chose à faire que ce type de projet digne de la décadence de l’empire romain… Quand une mine est vide, on l’abandonne et on ne laise pas les gens à gratter la terre, ici la mine de chaleur est vide, donc il faudrait penser à trouver d’autres choses plutot que de remplacer de la chaleur fatale par de la chaleur de qualité.

vince59

Pas de bol pour eux cette solution ne fonctionne pas car les rejets ne sont pas assez élevés en température pour un réseau de chauffage urbain; mais apparemment ils ont un peu de mal à comprendre les principes de la thermodynamique. Honnetement pour bien connaitre le dossier s’opposer à ce projet quand on se pretend ecolo est une aberration ( ce ne sera pas la ^premiere de leur part)

vince59

Pas de bol pour eux cette solution ne fonctionne pas car les rejets ne sont pas assez élevés en température pour un réseau de chauffage urbain; mais apparemment ils ont un peu de mal à comprendre les principes de la thermodynamique. Honnetement pour bien connaitre le dossier s’opposer à ce projet quand on se pretend ecolo est une aberration ( ce ne sera pas la ^premiere de leur part)

Papi12

Projet intéresant mais je suis sceptique sur 2 aspects : 1) la ressource biomasse qui ne représente que 7 à 8 fois les besoins annuels du projet dans un rayon de 120 km. Pour une installation appelée à fonctionner pendant 20 ou 30 ans… 2) la durée de fonctionnement : on annonce 85 GWH d’élec produite pour 12 MW de puissance soit une durée annuelle de fonctionnement de 7000 h. Je ne pense pas que les besoins de chaleur soit aussi important compte tenu que les serres ne sont pas chauffées au moins 6 mois par an et que le chauffage urbain ne devrait absorber la puissance que 6 mois également. La production d’Eau Chaude Sanitaire ne doit pas représenter la part la plus importante ! Et la cogé aurait une puissance thermique de 24 MW… Si quelqu’un a des précisions…

Papi12

en complément de Vince 59. Pour les erres, il n’est pas forcément besoin d’utiliser de la chaleur à haute température (sauf par grand froid). La Basse Tempé peu suffir si les tablettes sont équipées correctement par des émetteurs suffisament bien dimensionnés.

vince59

Je ne suis pas spécialiste des serres donc là dessus je ne pourrai répondre. Par contre la ferme aux crocos (1er site touristique du coin) et le réseau de chauffage urbain requierent un niveau de température incompatible avec la récup sur les rejets du Tricastin (ou alors il faudrait installer des PAC mais dans ce cas c’est le cout du kWh qui augmenterait mettant en péril une activité économique des serristes déjà fragile). Concernant la biomasse, tout ne provient pas de bois coupé et réduit en plaquettes. Dans les projets biomasse il est prévu d’utiliser les rémanents forestiers qui actuellement sont peu ou pas utilisé, et sur ce projet des dechets verts issus des vignes ainsi qu’à terme des TTCR (plus facile a exploiter et avec un meilleur feedback que le miscanthus). De facon générale les TTCR ne sont pas en concurrence avec les terres agricoles; dans certains cas on peut meme les planter sur des terrains type friche industrielles ou agricoles polluées

chelya

La ferme des crocodiles et les serres c’est 80% du besoin du réseau de chaleur, sur ces deux consommateurs on est à des besoins en température qui sont à 30°C. (qui pourraient être réduit de façon très importante si on mettait en place des mesures d’économies d’énergie, mais passons cet aspect qui ne fait pas partie des DSP de réseau de chaleur) Les nucléocrates pourront confirmer mais en principe les rejets d’une centrale nucléaire sont à 50°C (on les refroidit avant de les rejeter parceque plusieurs GW de chaleur à 50°C ça tuerait la faune et la flore sur plusieurs kilomètre). Et contrairement à la biomasse qui est un cout, on pourrait même avoir EDF motivé pour payer cette récupération de chaleur puisque la balancer dans le réseau de chaleur leur économiserait les couts de traitement de leur pollution thermique. On pourrait donc très bien remplir 80% des besoins des serres et des crocodiles en utilisant la centrale nucléaire et en mettant une production biomasse 5 fois plus petite pour couvrir les besoins du réseau de chaleur urbain qui nécessite de monter à 90°C… (dont on pourrait même s’arranger pour préchauffer le retour au chaud nucléaire) Sauf que… – La cogénération biomasse est une cogé de 12MW qui revent au tarif d’achat biomasse, celui-ci n’est disponible que pour les projet de 5 à 12 MW (merci les hauts fonctionnaires incompétents et les stagiaires de la CRE) il serait donc impossible de revendre de l’électricité avec une cogénération adaptée au besoin – l’unité de cogénération est un cadeau en nature d’Areva pour faire du lobbying auprès des élus locaux (dans le meilleur des cas, dans le pire ils se sont fait forcé la main par le gouvernement)… or à ma connaissance la filière bioénergie d’Areva n’est pas positionné sur les puissances les moins importante. Désolé mais là l’est même plus une question d’écologie mais une question de cohérence technique : quand on commence à faire de la rétroingénierie autour de la réglementation et du contexte politique plutot que de réfléchir à la meilleure solution technique, c’est généralement pas bon signe pour l’avenir économique à long terme du projet. Après il reste peut être l’explication que la centrale de Tricastin qui a déjà plus de 30 ans soit prévu d’être décommissioné dans les 10 prochaines années, dans ce cas on ne sera pas capable de rentabiliser l’investissement… mais là autant fermer les serres et la ferme des crocodiles dans ce cas parce que la drome n’aura certainement plus les moyens de se payer des tomates en hiver…

vince59

Je vous renvoie vers le mémoire en réponse de Coriance qui répond point par point à vos arguments. Je persiste à croire utile ce genre de projet: – cogé biomasse = production d’electricité faiblement carboné (si respect des regles de forets durables) meme si tout peut etre amélioré (ex. envisager une logistique d’appro incluant du transport ferré ou fluvial) – cogé biomasse = ENR avec excellent taux de disponibilité ; on peut raisonnablement penser qu’une telle centrale peut fonctionner plus de 7500 h/an au nominal – ce serait enfin l’occasion de lancer une filière francaise de centrale cogé biomasse Je ne vois pas où est la stupidité de réserver le TOA à des centrales de 5 à 12 MWe. 5 MWe est vraiment un minimum pour que les projets soient rentables (le TRI est meme limite aux alentours de 5 MWe) / Au delà de 12 MWe les tarifs sont calculés dans le cadre des AO de la CRE et le prix de rachat diminue. Je sais que sur le site beaucoup sont dans le jugement facile mais laisser entendre que la CRE est rempli d’imbécile et que ce sont les stagiaires qui planchent sur les dossiers, meme ironiquement, c’est quand meme faire preuve d’un parti pris certain. J’en arrive à croire que sous pretexte que Areva apparait dans le dossier via sa filiale Renewables, le projet est forcément diabolique. Je souhaite bien du plaisir aux yakafocon donneur de lecons pour mener à bien ce type de projet ailleurs que derriere un ordi

Papi12

à vince59 : merci pour les explications ! Je pense ausssi que ce type de projet est utile. La Cogé permet de moins utiliser de ressource qu’une production élec d’un côté et une prodution thermique de l’autre. Je partage aussi le point de vue de chelya : je désepère de modifier un contrat d’appro en chaleur (à plus de 90% EnR bois) compte tenu de la baisse des besoins (isolation des bâtiments) auprès du titulaire de la DSP…

chelya

Non non, ce n’était pas du tout ironique, la CRE donne réellement à des stagiaires et des gens tout juste sortis de l’école la responsabilité de rédiger les appels d’offre… L’idée derrière c’est qu’embaucher des experts du sujet reviendrait à avoir des gens qui s’ennuieraient à la CRE une fois l’appel d’offre fini… Ce que montre le dossier de Coriance c’est que la récupération de chaleur de la centrale nucléaire était une solution valide pour chauffer les crocodiles et les tomates en hiver, à partir ou EDF vendait son MWh de chaleur nucléaire à 12 €/MWh (soit un prix équivalent à ce que pourrait demander un incinérateur pour de la vapeur… sachant que l’incinérateur n’a pas les frais de pollution thermique d’une centrale nucléaire…) or EDF l’offrait à… 45 €/MWh ! Prix bien évidemment totalement ridicule et disproportionné (deux possibilités : soit c’était de l’incompétence d’un gars qui est allé pioché dans les bases de données d’EDF pour le prix de chaleur industrielle, soit un coup de poignard par ricochet à Anne Lauvergeon, soit un coup de bluff dans le but de forcer le changement de la DSP au profit de leur filiale Dalkia…) Deuxièmement ce qu’ils expliquent également c’est que l’efficacité énergétique était une solution valide mais que ça n’entre pas dans le cadre de la dsp… Au final c’est exactement ce que je disais : c’est de la rétroingénierie pour essayer de caler la moins mauvaise des solutions pour le contexte administratif et politique alors qu’il aurait plus simple de faire un projet techniquement correcte et d’aller gueuler dans les ministères pour changer le contexte (ce qui est pas dur dès qu’on parle de nucléaire…). Ensuite que la chaleur vendu pour les crocodiles et les tomates en hiver, ce sera de la chaleur qui sera vendu en dessous du prix du bois… ce qui veut dire qu’on va demander aux services de l’administration locale de subventionner les crocodiles et les tomates en payant deux fois plus cher leur chaleur… pas franchement certain que ce soit l’esprit de la DSP… La cogénération ça n’a d’intérêt que si on arrive à avoir des efficacités à plus de 60% pour des usages réels… En l’occurence ici on est à 450 GWh de biomasse qui vont faire 170 GWh thermique et 84 GWh électrique vu que la thermique va rarement être valorisé (et en plus quand ce sera valorisé ce sera valorisé pour des activités qui n’ont pas lieu d’être comme la culture de tomate en hiver dans la Drome et l’élevage de crocodile)… c’est quand même loin d’être terrible quand on sait que on arrive à des niveaux d’efficacité électrique plus grand avec des cycles combinés…

chelya

Non non, ce n’était pas du tout ironique, la CRE donne réellement à des stagiaires et des gens tout juste sortis de l’école la responsabilité de rédiger les appels d’offre… L’idée derrière c’est qu’embaucher des experts du sujet reviendrait à avoir des gens qui s’ennuieraient à la CRE une fois l’appel d’offre fini… Ce que montre le dossier de Coriance c’est que la récupération de chaleur de la centrale nucléaire était une solution valide pour chauffer les crocodiles et les tomates en hiver, à partir ou EDF vendait son MWh de chaleur nucléaire à 12 €/MWh (soit un prix équivalent à ce que pourrait demander un incinérateur pour de la vapeur… sachant que l’incinérateur n’a pas les frais de pollution thermique d’une centrale nucléaire…) or EDF l’offrait à… 45 €/MWh ! Prix bien évidemment totalement ridicule et disproportionné (deux possibilités : soit c’était de l’incompétence d’un gars qui est allé pioché dans les bases de données d’EDF pour le prix de chaleur industrielle, soit un coup de poignard par ricochet à Anne Lauvergeon, soit un coup de bluff dans le but de forcer le changement de la DSP au profit de leur filiale Dalkia…) Deuxièmement ce qu’ils expliquent également c’est que l’efficacité énergétique était une solution valide mais que ça n’entre pas dans le cadre de la dsp… Au final c’est exactement ce que je disais : c’est de la rétroingénierie pour essayer de caler la moins mauvaise des solutions pour le contexte administratif et politique alors qu’il aurait plus simple de faire un projet techniquement correcte et d’aller gueuler dans les ministères pour changer le contexte (ce qui est pas dur dès qu’on parle de nucléaire…). Ensuite que la chaleur vendu pour les crocodiles et les tomates en hiver, ce sera de la chaleur qui sera vendu en dessous du prix du bois… ce qui veut dire qu’on va demander aux services de l’administration locale de subventionner les crocodiles et les tomates en payant deux fois plus cher leur chaleur… pas franchement certain que ce soit l’esprit de la DSP… La cogénération ça n’a d’intérêt que si on arrive à avoir des efficacités à plus de 60% pour des usages réels… En l’occurence ici on est à 450 GWh de biomasse qui vont faire 170 GWh thermique et 84 GWh électrique vu que la thermique va rarement être valorisé (et en plus quand ce sera valorisé ce sera valorisé pour des activités qui n’ont pas lieu d’être comme la culture de tomate en hiver dans la Drome et l’élevage de crocodile)… c’est quand même loin d’être terrible quand on sait que on arrive à des niveaux d’efficacité électrique plus grand avec des cycles combinés…

vince59

A moins de m’amener des exemples concrets permettez mois de rester dubitatif quant à vos affirmations sur l’expérience du personnel de la CRE. Pour en revenir à votre point 2, effectivement travailler sur l’efficacité energétique chez les clients finaux est interessant mais comme vous le soulignez ce n’est pas du domaine de Coriance qui a une DSP pour fournir de l’energie point barre. Aprés ce que les clients finaux en font n’est pas leur probleme; je trouve que sur ce projet Coriance a cherché la meilleure solution avec les contraintes qu’ils avaient (e.g. le prix de la chaleur vendue par EDF!!!!) Mais bon apparament cela n’arrive pas à franchir le cortex neuronal de EELV pour qui Areva = caca, entreprise qui gagne de l’argent = satan

chelya

1) vous avez pas du les cotoyer souvent les gens de la CRE… 2) Argument qui ne tient pas une seule seconde, je vous rappelle que la position d’EELV consiste à demander la valorisation de chaleur nucléaire, si c’était une position anti-Areva on pouvait quand même faire mieux non ? Maintenant ce n’est pas que la position d’un groupe politique c’est la position des professionels de la biomasse: il est totalement inconséquent de brûler de la biomasse pour faire de l’électricité sans valoriser la chaleur. C’est le cas de Pierrelate aujourd’hui vu que la cogénération va faire de la production électrique sans valorisation de chaleur pendant toute une partie de l’année (la moitié de l’énergie sera perdu!), c’est aussi le cas hier pour Rodenhuize ( ), ce sera le cas demain pour Gardanne… Hé ho faut pas déconner non plus avec les arguments à deux balles : “mais euh ils pouvaient pas faire autrement”, la France c’est le seul pays dans le monde entier où on peut voir un truc aussi débile qu’une cogénération dimensionnée suivant le besoin électrique et pas sur le besoin de chaleur ! On est sur un détournement des mécanismes de soutien à la biomasse pour subventionner l’élevage de crocodile dans la drom, désolé mais autant j’ai aucun scrupule à voir la CSPE soutenir des activités agricoles traditionnelles comme le font les allemands, autant le steack crocodile ça me parait pas une activité très porteuse d’avenir pour la nation… et derrière ça des projets parfaitement viable pour l’industrie vont se casser la figure parce que les crocodiles auront fait monté le prix de la biomasse alors qu’ils ont une source d’eau chaude à coté… C’est exactement ce type de projet basé uniquement sur un effet d’aubaine qui pourrait motiver l’UE à supprimer toutes formes de soutien à la biomasse… En l’occurence cette histoire (tout comme le nombre de projet CRE qui ne sont pas réalisés) montre qu’il est nécessaire de revoir entièrement le système de promotion de la biomasse qui n’a d’ailleurs toujours pas réussi à obtenir une structuration de la filière d’appro en France…

vince59

“(la moitié de l’énergie sera perdu!),”: faux, je vous erenvoie au doc de Coriance “autant le steack crocodile ça me parait pas une activité très porteuse d’avenir pour la nation”: éxagération de votre part / il s’agit juste de permettre le maintien d’une activité touristique; j’imagine que les salariés de ce site seraient enchantés du peu de cas que vous faites de leur emploi. “c’est le seul pays dans le monde entier où on peut voir un truc aussi débile qu’une cogénération dimensionnée suivant le besoin électrique et pas sur le besoin de chaleur !”: vous n’avez pas du dimensionner beaucoup de cogénération. Quoi qu’il en soit autant la partie chaleur conditionne le rendement global de l’installation, et donc le prix de rachat de l’elec dans le cadre du TOA, autant la partie elec vendue fait la rentabilité du projet, et je suis désolé mais une cogé non rentable ne verra jamais le jour. J’ai travaillé sur un projet aux alentours de 5 MWe qui n’a pas pu se faire faute de rentabilité. Les tarifs de rachat ne sont pas si attractif que ca, preuve en est le faible nombre de réalisation. Les meilleurs projets sont ceux avec gros client chaleur (ex papeterie) ou réseau de chauffage urbain (client stable et surtout avec perennité de l’activité)

andre

Un petit merci aurait pu être donné à Eurodif pour avoir permis cette utilisation de chaleur gratuite et créé des emplois.

Pierrotb001

Intéréssant ce que dit Chelya… C’est un projet UBUESQUE. 150 000 t de bois pour des croco et des tomates dans la Drôme quel gaspi. On en fait des meilleures en Bretagne et le climat descend moins bas en hiver. Qui subventionne une pareille chose, le fond chaleur seul? Je serais curieux de savoir ce qu’à donné l’étude de faisabilité sur la ligne “économie d’énergie de l’existant”.

vince59

Où est la gabegie? l’electricité sera revendue à EDF suivant les tarifs d’obligation d’achat (TOA) comme pour n’importe quel autre opérateur; le prix integre une part proportionnelle à l’efficacité de l’installation, pour une fois qu’un projet se développe hors des traditionnels Dalkia et Cofely on trouve encore des professionels anti tout. Et je rappelle qu’environ 200 emplois sont liés à l’activité des serres alimenté par le réseau et qu’une partie de la ville de pierrelatte est aussi alimentée en chauffage urbain. Le sort de 200 emplois ne semblent pas perturber nos humanistes écolos; mais bon on a l’habitude!!!!

Devoirdereserve

Cher Chelya, vous nous annoncez ça, comme ça, au détour d’un post :

Lambertadekambi

PROJET DE PARTENARIAT ET D’INVESTISSEMENT Investissement, Financement En effet, nous aimerions avoir un projet dans votre pays. Dans divers domaines à savoir l’import export, l’immobilier, les transports et la création de sociétés rentables. L’argent nécessaire pour finaliser tous ces travaux de construction et autre est égal à 21.500.000 USD (soixante et un million cinq cent mille dollars Américains) disponible actuellement. Veuillez donc nous contacté si vous été intéressé par notre proposition : Email Privée : Cordialement