L’écosystème aquatique présente une solution remarquable pour lutter contre la pollution de l’eau : les plantes flottantes. Selon une recherche menée par Lisanne Hendriks, écologiste à l’Université Radboud, azolla et lentille d’eau seraient particulièrement efficaces pour épurer les eaux usées.
Aujourd’hui, il est crucial de redéfinir nos méthodes de traitement des eaux usées pour préserver notre environnement et limiter notre impact sur le climat.
Azolla et lentille d’eau : des alliées insoupçonnées
Le travail de Lisanne Hendriks a révélé que ces plantes aquatiques flottantes étaient capables d’absorber les nutriments, tels que le phosphore et l’azote, présents dans les eaux usées. Ce processus contribue à rendre l’eau beaucoup plus propre. Les polluants absorbés peuvent ensuite être récupérés et réutilisés, offrant une approche circulaire de gestion des eaux usées.
La Directive-cadre sur l’eau de l’Union Européenne pointe du doigt une problématique majeure : l’eau que nous rejetons dans notre environnement contient des concentrations excessives de polluants. Les techniques conventionnelles pour résoudre ce problème s’avèrent souvent onéreuses ou insuffisantes. Il est donc essentiel de chercher des solutions innovantes.
Un projet pilote prometteur : Aquafarm
Dans cette optique, trois conseils d’eau collaborent à un projet pilote appelé Aquafarm. L’objectif ? Tester de nouvelles techniques de purification de l’eau. Hendriks fait partie de cette initiative innovante, visant à identifier les plantes les plus performantes en matière de purification de l’eau et les meilleures méthodes pour récupérer les polluants absorbés.
Durant ses recherches, Hendriks a cultivé plusieurs espèces de plantes dans des eaux usées préalablement purifiées, ne contenant que du phosphore et de l’azote. Il a été observé que les plantes flottantes donnaient les meilleurs résultats, les plantes subaquatiques souffrant trop de la présence d’algues inhibant leur croissance et donc leur capacité à absorber les nutriments.
Une méthode bénéfique pour l’environnement
L’un des avantages significatifs de cette méthode réside dans le fait que les plantes flottantes absorbent une quantité importante de CO2 (jusqu’à 1000 mg par m2 par jour). Cette donnée est d’autant plus pertinente qu’elle s’inscrit parfaitement dans les objectifs de réduction de CO2 du Accord de Paris sur le climat, auxquels les conseils d’eau doivent contribuer.
De plus, les phosphates et autres nutriments absorbés par ces plantes peuvent être récupérés après récolte. Le phosphore, un nutriment essentiel mais fini, est particulièrement concerné. Sa récupération à partir des eaux usées pourrait contribuer à une utilisation plus durable de cette ressource précieuse.
En synthèse
Dans l’ensemble, l’utilisation de plantes flottantes pour purifier les eaux usées semble être une solution prometteuse. D’une part, elle contribue à rendre l’eau plus propre. D’autre part, elle permet de récupérer des nutriments précieux et contribue à la réduction du CO2, en accord avec les objectifs climatiques actuels.
Pour une meilleure compréhension
Qu’est-ce que l’azolla et la lentille d’eau ?
L’azolla et la lentille d’eau sont deux types de plantes aquatiques flottantes. L’azolla, souvent appelée “fougère de mousse“, est une petite plante qui flotte à la surface de l’eau et qui est notamment connue pour sa capacité à fixer l’azote. La lentille d’eau, également connue sous le nom de “lemna“, est une petite plante flottante qui se multiplie rapidement et couvre rapidement la surface de l’eau.
Comment ces plantes aident-elles à purifier l’eau ?
Elles purifient l’eau en absorbant les nutriments, tels que le phosphore et l’azote, présents dans les eaux usées. Ce processus contribue à rendre l’eau beaucoup plus propre. Les polluants absorbés peuvent ensuite être récupérés et réutilisés, ce qui permet une gestion plus durable et circulaire des eaux usées.
Quels sont les bénéfices environnementaux de cette méthode ?
Il existe plusieurs avantages environnementaux à cette méthode. D’une part, elle permet de purifier l’eau en absorbant des polluants nocifs. D’autre part, elle contribue à la réduction du CO2, ce qui est en accord avec les objectifs climatiques actuels. Enfin, elle permet la récupération et la réutilisation de nutriments précieux comme le phosphore, contribuant ainsi à une économie plus circulaire et durable.
Comment le phosphore peut-il être récupéré à partir des eaux usées ?
Les plantes flottantes absorbent le phosphore présent dans les eaux usées. Lorsque ces plantes sont récoltées, le phosphore qu’elles ont accumulé peut être récupéré pour être réutilisé, par exemple dans la production d’engrais. Les chercheurs sont toujours à la recherche des méthodes les plus efficaces pour récupérer ce phosphore.
Quels sont les défis à relever pour intégrer cette méthode dans le processus de purification des eaux usées ?
Plusieurs défis doivent être relevés pour intégrer cette méthode dans le processus de purification des eaux usées. Tout d’abord, il est nécessaire de déterminer les meilleures combinaisons de plantes pour une purification optimale. Ensuite, il est crucial de trouver les méthodes les plus efficaces pour récupérer les polluants absorbés par les plantes. Enfin, il est important de trouver des solutions pour intégrer ces plantes dans le processus de purification, malgré l’espace limité disponible, par exemple en créant un système vertical.
Hendriks, L., Smolders, A. J. P., Van Den Brink, T., Lamers, L. P. M., & Veraart, A. J. (2023). Polishing wastewater effluent using plants : floating plants perform better than submerged plants in both nutrient removal and reduction of greenhouse gas emission. Water Science and Technology. https://doi.org/10.2166/wst.2023.203
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