Des satellites pour contrôler la pollution en Adriatique

L’Adriatique est riche en histoire et pauvre en eau. Dans cette mer, plate comme un lac, à coté des trésors accumulés par la Sérénissime République de Venise durant plus de deux mille ans, fourmillent des milliers de navires chargés de pétrole brut et de substances chimiques à haut risque.

Il suffirait d’un seul accident pour asséner à l’Adriatique un coup mortel. Et la probabilité que cette roulette russe se conclue par un drame croît sous la pression des oléoducs qui cherchent, depuis la mer Caspienne, un passage pour le pétrole destiné à l’Europe et aux Etats Unis.

Pour éviter l’effondrement de secteurs stratégiques comme la pêche et le tourisme, l’Italie et cinq pays riverains ont abouti le 6 juin 2006 à Portorose, en Slovénie, à un premier accord politique destiné à déclarer l’Adriatique comme "zone particulièrement sensible". Les détails de l’accord seront perfectionnés dans les prochaines semaines, et dès les 3 et 4 juillet un comité restreint, constitué de l’Italie, de la Slovénie et de la Croatie, commencera à mettre noir sur blanc la liste des procédures nécessaires à sécuriser les échanges pétroliers sur l’Adriatique. "La gravité du danger qui nous guette exige une réponse rapide" a annoncé le Premier Ministre slovène, Janez Podobnik.

Pour garantir la sécurité de manière efficace, en sauvegardant avec une attention particulière les zones plus riches de biodiversité, il faut revoir l’intégralité du système de transport pétrolier. Concrètement, il s’agit de mettre au ban les nombreux "chariots de la mer". Il faut rappeler qu’en Méditerranée 90% des supertankers de 200 mille tonnes ont plus de 16 ans. Puis il faudra guider par satellite les navires lors de leur passage dans les zones à risque majeur. Et enfin il sera nécessaire d’utiliser le contrôle par le ciel pour éviter les déversements volontaires de pétrole lors du lavage des cales, aussi dévastateurs que les accidents pétroliers, et qui représentent 100 milles tonnes de pétrole brut (800 mille selon les associations environnementales).

L’idée qu’une lagune comme Venise puisse être recouverte d’une boue noirâtre, ou qu’il faille renvoyer les touristes chez eux pour cause de bord de mer impraticable préoccupe le gouvernement italien. Le nouveau statut ne bloquera pas l’afflux de combustibles, mais devrait le rendre compatible avec la sécurité de l’environnement. En plus du nouvel oléoduc russe, les discussions abordent aussi le thème des régazéificateurs.

Les associations environnementales locales pensent au gaz comme énergie de transition et défendent donc le choix de régazéificateurs pour garantir l’approvisionnement. Mais il est absurde de penser à en installer en grande densité sur les côtes : le risque serait de faire augmenter de 30% le transport de pétrole en Adriatique, ce qui serait insoutenable.

 
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Cette information est un extrait du BE Italie numéro 47 du 13/07/2006 rédigé par l’Ambassade de France en Italie. Les Bulletins Electroniques (BE) sont un service ADIT et sont accessibles gratuitement sur www.bulletins-electroniques.com

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