EADS présente son futur avion hypersonique

EADS, le groupe aéronautique européen, a dévoilé à l’occasion du 49ème Salon du Bourget, un concept d’avion-fusée capable de naviguer à 4 800 km/h dans la stratosphère et de relier Paris à New-York en seulement 1h30.

Ressemblant étrangement au Concorde avec son aile Delta, l’avion hypersonique d’une capacité de 60 à 100 personnes, a comme nom de code : Zehst pour "Zero Emission High Speed Transport".

Le directeur général délégué technologie et innovation chez EADS, Jean Botti, a indiqué que ces moteurs fonctionneront probablement avec du biocarburant à base d’algues. Décollant comme un avion classique, l’appareil permutera en mode fusée dès lors qu’il atteindra une certaine altitude. Dans ce cas, les moteurs fusées auront besoin d’autres types de combustible (ergols liquides) comme l’hydrogène et l’oxygène pour fournir une poussée maximale. Ils seront "totalement propres" car ils ne dégageront "que de la vapeur d’eau". Un petit détail : lors de ce passage transitoire vers la stratosphère, le siège du passager s’inclinera également.

Le Zehst atteindra ensuite une altitude de croisière pouvant atteindre jusqu’à 32 km, à comparer avec un avion de ligne classique qui circule plutôt à une altitude proche de dix kilomètres. Les statoréacteurs prendront alors le relais des moteurs fusées avant de "tracer" à Mach 4. L’autonomie globale de l’appareil a été évaluée à 10.000 km.

Dans la phase d’atterrissage, le pilote coupera les moteurs et amorcera sa descente en mode planeur permettant de descendre sous les 1200 km/h, avant de remettre en fonction les 2 moteurs à réaction classiques (turboréacteur).

EADS présente son futur avion hypersonique

Un premier démonstrateur est prévu vers 2020, pour une mise en service hypothétique en 2050. Selon un porte-parole d’EADS, "ce projet a de bonnes chances d’aboutir, les technologies nécessaires étant déjà développées."

En effet, les moteurs fusées existent déjà et sont fabriqués par Astrium, la filiale spatiale d’EADS. Par ailleurs, depuis 2008, Airbus et JetBlue Airways, poursuivent des recherches sur les biocarburants de 2ème génération à base de biomasses algales et végétales (ex. Jatropha). Le fuselage qui devra supporter des accélérations fulgurantes sera constitué de titane et de silice.

EADS présente son futur avion hypersonique

Deux pays particulièrement, le Japon et la France – avec la Direction générale de l’aviation civile (DGAC),  soutiennent cet ambitieux programme.

            

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Ecospam

Entre temps il y aura eu le pic pétrolier, le pic gaz et même peut être le pic charbon… et par ailleurs on est censé décarbonner au plus vite…. bref on nage en plein délire une fois de plus.

Samivel51

“ce projet a de bonnes chances d’aboutir, les technologies nécessaires étant déjà développées.” On ne s’inquietait pas de la viabilite technique, mais plutot economique. Cela dit, s’il existe une domande de voyageurs prets a payer plusieurs (dizaines de) milliers d’euros pour voyager a cette vitesse, la viabilite economique n’est peut etre pas impossible, meme avec des carburants renouvellables. Mais cela restera evidemment une toute petite niche sur le marche du transport aerien. Autre question: l’avion pourra-t-il passer le mur du son au dessus de zones habitees? (Le Concorde ne pouvait pas, ce qui limite les routes possibles)

alternotre

Le mariage d’un Leduc et du SR71 ! Un bidule qui aurait pu être mise au point dans les années 80 ! Tu parles d’une innovation. On nous prends vraiment pour des C….

Pastilleverte

Et si ça pouvait accélérer la recherche sur les biocarburants de 3° génération ? (à moins qu’Ecospam ne connaisse déjà le “pic algal” ou le “pic jathropal” ? Gag au passage : émission de vapeur d’eau seulement = propre, bla bla bla, oui, tu parles Charles, la vapeur d’eau (anthropique dans ce cas) étant, et de trsè loin, le principal gaz à effet de serre… Bon, ça va mieux, mais qu’est-ce que vous avez contre les ingénieurs ? N’ont-ils plus le droit de rêver et de nous faire rêver ?

Don

un des avantages de cet avion est que les hommes d’affaire pourraient partir le matin de paris pour aller au japon et revenir le soir à paris. mais quelle est l’homme qui a un emploie du temps si serré qu’on est obligé de lui inventer un avion allant à mac 4.

Tager

Maman sort le parapluie, il y à le Zehst qui passe… Excellente nouvelle, mais je crains ne pas être là pour son exploitation…. A écouter les ronchons et pessimistes, on en serait à l’âge de pierre, encore que c’était dangereux, on puvait se taper sur les doigts…

Vinvin

Hé les gars, arrêtez de respirer, vous produisez de la vapeur d’eau… l’Europe a besoin de grands projets. Allez, je vous laisse, j’ai oublié mes chaussures à New York et j’en ai besoin cet aprèm pour mon rendez vous chez le coiffeur dans le XVIème.

fredo

pour mémo mon post de l’an dernier suite à l’annonce de la Nasa: Recyclage! – hydrogène Lockheed avait présenté ce projet de supersonique en 1978, ainsi qu’un hypersonique à mach 6 présenté avec la NAsa. Il s’agissait d’avions à hydrogène liquide. Dans ce projet Lockheed de supersonique double ponts, il s’agissait de voler à mach 2,7 pour 234 passagers sur 7780km, poids au décollage de 179 tonnes (contre 345t avec le jet A), malgré une longueur supérieure (103m contre 62m au Concorde et 73m à l’A380). ça parait techniquement faisable: dès 1956, un B57 à réacteur à hyddrogène a volé à mach 0,75, et le X43 de la NAsa a volé à mach 9,5 avec tuyère scramjet en novembre 2004. Est-ce une réponse moins ambitieuse, mais plus rapide à réaliser, que l’A2 hydrogène étudié actuellement par l’ESTEC / Agence Spatiale EUropéenne, qui vise un Bruxelles Sydney en 4 heures en 2023 au prix d’un billet business? … 28_fr.html

michel123

Ce n’est que l’optimisation de la navette spatiale américaine pour le transport aerien . Sur le principe de l’accélération à tout prix , c’est vraiment délirant de cracher une énorme énergie dans la stratosphère pour ballader les fesses de quelques hommes d’affaires (des hommes certainement indispensables ) . C’est certainement un grand défi industriel , mais ce défi n’arrive pas à me faire rêver , il est probable que ce projet risque de se terminer façon concorde : quelques exemplaires vendus et pour finir un fiasco économique . Quelqu’un s’est il demandé ce que l’on risque à envoyer des quantités considérables de vapeur d’eau à 34 KM d’altitude ? Je pense que personne n’a réellement étudié la question Produire un effet de serre à cette altitude ( la vapeur d’eau c’est le gaz à effet de serre le plus puissant) risque d’être bougrement plus grave que le cycle de l’eau beaucoup mieux connu dans les basses couches (cycle de l’eau dans les basses couches de l’atmosphère : 1 mois seulement )

oeildecain

– Techniquement, pas de problème ……. mais à l’heure des visio-conférences et autres moyens de communications ultra-sophistiqués, les voyages d’affaires diminuent très nettement …… et risquent de se réduire drastiquement …….. Est-ce prépondérant et urgent de gagner une heure par çi ou par là ? ……. uniquement pour des vacances …… !

gcb

« Ils seront “totalement propres” car ils ne dégageront “que de la vapeur d’eau”. » Et comment donc sera produit cet hydrogène si propre et naturel ? Par électrolyse à base d’électricité verte, sûrement ? Ou par vaporeformage hautement polluant ? Voeux pieu ou humour noir pétrole…

Blu

+1 pour gcb Par contre Pastilleverte sur la vapeur d’eau tu fais une grosse erreur, assez courante malheureusement. C’est vrai que la vapeur d’eau est le principal gaz à effet de serre, mais c’est essentiellement dû à sa grande quantité dans l’atmosphère, qui n’est absolument pas d’origine anthropique. La quantité de vapeur rejetée par l’homme est plutot faible par rapport à tout ce qui s’évapore par les océans et les végétaux. Mais surtout, la différence fondamentale avec les autres gaz à effet de serre est que la vapeur d’eau dans l’atmosphère est en permanence en équilibre. Le CO2, s’il est en excès, va rester en excès. Il y a bien des mécanismes de régulation tels que la dissolution dans les océans (et donc leur acidification) ou l’accélération de la croissance des plantes, mais ils se produisent sur des temps très longs et ne compensent pas l’augmentation. L’eau, en revanche, quand il y en a trop eh bien… il pleut (je ne vous apprend rien). Si l’homme a une influence sur la vapeur d’eau atmosphérique, ce n’est donc pas en la relachant par des tours de condensations ou des moteurs puisque cette variation est compensée à très court terme. En revanche en modifiant le climat (à cause notamment d’autres gaz tels que le CO2) il peut modifier le point d’équilibre de la concentration d’eau dans l’atmosphère. L’air chaud peut contenir plus de vapeur avant saturation c’est bien connu (je vous renvoie au diagramme de l’air humide etc…), d’où une rétroaction positive et un phénomène qui s’autoamplifie. A noter qu’il y a aussi des effets inverses comme l’albedo des nuages qui par définition sont blancs… donc c’est plutôt complexe de savoir dans quel sens ça va. Bref, pour résumer, un avion qui ne rejette que de la vapeur d’eau est effectivement “propre” et ne contribue pas au réchauffement climatique. Reste à savoir comment l’hydrogène est produit…

Bagou24

et à quoi ça sert de faire Paris – New York en 1 h 30 ?

Brigrex

Une priorité pour quelques nantis… Et pour le reste de l’humanité ?