A l’occasion du Salon de l’armement Eurosatory 2012, le général Bertrand Ract Madoux, chef d’état-major de l’armée de Terre a remis le 39ème prix de l’IGA Chanson aux équipes de Sagem (groupe Safran), du CEA Liten et de BIC pour leurs travaux conduits au titre d’un contrat d’études amont de la DGA portant sur une pile à combustible pour le programme FELIN [1].
Développée par les trois partenaires, cette source d’énergie se présente comme une solution de remplacement des batteries Lithium-ion de FELIN, allégeant ainsi la charge portée par le combattant. Cette technologie fournit une énergie spécifique massique de l’ordre de 300 Wh/kg, soit une amélioration d’un facteur 3 par rapport aux batteries actuelles.
Le CEA Liten apporte ses compétences en matière de piles à combustible et la société BIC, son expertise dans le domaine du stockage d’énergie miniaturisé grand public et de production de biens de consommation en grande série.
Maître d’œuvre du programme FELIN, Sagem contribue à ce projet en tant qu’architecte de la composante énergie du système, en particulier du circuit électronique de pilotage et de gestion de la nouvelle pile à combustible.
Cette percée technologique permet de répondre au défi que représente l’énergie pour l’infanterie, désormais largement dotée d’équipements électroniques. Le système combattant FELIN répond déjà à cet enjeu avec une architecture à source unique d’énergie et une gestion optimisée de la chaîne énergétique, favorisant ainsi l’intégration de cette solution.
Cette pile à combustible fait appel à la technologie PEM [2]. Elle est alimentée par de l’hydrogène gazeux, produit à partir de borohydrure de sodium et d’eau dans une cartouche de 120 Wh pour 300 g. Elle peut être rapidement remplacée une fois épuisée, une batterie tampon assurant la continuité électrique.
D’un coût modique, le borohydrure de sodium présente des avantages significatifs par rapport au méthanol utilisé aujourd’hui, en termes de logistique, de sécurité et de respect de l’environnement. L’intérêt de la pile s’accroît avec l’augmentation de la durée d’autonomie requise, car seules les cartouches sont à emporter. Plusieurs prototypes ont été testés avec succès, y compris sur le terrain, pour fournir une puissance moyenne de 12 watts, correspondant au fonctionnement de FELIN.
Cette nouvelle technologie peut par ailleurs répondre aux besoins des équipements optroniques portables, des postes radios, de mini robots, de drones ou de capteurs déposés, et contribuer à l’émergence d’une nouvelle filière industrielle duale.
[ Credit images : Sirpa Terre Image ]
[1]Fantassins à Equipements et Liaisons Intégrés. Le programme FELIN, couduit sous la maîtrise d’œuvre de Sagem prévoit l’équipement de 22 600 systèmes pour l’armée française. En service dans l’Armé de terre depuis septembre 2010, FELIN est déployé en Afghanistan depuis décembre 2011. A ce jour, plus de 7000 systèmes FELIN sont opérationnels dans l’armée de Terre française.
[2] Proton Exchange Membrane.
C’est surtout l’aspect PEM qui est interressant ici. Le secteur militaire laisse tomber le lithium pour les catouches de borohydrure sodium peu polluantes et bon marché. Ce type de pile accepte le combustible pur et fait la catalyse, la conduction des protons et l’échange d’electrons en une seule opération sans aucun recours aux platinoïdes. Je ne pense pas qu’elle soit adaptée aux fortes puissance mais il est interressant de constater que les solutions fuel cell entrent désormais en production de masse : plusieurs centaines de milliers. C’est encore quasi invisible pour le citoyen lambda mais attention car ça va changer sa vie quotidienne. La baisse des prix consécutive à la production en série va bouleverser le monde de l’electronique de loisir ou « produits bruns » Pour les véhicules, je vois plutot une percée de l’acide formique à terme, et un stockage sous pression dans les 3 prochaines années.
Totalement d’accord. Ceci dit, faudrait vraiment qu’ils revoient le look du troufion… On le dirait tout droit sorti d’une fête déguisée…. Peut être un nouveau dossier pour Hugo Boss ???
J’espère vraiment que l’acide formique est un vecteur aussi prometteur que les suisses semblent le dire ! Si c’est le cas, ce sera formidable !