Gaz naturel : le come-back

Premier producteur d’énergie nucléaire en Europe, comment imaginer que la France puisse un jour s’en passer ? Respectueuse de l’environnement, économique, disponible… L’énergie atomique est certes très avantageuse, mais son principal défaut est de taille. Rappelée il y a peu par l’incident nippon, la dangerosité nucléaire fait aujourd’hui frémir l’Europe.

Autre source d’énergie majeure, le pétrole, dont les (nombreux) atouts sont également mis à mal : réserves limitées et localisées sources d’une forte dépendance énergétique, filière de production néfaste pour l’environnement, sont les principaux reproches adressés à l’« or noir ».

Que reste-t-il alors ? Les énergies renouvelables ? Malgré de belles perspectives, elles impliquent un investissement massif et révèlent encore quelques lacunes, dont l’intermittence, qui nécessite une énergie complémentaire pouvant être, au hasard, le gaz naturel.

Le gaz naturel, une énergie d’avenir ?

Il est vrai que de toutes les énergies fossiles, le gaz naturel possède la plus grande efficacité énergétique. Vrai aussi, le fait que cette énergie, dénuée de souffre, soit moins polluante que le pétrole, avec des émissions de gaz à effet de serre inférieures de moitié à celles du charbon. Le véritable talon d’Achille du gaz naturel ? Tout d’abord son prix élevé en raison de son indexation sur le pétrole. Mais également, ses conditions d’approvisionnement définis par les contrats à long terme, qui engendrent une forte dépendance énergétique de l’Union Européenne vis-à-vis de la Russie.

Néanmoins, nombreux sont ceux qui prédisent au gaz un rôle essentiel dans l’avenir énergétique. C’est par exemple le cas de la Commission Européenne, qui vient de présenter sa feuille de route pour l’énergie à l’horizon 2050 : « Le gaz sera essentiel pour la transformation du système énergétique. », précise le document, en raison de la « technologie faible en carbone » et du « soutien flexible » que cette énergie peut représenter.

Pas de doute que ce soudain attrait pour le gaz naturel ait été fortement encouragé par les autorités compétentes, telles qu’Eurogas, association européenne portée par son président Jean-François Cirelli, également numéro 2 du groupe GDF Suez. Etonnamment, celui-ci reconnaît l’utilité des contrats à long terme, qui sont pour lui un moyen de mettre de côté l’alternative « gaz de schiste » : « nous ne pensons pas que le rôle des gaz non conventionnels sera aussi important qu’il l’est aux Etats-Unis – en tout cas, pas tant que nous aurons des approvisionnements abordables en gaz conventionnel de la part de nos partenaires commerciaux. » expliquait-il dans une interview accordée à l’European Energy Review.

[ Archive ] – Cet article a été écrit par Christian

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