Des déchets bien gérés pour une planète en meilleure santé

Nous sommes tous d’accord, la gestion des déchets n’est pas toujours « glamour », mais c’est une compétence particulièrement cruciale pour l’avenir.

Depuis 1991, les Assises nationales des déchets, qui réunissent des industriels, des scientifiques, des associations environnementalistes, des collectivités, des représentants d’usagers et les pouvoirs publics, n’ont qu’un seul objectif : trouver des solutions adaptées, durables et viables pour la gestion des déchets. Une urgence absolue… Et ce n’est pas une mince affaire car les chiffres, loin d’être anecdotiques, parlent d’eux-mêmes. D’ici 2025, la production de déchets dans le monde va croître de 1,3 à 2,2 milliards de tonnes. La prolifération de déchets, si elle est peu ou mal gérée, a des impacts très négatifs : pollution des sols et des nappes phréatiques, transmission de maladies, troubles respiratoires et digestifs, ainsi qu’émission de gaz à effet de serre. Derniers chiffres : 5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont dues à la décomposition et aux mauvais traitements de déchets.

Les déchets, une aubaine pour la croissance verte

Les dernières Assises, qui donnent le La de la politique des déchets en France, se sont tenues les 23 et 24 septembre à Nantes. Une édition historique car labellisée dans le cadre de la COP21 qui réunira la planète entière, à Paris du 30 novembre au 11 décembre. La COP 21 est une échéance cruciale, puisqu’elle doit aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous les pays, dans l’objectif de maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2°C.

Ce n’est donc pas un hasard si les assises des déchets, organisées sous l’égide du Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, ont dédié la dernière session plénière à la prévention et gestion des déchets dans la lutte contre le changement climatique.

S’il y a 25 ans, la question de la gestion des déchets n’était pas la préoccupation première des pouvoirs publics, les choses ont bien changé. Aujourd’hui, à l’heure de la COP 21, la France peut afficher un plan d’actions concret.

La loi transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), publiée au journal officiel en août 2015, est ce premier levier d’actions. Les 66 articles de la loi dessinent pour le milieu du siècle un système énergétique plus sobre, plus durable et moins nucléarisé : réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030 (par rapport à 1990) et division par quatre en 2050 ; diminution de moitié de la consommation énergétique finale en 2050, avec un premier palier de 20 % en 2030 ; baisse de la part des fossiles de 30 % à la même échéance ; promotion des renouvelables pour atteindre 32 % de la consommation d’énergie et 40 % de la production d’électricité à la même date.

Economie circulaire

Le programme de prévention des déchets 2014-2020 [1] apporte, de son côté, des solutions concrètes. La France, fortement engagée dans les démarches de prévention des déchets depuis 2004 – on se souvient par exemple du développement de la signalétique « Stop Pub » – accélère le mouvement. Citons une expérimentation de l’affichage de la durée de vie d’un produit ou l’interdiction de certains produits dont le sachet plastique à usage unique et la vaisselle jetable.

Ce plan se veut le pilier de l’économie circulaire [2] , concept s’inscrivant dans le cadre du développement durable et dont l’objectif est de produire des biens et des services tout en limitant la consommation et le gaspillage des matières premières, de l’eau et des sources d’énergie. Il s’agit de déployer, une nouvelle économie, circulaire et non plus linéaire, fondée sur le principe de « refermer le cycle de vie » des produits, des services, des déchets, des matériaux, de l’eau et de l’énergie. Cela passe par l’action de tous, du tri sélectif dans nos poubelles à la baisse drastique du gaspillage alimentaire en passant par le tri des matériaux des industriels ou encore le tri des papiers dans les bureaux.

Les assises des déchets de Nantes ont tenu à rappeler, preuve de l’intérêt pour le sujet, que sur les 100 000 emplois que la LTECV pense créer ou consolider, 25 000 dépendent de l’économie circulaire. Preuve que l’Etat a tout intérêt à accompagner les acteurs du recyclage afin d’opérer une transition réussie.

Notes :

[1] : lien vers le document : ici (.pdf)

[2] : lien vers infographie : ici (.pdf)

[ Archive ] – Cet article a été écrit par Yasmine

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