Gaz naturel, biogaz, pourquoi ces énergies facilitent la transition énergétique ?

COP 21 : le gaz s’invite à la table des négociations

En novembre, Paris accueillera la 21ème Conférences des Nations unies sur les changements climatiques. Pendant deux semaines, les chefs d’état du monde entier vont se réunir afin de parvenir à un accord international permettant de limiter à deux degrés le réchauffement climatique. Il y a urgence à agir, le dernier rapport du GIEC (Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) anticipe une hausse des températures de 0,3 à 4,8°C d’ici 2100.

La COP 21 va donc être l’occasion pour les 195 pays participant à l’événement de présenter leurs actions afin de préserver l’avenir de notre planète et dans cette parade à qui mieux mieux, la France espère bien montrer l’exemple. Avec sa loi de transition énergétique, promulguée au mois d’août, le gouvernement français entend diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. Un objectif ambitieux qui nécessite l’instauration d’un nouveau modèle énergétique, dans lequel la dépendance aux énergies fossiles, polluantes, est réduite et le recours aux énergies renouvelables favorisé.

Les EnR, qu’elles soient d’origine éolienne, solaire ou hydraulique, sont des énergies propres, qui n’émettent pas de CO2 ou en très faible quantité, ce qui fait d’elles des alliées privilégiées de la transition énergétique. Il est cependant risqué, voire impossible, de s’en remettre uniquement à ce type d’énergies car elles sont intermittentes. Ironie du sort, l’avènement des énergies renouvelables pourrait bien avoir lieu grâce à une énergie classée comme fossile, à savoir le gaz.

Le Power to gas en renfort des EnR

Le gaz naturel est par comparaison la moins polluante des énergies fossiles. Il émet 20 à 25 % de CO2 de moins que le fioul et 40 à 50 % de moins que le charbon. Une particularité qui, selon l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), devrait encourager l’Europe à se tourner massivement vers cette énergie dans les prochaines années, certains n’hésitant pas à prévoir l’arrivée d’un « âge d’or » du gaz. Pour l’AIE, la consommation de gaz pourrait augmenter de 50 % d’ici à 2035 et occuper plus de 25 % de notre consommation d’énergie totale.

Le gaz ne se contente pas d’être une énergie propre, présente en abondance sur la planète, il va également jouer le rôle de levier de développement des EnR. Grâce au Power to gas, il est désormais possible de stocker la surproduction des énergies renouvelables, étape jusqu’à présent très compliquée. Le processus consiste à transformer les énergies renouvelables en hydrogène par électrolyse de l’eau ou en méthane de synthèse par méthanation. On va ensuite injecter les quantités de gaz obtenues dans les réseaux gaziers, ces derniers bénéficiant d’énormes capacités de stockage. Le gaz se stocke facilement, contrairement à l’électricité.

Le P2G est une technologie qui permet de valoriser les excédents d’électricité produits par les sources d’énergies renouvelables et de les réutiliser lorsque les centrales de production ne sont plus en mesure de subvenir aux besoins énergétiques de la population. Une propriété qui en fait une solution idéale pour pallier l’intermittence des EnR.

10 % de biogaz d’ici à 2030

A étudier avec attention les caractéristiques inhérentes au gaz, il devient évident que son utilisation fait figure de véritable porte d’accès vers une transition énergétique réussie. Et dans cette quête d’un monde responsable et soucieux de son environnement, qui sait consommer mieux et moins, le recours aux biométhane fait office d’atout précieux, voire de condition sine quanone. Le biogaz est un gaz 100 % renouvelable, produit à partir de la transformation de matière organique, comme le bois ou les déchets organiques domestiques. Cette énergie présente un bilan carbone nul et est considérée par de nombreux experts comme l’énergie de l’avenir.

La France vise 10 % de gaz vert à l’horizon 2030 dans son mix énergétique. Un objectif important qui va nécessiter des financements pour développer les infrastructures nécessaires conséquents mais qui témoignent de la volonté du pays d’aller toujours plus loin dans l’expérimentation des moyens justes pour asseoir sa transition énergétique dans les meilleures conditions.

[ Archive ] – Cet article a été écrit par Jérôme Cormary

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