Gazéifier la biomasse avec les rayons du soleil

Sundrop Fuels, une startup basée à Louisville dans le Colorado (USA) affirme avoir mis au point un moyen plus propre et plus efficace pour transformer la biomasse en carburants de synthèse en tirant parti de la chaleur intense du soleil.

"Notre processus peut produire deux fois d’essence ou de diesel par tonne de biomasse par rapport aux systèmes classiques de gazéification biomasse" revendique la société.

La gazéification se produit lorsque la biomasse (sèche) ou d’autres matériaux carbonés sont chauffés à plus de 700 ºC en présence de vapeur. A ces températures, la plupart de la biomasse est convertie en un gaz synthétique. Ce gaz de synthèse est constitué d’hydrogène et de monoxyde de carbone, qui sont des éléments chimiques que l’on retrouve dans des carburants tels que le méthanol, l’éthanol et l’essence. Le problème demeure que la chaleur requise provient généralement d’une partie de la biomasse, elle-même. "Vous finissez par brûler 30 à 35 % de la biomasse", explique Alan Weimer, professeur de génie chimique à l’Université du Colorado, Boulder.

La réponse apportée par Sundrop se trouve dans le système de gazéification solaire qui est constitué de tubes en céramique traversant le four. Le gazogène est monté au sommet de la tour, là où se trouve le concentrateur solaire. Lorsque la biomasse passe dans les tubes en céramique, elle se vaporise en gaz de synthèse à cause de la chaleur intense qui s’y dégage.

Le système serait en mesure de traiter n’importe quel type de biomasse, car les températures varient entre 1200 et 1300 C°. De plus, on sait que les températures les plus élevées rendent le gaz de synthèse de meilleure qualité.

La construction de la première installation commerciale de Sundrop est attendue dès cette année. La société envisage de coupler son usine de gazéification solaire avec un projet pilote de bioraffinerie capable de produire jusqu’à 30 millions de litres de carburant chaque année.

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Lord predator

Intéressant, vive la production massive mais proche de biocarburant de seconde et troisiéme génération !

Samivel51

Ce process n’est-il pas similaire à ce qu’une société francaise (son nom m’échappe) fait deja avec des torches à plasma?

christian

Leur site web est indigent, et se réduit à leur logo… Je vais être rabat joie : l’idée est intéressante (mais pas neuve), et ici il semble être ignoré que ce qui compte avant tout, c’est les proportions carbone/hydrogène/oxygène ! Or ici, on prétend faire de l’essence et du diesel, donc il faut bien que l’oxygène s’en aille, en laissant l’hydrogène (qui est en défaut). Avec qui part donc l’oxygène ? Avec du carbone sous forme CO ou CO2. Pas génial. A moins d’injecter de l’hydrogène ? Mais d’où viendrait-il ? Ou de former du méthanol, mais ce n’est pas le but ici… Quel emmerdeur ce Lavoisier…

michel123

l’eau (h2o ) injectée dans la réaction à forte température en présence de réducteur ( co) va fournir l’hydrogène nécessaire soit en transformant le co + H2O en co2 + H2 soit se décomposer en H2 + o. Donc une partie du co donnera du Co2 qui sera éliminé de la réaction. Il restera de l’hydrogène a disposition pour se recombiner avec le monoxyde de carbone et former des carburants ou des alcools à chaine plus ou moins longue( méthanol éthanol butanol ….) La chaleur nécessaire à cette réaction(auparavant fournie par le brulage de la biomasse) sera fournie par la chaleur solaire. MC

Chtinou

Je pense que vous voulez parler d’Europlasma ? Le principe de base reste le même, la gazéification. Toutefois, la nouveauté ici serait l’apport dénergie par un concentrateur solaire, alors que cette énergie est électrique pour le process par plasma (donc réduit l’efficacité globale), et biomasse/charbon pour la gazéification de ces derniers (même conséquence). ENRgétiquement vôtre, Chtinou.