Gestion publique et développement éolien

On ne comprend pas bien le modèle d’évaluation des responsables politiques dans le développement éolien on-shore.

En matière de planification globale, eu égard à la vétusté des réseaux de distribution et du coût exorbitant du transport en cas de foisonnement extrême, ce vecteur serait limité à 20% de l’apport total des vecteurs de production.

En matière de gestion des affaires climatiques, il y a lieu de rappeler que de par le phénomène de l’intermittence de l’éolien et de la  nécessaire régulation thermique polluante, toute adjonction éolienne à un réseau de distribution d’électricité est responsable d’une émission de CO2 à raison de 356gC02/KWh, au point où, en Belgique, une remarquable thèse doctorale (J. SOENS, KU Leuven) démontre qu’au-delà d’un potentiel de 700MW (seulement 350 éoliennes de 2MW) le bilan C02 devient définitivement défavorable.

En matière de finances publiques on ne voit pas comment le principe de la gestion en bon père de famille est compatible avec l’encouragement d’un vecteur dont le coût est quatre fois celui du coût moyen des autres vecteurs de production.

On comprend comment le lobby éolien a réussi  à exploiter le réchauffement climatique pour imposer ses bricolages énergétiques un peu partout (le célèbre mercantique Vance  Packard et ses « hidden persuaders » ont dorénavant un modèle d’anthologie !), mais on ne comprend pas que cela puisse opérer sans le moindre essai critique de la part des  politiques.

Dans un état de droit on est  respectueux de la loi et du traité (pacta sunt servanda !). Comment expliquer alors que l’autorité responsable transgresse allègrement les  dispositions normatives de la Convention européenne de la Protection du Paysage et des directives UE correspondantes en encourageant la prolifération d’usines éoliennes à des endroits devant normalement être épargnés de cette pollution visuelle et meurtière pour les pauvres oiseaux ?

Que devient la règle de gestion étatique du principe de prévention en matière de santé publique lorsque l’on voit partout en France et en Belgique des éoliennes s’implanter à moins de 500m des habitations alors que l’Académie française de Médecine préconise 1500m au moins et que des pays civilisés comme le Canada ont opté pour 2000m ?

Comment peut-on admettre que la plupart des hommes politiques se lancent dans le débat énergétique en admettant d’emblée la nécessité du développement éolien sans avoir examiné d’une manière exhaustive les mesures concrètes en matière de réduction de la consommation ?

Si mix énergétique il doit y avoir, il y a lieu de bien fixer les hypothèses de travail de ce problème éminemment multicritère. Il n’y a pas que le critère de servir au mieux la frénésie de la consommation. Il y a aussi la réduction des GES, la minimisation des coûts pour la collectivité plutôt que la maximisation des bénéfices des éoliens, le respect du paysage et de la santé publique. Il n’est pas du tout évident que dans ce mix optimal l’éolien y figurera à raison de 20% !

 

[photo : cc breezyjay]

[ Archive ] – Cet article a été écrit par Guido

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