Dans un monde où la technologie s’immisce toujours plus profondément dans notre intimité cérébrale, une innovation médicale sans précédent vient de voir le jour. Les barrières entre l’humain et la machine s’effacent progressivement, laissant place à des avancées scientifiques qui soulèvent autant d’espoirs que de questionnements éthiques. Au cœur de cette métamorphose, une technologie émerge, promettant de bouleverser notre approche du traitement des maladies neurologiques et du cancer cérébral.
Une première mondiale dans la chirurgie cérébrale
Une étape historique a été franchie par INBRAIN Neuroelectronics, entreprise pionnière dans le domaine des interfaces cerveau-ordinateur thérapeutiques (BCI-Tx). Pour la première fois au niveau mondial, son interface corticale a été employée sur un patient lors d’une opération de résection tumorale cérébrale, c’est à dire une procédure chirurgicale visant à retirer une tumeur du cerveau. La technologie BCI développée par INBRAIN a fait preuve d’une capacité remarquable à distinguer les tissus cérébraux sains des tissus cancéreux, avec une précision microscopique.
Cette réalisation marque un tournant décisif dans l’application des technologies BCI à base de graphène. Désormais, elles ne se limitent plus au simple décodage et à la traduction des signaux cérébraux, mais s’affirment comme des outils fiables pour la chirurgie de précision, notamment dans le traitement du cancer et plus largement dans le domaine de la neurotechnologie
L’étude clinique a été conduite au Salford Royal Hospital, rattaché au Northern Care Alliance NHS Foundation Trust à Manchester, au Royaume-Uni. Le parrainage de l’Université de Manchester et un financement majeur du projet Graphene Flagship de la Commission européenne ont été accordés à cette étude.
Les travaux ont été dirigés conjointement par David Coope, neurochirurgien au Manchester Centre for Clinical Neuroscience, et Kostas Kostarelos, professeur de nanomédecine à l’Université de Manchester. Leur expertise combinée a permis la réalisation de cette intervention pionnière.
Le graphène, matériau au cœur de l’innovation
Les propriétés exceptionnelles du graphène sont exploitées par la plateforme BCI d’INBRAIN. Ce matériau, constitué d’une unique couche d’atomes de carbone, est doté de caractéristiques uniques. Malgré sa finesse extrême, le graphène surpasse l’acier en termes de solidité et possède des propriétés électroniques et mécaniques idéales pour l’innovation en neurotechnologie.
Selon les propos de David Coope, le neurochirurgien ayant réalisé l’intervention : «L’activité cérébrale est captée dans des zones où les métaux et les matériaux traditionnels peinent à reproduire les signaux. Le graphène offre une très haute densité de détection et de stimulation, ce qui est essentiel pour réaliser des résections de haute précision tout en préservant les capacités fonctionnelles du patient, telles que le mouvement, le langage ou la cognition».
Un groupe de 8 à 10 patients sera inclus dans l’étude initiale d’INBRAIN. L’objectif principal est de démontrer l’innocuité du graphène en contact direct avec le cerveau humain. De plus, les chercheurs espèrent prouver la supériorité du graphène par rapport à d’autres matériaux dans le décodage des fonctions cérébrales, tant en état d’éveil que de sommeil.
Jose A. Garrido, cofondateur et directeur scientifique d’INBRAIN, a précisé : «Grâce à l’intégration du graphène et de l’IA à la technologie avancée des semi-conducteurs, INBRAIN a pu développer une nouvelle génération de thérapies BCI peu invasives conçues pour le traitement personnalisé des troubles neurologiques».
La plateforme de décodage et de modulation du réseau intelligent (BCI-Tx) d’INBRAIN, basée sur le graphène, s’est déjà vu attribuer la désignation Breakthrough Device Designation pour la maladie de Parkinson par la Food & Drug Administration des États-Unis. Cette technologie offre une résolution de signal ultra-élevée et une thérapie neuro-électronique adaptative, permettant le décodage en temps réel des biomarqueurs et la modulation précise des structures corticales et sous-corticales à l’échelle du micromètre.
Carolina Aguilar, directrice générale et cofondatrice d’INBRAIN Neuroelectronics, a conclu : «INBRAIN se positionne à l’avant-garde de la neurologie de précision, en intégrant le décodage de l’ICB avec une neuromodulation de haute précision pour restaurer la fonction et soulager les symptômes. Un traitement continu et personnalisé est ainsi fourni, maximisant les bénéfices tout en minimisant les effets secondaires».
Dans un cadre plus général, voici une vidéo de la société qui explique le fonctionnement de l’interface neuronal :
Source & crédit Inbrain Neuroelectronics