Trois mois avant le début de la 21ème Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015, le vice-ministre colombien de l’Environnement Pablo Vieira Samper a présenté lundi les mesures du pays pour lutter contre le dérèglement climatique à l’horizon 2030.
L’annonce a été faite dans le cadre des consultations ministérielles informelles pour la préparation de la Conférence sur le Climat de Paris 2015.
La Colombie est le premier pays sud-américain et quatrième pays d’Amérique latine et des Caraïbes à présenter son engagement post-2020, qui comprend l’atténuation, l’adaptation et les moyens de mise en œuvre.
Le pays est en effet très exposé et sensible aux impacts du changement climatique de par sa géographie diversifiée et en raison de son économie qui dépend fortement de la météorologie et de l’exploitation des ressources naturelles. En évaluant les secteurs économiques qui représentent 4,3 % du PIB total du pays – à savoir : les transports, l’industrie forestière, la pêche, l’élevage et l’agriculture, et d’autres qui contribuent à l’économie à travers les prestations de services – les pertes annuelles sont estimées à 0,49% du PIB, si le pays ne prend pas en compte les mesures d’adaptation.
La Contribution Nationale Intentionnelle de la Colombie (INDC, pour Intended Nationally Determined Contribution) consiste à réduire les émissions du pays de 20% à l’horizon 2030. Le pays s’engage ainsi à renforcer la résilience climatique dans le pays à travers 10 actions sectorielles et régionales prioritaires à l’horizon 2030.
Les INDC sont une étape clé dans les négociations climatiques, elles représentent les engagements nationaux de tous les pays afin de limiter l’augmentation moyenne de la température mondiale à 2°C. Elles constituent une occasion pour la Colombie d’améliorer son modèle de développement, tout en formulant des politiques, programmes, plans et projets permettant de faire face au changement climatique de manière articulée.
Réduction des GES grâce à la lutte contre la déforestation
Le vice-ministre de l’Environnement a également présenté le premier rapport de mise à jour biennale (BUR), un outil qui permet d’identifier les progrès réalisés par le pays en matière d’atténuation, ainsi que le financement, l’accès à la technologie et les besoins en termes de construction.
Dans ce premier rapport, la Colombie présente des informations actualisées sur ses émissions nationales de gaz à effet de serre pour les années 2010 et 2012, donnant un aperçu global qui permet une prise de décision favorisant la croissance verte.
Selon ce rapport, les émissions de GES en Colombie ont augmenté depuis 1990. En 2012, une réduction de près de 46 000gigagrammes équivalent CO2 a été enregistrée par rapport à 2010. Ceci est dû, entre autres, à une diminution de la déforestation au cours des dernières années. Entre 1990 et 2010, les émissions ont augmenté de près de 59 000 gigagrammes équivalent CO2.
[ Emissions en Gg eq CO2 des catégories clés ]
Les résultats du rapport démontrent l’importance des forêts pour lutter contre le changement climatique, puisqu’ils constituent une source nette d’absorption de gaz causant le réchauffement de la planète, en particulier le dioxyde de carbone (CO2). De ce fait, la conservation des forêts représente l’une des mesures les plus efficaces pour l’atténuation et l’adaptation pour le pays.
Avec la présentation de l’INDC et de la BUR, la Colombie ratifie son engagement dans la lutte contre le changement climatique et participe ainsi à l’aboutissement des négociations en vertu de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques 2015.
Et ainsi, la température globale de la terre va, peut être, baisser d » -0,00000014°C d’ici 2030. Muchissimas gracias, amigos.