Alors que la Commission européenne a publié mercredi une proposition de directive relative à la question des changements d’affectation des sols, la filière française du bioéthanol a vivement réagi et reste opposée au plafonnement arbitraire à 5% de la part des biocarburants de première génération dans l’objectif européen de 10% d’énergie renouvelable dans les transports.
Tout d’abord, d’après les représentants de cette filière**, la proposition annoncée menacerait l’emploi et l’investissement : "La filière bioéthanol française concerne aujourd’hui 5.000 emplois directs et indirects et a investi près d’1 Milliard d’Euros dans 5 nouvelles usines."
Ensuite, l’Europe passerait au second plan sur la scène internationale : "Sans les biocarburants de première génération, l’Europe est dans l’incapacité d’atteindre les objectifs du Paquet Energie Climat et augmente sa consommation de carburants fossiles, essentiellement importés."
"Une telle décision, si elle était validée par le Conseil et le Parlement Européen, impliquerait des fermetures d’usines et des pertes d’emplois" ont t-ils prévenu. "La filière du bioéthanol européen risque de disparaître alors qu’elle travaille aujourd’hui au développement du bioéthanol de 2ème génération grâce aux investissements et aux installations dédiées à la production de bioéthanol de première génération."
La filière souligne que cette proposition correspond à une remise en cause de la directive et à un retour en arrière incompréhensible pour certains pays. "Ce stop and go en matière de politique des biocarburants fragilise les filières sur le plan économique et décourage investisseurs et acteurs industriels et agricoles."
Pour compenser la limitation des biocarburants de première génération, la Commission propose de recourir à un compte multiple (double ou quadruple) pour certaines productions issues de déchets et résidus. "Il s’agit d’un artifice trompeur et inefficace conduisant à une moindre réduction de la consommation de carburants fossiles et à des économies de CO2 virtuelles" a dénoncé la filière française.
Un effet domino à l’échelle planétaire non démontré
Les changements d’affectation des sols[1] dans le monde sont dus à des facteurs multiples : "exploitation des forêts, urbanisation, infrastructures, habitudes alimentaires, artificialisation des sols etc. et ne font malheureusement l’objet d’aucune étude scientifique majeure."
"Tenir les biocarburants comme seuls responsables des changements indirects d’affectation des sols est une parfaite injustice. La Commission européenne a d’ailleurs elle-même reconnu que l’étude IFPRI sur laquelle elle base ses facteurs ILUC est très faible scientifiquement. Elle n’a fait l’objet d’aucune revue scientifique et il n’existe aucun consensus international pour évaluer d’éventuels changements d’affectation des sols indirects."
"La filière française du bioéthanol demande donc qu’une étude complémentaire à celle de l’IFPRI soit réalisée dans les meilleurs délais pour définir des critères plus justes et robustes scientifiquement. La création d’un groupe d’experts internationaux sur l’utilisation des terres doit permettre d’appréhender toutes les dimensions de cette problématique et non uniquement les impacts des biocarburants pris isolément."
Une proposition fondée sur une fausse opposition : manger ou rouler
"Ne pouvant pas justifier sa proposition par les changements indirects d’affectation des sols, la Commission met en avant, sans étude solide, une fausse opposition entre les usages alimentaires et énergétiques de la biomasse agricole, alors que la réalité est qu’il existe une complémentarité forte entre ces usages."
"En France, seul 1% des surfaces cultivables est consacré à la production de biomasse destinée au bioéthanol, C’est 7 fois moins que le retrait de 7% des terres de la production alimentaire demandé par la Commission, dans le projet de la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC), au titre de l’intérêt écologique" ont-ils aussi argumenté.
Avec le développement des biocarburants, bioéthanol et biodiesel, dont les coproduits sont destinés à l’alimentation animale, la France a fait progresser son autosuffisance en protéines végétales de 25% dans les années 1980 à plus de 55% aujourd’hui, limitant ainsi très fortement les importations de soja et contribuant à faire baisser les prix de l’alimentation animale.
"La demande de biocarburants conduit donc à augmenter la production agricole et ne peut pas être mise en cause dans la hausse des prix agricoles" ont conclu logiquement les représentants de la filière.
[1] ILUC : Indirect Land U se Change, en français Changements Indirects d’Affectation des Sols (CASI)
** AGPM : Association générale des producteurs de maïs ; AGPB : Association générale des producteurs de blé et autres céréales ; CGB : Confédération générale des planteurs de betteraves ; SNPAA : Syndicat national des producteurs d’alcool agricole
le lobby pathétique d’une profession incapable de reconnaitre ouvertement que l’agriculture ne doit pas servir à faire avancer nos voitures mais à nourrir les hommes. Ils sont pathétiques! Pire : continuez à défendre la pertinente des agrocarburants de 1ère géné, C faire preuve d’une incroyable incompétence et/ou manque de culture énergétique. Y a déjà des parlementaires français, si maintenant les lobbyistes s’y mettent… 1ha de colza ~ 1100L d’HVB /an ~ 20 000km au volant d’un véhicule Diesel qui consomme 5,5L/100km en moyenne Guère mieux pour le bioéthanol compte tenu de l’énergie nécessaire à la distillation et du rendement inférieur des moteurs à essence, fussent-ils downsizés. 1ha de solaire PV au sol ~ 0,5 GWh/an ~ 2,5 Mkm au volant d’un VE consommant 20 kWh/100km en moyenne. 1ha = 1 éolienne de 2MW ~ 4 GWh/an ~ 20 Mkm au volant d’un VE consommant 20 kWh/100km en moyenne. Reconvertissez-vous dans la production d’énergie (électrique) décentralisée, la VRAIE, et arrêter de faire de la désinformation avec votre agrocarburant à 2 balles qui épuisent les sols. Raz-le-bol de devoir supporter autant d’incompétence et de mensonge autour d’une question aussi importante que l’énergie.
mr GP vous vous trompez. si les bio carb que vous n aimez pas sont faiot sur les jacheres ou est le pb puisque les jacheres sont interdites de productions alimentaires pour ne pas causer des sur stocks? l huile vegetale que vous critiquez coute moins cher a l environnement que d extraire lequivament pour faire un litre de gasoil. les etudes ont montre que lme rendement etait de 4 pour les huile vegetales et de .93 pour un litre de gasoil… de 2.4 pour le bio ethanol et de .82 pour l essence.. ces chiffres avec ggogle sont retrouvable, il s agit d u rendement du puit a la roue… donc informez vous et arretez de raconter ce que certains lobbys tres puissant vous demandent de repeter ou vous racontent ; leurs interets sont de continuer les filieres pêtrochimiques classiques…pas de changer… nos interet sur cette terre est d utiliser moins de petrochimie, de deveinr autonomoe; d utiliser la ou l on produit ce dont on za besoin. dechets, bio carb locaux une decentralisation des sources energetiques, interconnectees dan s uin reseau maillé est le futur viable des energies. revenir en arriere est une erreur..car bientot plus de petrole. que proposerez vous alors?
plusieurs choses : 1. on parle bien ici du « bioéthanol » et non de l’HVB 2. l’HVB à l’échelle d’une exploitation agricole avec valorisation directe du tourteau de colza en alim animale, oui évidemment. Ailleurs, attention aux effets induits (importation d’huile de palme made in indonesia comme les allemands continuent de le faire….) 3. à titre personnel, j’ai roulé pendant 6 ans avec un véhicule Diesel qui consommait 4,5L/100km en moyenne dont 1/3 était de l’huile de friture recyclée. Soit une conso résiduelle de 3L/100km de gazole REELLE. Peu d’autos modernes actuelles peuvent de targuer d’une telle perf. Malgré cela, ma position est clair : mettre des agrocarburants dans un moteur, c’est admettre que les 2/3 (voir bcp plus en circuit urbain) seront inexorablement perdu sous forme de chaleur. L’énergie renouvelable mérite mieux que cela. C’est pour cette raison que j’ai fait un // (VE + solaire PV vs VT + biocar) qui vaut ce qui vaut mais qui illustre la formidable gabegie que constitue les agrocarburant en tant que carburant pour l’automobile. L’agriculture sert à nourrir les sols et les jachères la biodiversité. Point.
Les jachères sont là pour reposer les sols (en théorie), pas pour les surexploiter avec des cultures énergétiques qui sont (de ce que je sais) encore plus sulfatées que les cultures alimentaires ! La comparaison de rendement énergétique avec le solaire et l’éolien fait par GP est intéressant je trouve, même si je pense qu’en l’état actuel des technologies de stockages (pour les véhicules en tout cas), cette solution n’est pas viable. Mais ça nous donne une idée de ce que pourra être l’avenir. Et l’éolien prend très peu de place au sol et est tout à fait compatible avec l’agriculture ! Alors peut être que dans un avenir plus ou moins proche on stockera l’énergie sous forme d’acide formique (permet le stockage d’H2 : ) Il ne reste que la mentalité des français à changer… J’étais au Portugal cet été, ils ont beaucoup d’éoliennes, je ne trouve pas que ça gâche le paysage…
Vous dites « une éolienne de 2MW occuppe 1ha »: Complètement faux car le max utilisé dans le lay-out d’un site éolien est de 7MW/km² donc votre éolienne de 2MW accaparera 28ha… et non 1ha. A part l’agriculture, le sol au pied des éoliennes ne peut plus servir à rien. Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages
« A part l’agriculture, le sol au pied des éoliennes ne peut plus servir à rien. » N’est-ce pas là le plus important ? Que voudriez-vous faire aux pieds des éoliennes qu’on ne peut pas faire ??
vous les sortez d’où vos chiffres? d’un chapeau??? C un sport sport national chez les anti-éolien que de raconter des salades ou bien??? N’importe quoi. En Bretagne, la superficie moyenne des parcs éoliens par MW installé tourne autour de 1ha, la faute à des machines de moindre puissance (0,8 MW et 1MW) là où des contraintes de hauteur sont à respecter (couloir aérien défense). Dans l’idéal, on arrive plutôt à 1ha / 2MW. Sauf chez les anti-éoliens. CQFD
~ Ne pas confondre la surface occupée par une éolienne et la puissance éolienne qui peut être installée au km2 dans un parc éolien (distance pour optimiser l’énergie récupérée). Une éolienne peut n’occuper que la surface de son mat (8 à 12 m2) dans un champ de blé ou dans un pré verdoyant Les vaches !
¤ A Chateaulin dans le Finistère (Bretagne) se trouvent deux parcs de chacun quatre éoliennes alignées, près du bois de St-Gildas et du chemin de Corn Ar Hoat, bien visibles sur une vue satellite. Leur espacement est d’environ 350 m et les éoliennes ont une puissance de 2,5 MW chacune. Les deux parcs sont séparés de 500 à 600 m, la place d’une éolienne si l’on voulait. Avec trois éoliennes de 2,5 MW alignées au kilomètre et si l’on compte 800 mètres pour une nouvelle rangée (dix fois le diamètre du rotor), cela fait 7,5 MW (3×2,5) pour 0,8 km2, soit entre 9 et 10 MW au kilomètre carré. C’est 2,5 MW pour 26 à 28 hectares, qui ne sont pas accaparés (utilisations multiples). Mais en pratique, les parcs éoliens ne sont pas collés les uns aux autres : nature du terrain, villages, servitudes diverses. Les chemins d’accés peuvent être temporaire en cas de cultures ou d’herbages, ou rester visibles sur des terrains où rien ne pousse. Aux Etats-Unis, la surface réellement utilisée par des éoliennes (implantation et voies d’accès) pour produire 20% de l’électricité du pays serait inférieure à la moitié de la surface des mines de charbon du pays (Wall Street Journal, 2009).
Que la Commission revienne sur ce qu’elle avait dit en terme de bilan carbone et d’impact en général des biocarburants est une bonne chose. Après tout, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Nous avions commencé à en parler il y a quelques mois ici: Il y a quand même une part d’indécence à transformer du grain en carburant au détriment de ce qui permet de nourrir les gens. Les agrocarburants de première génération devraient être une variable d’ajustement de l’équilibre production/consommation. Les très bonnes années, pas de problème, les années moins fastes, on réduit. Certes ce n’est pas facile de construire une filière là-dessus..Mais aujourd’hui les usines sont construites( je parle de l’Europe), il faut les utiliser au mieux, sans en construire de nouvelles sur les mêmes process. Mais pas d’objectif contraignant sur le taux d’incorporation, c’est comme ça qu’on crée des désastres économiques, voire humanitaires. Pour un de mes interlocuteurs régulier sur ce site, ça vaut de même de mon point de vue pour le biogaz allemand quasi uniquement produit à partir d’ensilage de maïs…dont vous aurez bien du mal à me convaincre qu’il s’agit d’une « culture dérobée ».