La recherche française s’intéresse aux microalgues

En France aussi, les micro-algues font l’objet de l’attention des chercheurs. Le projet Shamash, démarré en décembre 2006, a pour objectif de produire un biocarburant à partir de microalgues autotrophes. L’objectif premier est d’évaluer la faisabilité technico-économique d’une filière de production d’ester de méthyl.

Les microalgues peuvent accumuler jusqu’à 50% de leur poids sec en acides gras, permettant d’envisager des rendements à l’hectare 30 fois supérieurs aux biocarburants issus de cultures terrestres. Elles peuvent ainsi offrir de 20 à 75 m3 d’huile par hectare et par an selon les sources.

Parmi leurs avantages, par rapport aux biocarburants actuels, les micro-algues promettent un rendement photosynthétique beaucoup plus élevé et une plasticité métabolique bien plus importante permettant plus facilement d’orienter la bioproduction vers certains acides gras. Le contrôle du recyclage des éléments nutritifs permet une maîtrise du cycle de l’azote et du phosphore. Elles ne nécessitent pas d’apport de phytosanitaires et offrent de nombreux sous-produits valorisables et des technologies exploitables dans les pays en voie de développement.

Depuis la fin 2006,le projet Shamash regroupe 8 équipes et entreprises françaises : les chercheurs sont notamment issus de plusieurs organismes de recherche, INRIA, CNRS, IFREMER, CEA, CIRAD, et des universités de Nantes et d’Aix en Provence, ainsi que deux industriels, Valcobio et Alphabiotech. Le projet intègre aussi bien des spécialistes de la culture, de la physiologie et de l’utilisation des micro-algues, que des spécialistes de l’optimisation des procédés biotechnologiques, des biocarburants et de l’extraction et de la purification de lipides.

Parmi eux, l’équipe COMORE issue de l’INRIA de Sophia Antipolis, associée au laboratoire d’Océanographie de Villefranche, cherche à comprendre et à quantifier les mécanismes physiologiques sous-jacents, afin de définir les conditions optimales de production d’huile, tout en maintenant une forte croissance des algues.

La modélisation numérique joue un rôle crucial pour prévoir la quantité de carbone stocké par l’algue sous forme d’huile, en fonction des conditions de stress et d’environnement. Il s’agit de trouver un compromis entre la croissance forte des microalgues et la production d’huile liée à un stress nutritionnel.

Le projet Shamash dispose d’un budget total de 2.8 Millions d’euros. Le Programme National de Recherche sur les Bioénergies (PNRB) de l’ANR y contribue à hauteur de  0.8 Millions d’euros. Le projet est coordonné par O.Bernard (INRIA Sophia-Antipolis).

Plus d’informations sur la revue Interstices et une présentation du projet sur le site de l’INRIA – Sophia Antipolis

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Biocarbs

Voila une forme de biocarburant 2 ème Génération  qui est trés prometteuse ,surtout queles surfaces océaniques sont Gigantesques .