La Réunion étudie l’énergie thermique des mers

L’île de la Réunion lance un programme de recherche et développement d’une ressource énergétique encore inexploitée : l’Energie Thermique des Mers (ETM). En convertissant en électricité la différence de température entre les profondeurs de l’océan et l’eau de surface, l’île espère pouvoir, à terme, remplacer ses centrales au charbon par une énergie propre et constante.

La Réunion vise l’autonomie électrique en 2025. Un objectif qui reposera sur un bouquet de solutions technologiques parmi lesquelles l’énergie issue de la mer représente une ressource prometteuse. La région a lancé une démarche de veille et de réflexions stratégique sur l’énergie océane depuis 2001, notamment par l’intermédiaire de l’Agence régionale de l’énergie (ARER).

Cette semaine, le conseil régional de la Réunion a signé avec l’ARER et le constructeur naval européen DCNS une convention de  Recherche et Développement pour vérifier la faisabilité de l’implantation d’une plateforme de démonstration de l’Energie Thermique des Mers (ETM), au large de l’île.

La Région compte sur l’énergie thermique des mers pour effacer, à terme (2030), la production d’énergie par charbon. La localisation de l’Ile sur la ceinture tropicale permet d’exploiter la différence de température qui existe naturellement entre la surface et les profondeurs de l’océan et de produire non seulement de l’électricité mais également des produits dérivés (eau douce, climatisation, amélioration de l’aquaculture et de la culture d’algues, …).

L’eau froide est captée à plus de 1000 m de profondeur. Pour offrir un rendement acceptable, l’ETM doit exploiter une différence de température supérieure à 20°C (typiquement, 5°C en profondeur, et 25°C en surface.) Son utilisation est donc limitée aux zones tropicales. Si elles peuvent être implantée sur terre, les centrales seraient dans ce cas limitées en taille du fait des canalisations d’eau froide mises en oeuvre. Les centrales en mer offriraient des puissances plus élevées.

 

 

L’atout majeur de l’ETM étant sa constance, elle permettrait de produire de l’énergie 24h/24h.

Partenaire de l’expérimentation de cette solution, DCNS mise sur son expérience et son savoir-faire en conception et entretien de systèmes navals complexes. Le groupe devra étudier une technologie de type plate-forme offshore, partiellement immergée et raccordée électriquement à l’île. Il a ainsi démarré en 2008 une étude autofinancée de préfaisabilité sur l’ETM. Les premiers résultats de cette étude permettront de déterminer les caractéristiques et le chiffrage du coût d’un démonstrateur ETM à la Réunion. Ils seront présentés vers mi-2009.

A ce jour, seule l’île d’Hawaï s’est lancée dans une démarche similaire.Un consortium est également en cours de structuration dans la Pacifique autour d’une technologie japonaise.

Pour plus d’information, consulter le dossier de presse (PDF)

 

 

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paul

C’est sans doute le procédé Claude vieux de 80 ans et expêrimenté par le concepteur dans les années 30 . Citer le nom de l’ inventeur ne semble pas convenir à certains

pasnaif

j’allais faire la même remarque. Je vois avec plaisir que les innovations anciennes ne sont pas oubliées. Je crois savoir que ces réalisations avaient échoué à cause des matériaux des tuyaux et du non intérêt des gouvernements. On pourraît penser qu’en investissant autant de milliards là dedans plutôt que dans l’éolien, nous aurions déjà une sérieuse source d’énergie renouvelable disponible à tout moment.

Dan1

Georges Claude (et d’Arsonval) n’a pas été oublié puisqu’il figure en bonne place en page 6 du communiqué de presse et dans la note beaucoup plus complète sur le site e l’ARER au lien suivant :  Une bonne synthèse de l’aventure de Georges Claude au lien suivant :   Le projet de l’article est séduisant par le fait que cette énergie est presque appelable à la demande et le facteur de charge peut être très important. Cependant de très grosses centrales pourraient poser problème à cause des débits d’eau nécessaires. En tous cas, La Réunion est plutôt bien placée parce qu’elle fonctionne avec des centrales thermiques et qu’elle a une bonne différence de température surface/profondeur.    

Nature

Excellente initiative,mais pourquoi persister à ignorer l’énergie mécanique des mers?Certes avec des difficultés mais on sait propulser un navire et un sous-marin,la corrosion existe pour eux aussi. De plus on échapperait à la limitation en latitude. Mais il n’y a pas de lobby dans ce secteur,à la difference de l’éolien.  

Tassin

L’énergie mécanique des mers en en pleine étude et développement. Visitez le site de Pelamis pour en savoir plus :

Nature

Certes, Pelamis existe mais on ne voit pas beaucoup de projets français.Allons nous louper ce coche alors que notre linéaire côtier est un des plus longs d’Europe.  Par ex.:où en est l’Ecole d’ingénieurs de Nantes? Il faut redire la nécessité d’un lobby efficace,ne serait-ce que pour avertir les responsables politiques.

yp

C’est pur bon sens que la réunion étudie ce système qui est totalement en adéquation à son environnement dune part, et d’autre part rien ne dit qu’elle ne développera pas d’autres moyens de production d’énergie recyclables Attention il ne faudrait pas oublier que les énergies recyclables de demain et l’écologie, c’est avant tout un changement d’attitude, vouloir implanter un moyen quelconque de production d’énergie partout ds le monde ss se soucier du contexte et ds circonstances, c’est cette mentalité qui est obsolète, peu importe qu’il s’agisse d’une usine nucléaire ou d’une éolienne, le résultat est le même, et les conséquences seront toujours néfastes à moyen terme. l’attitude de demain, c’est une attitude de bon sens, qui vit AVEC le contexte, en pleine intelligence de ce qu’il offre

Clobinson

Ah! Que voilà une bonne idée d’études et d’essais ! Les fonds nécessaires pourraient être utilement prélevés sur la masse des fonds dilapidés dans l’éolien, n’en déplaise au SER ! 

Dan1

Voici une intéressante synthèse : A propos des subventions : l’auteur dit à la page 25 : ” …certains lobbies monopolisent les fonds de Bruxelles…”. Cela devrait désormais être plus transparent, puisque que la liste des lobbies va être publiée !  

Solaros

Pour obtenir une différence de température supérieure à 20°C (typiquement, 5°C en profondeur, et 25°C en surface) ailleurs qu’en zone tropicale ou équatorial .Il faut dans les zones ensoleillées de nos contrées méditéranéennes(et certains endroits ensoleillées des cotes atlantiques portugaises et espagnoles) mais dans les 2 cas où des profondeurs de 1000 mètres(pour les 5°C)sont à moins d’une cinquantaine de kilomètres des cotes pour y plonger les tuyaux qui iront chercher l’eau froide .Et d’autre part ; obtenir la source chaude >25°C gràce à des dispositifs thermiques performants de chauffage solaire de l’eau de mer de surface de nos contrées tempérées.On serait ainsi affranchi de l’obligation d’être en zone intertropicale et équatoriales.Et on pourrait bénéficier de L’ETM dans certaines zones bien de chez nous.Cela vaut le cout de s’y interêsser même si ce n’est pas forcément facile mais surement réalisable .

Solaros

En plus dans les zones tropicales et équatoriales,ces dispositifs de chauffages solaires des eaux de surfaces augmentant la température de la source chaude; augmenteraient donc la différence de température  chaud -froid d’une valeur supérieure à 20°C (et même fortement supérieure), ce qui augmente ainsi le rendement Thermodynamique .Donc ce principe améliore l’ETM en zones  tropicales et équatoriales, et le rend possible sur les cotes méditérannéenes (dont les Françaises,corses, Espanoles, italiennes, Sardes,Greques,Maghrebines,lybiennes,egyptiennes) dans des zones où le soleil brille suffisament longtemps dans l’année,  ça mérite vraiment de s’y intéresser.Et de sortir ainsi l’ETM du grand Ghetto  tropical et équatorial  .

Solaros

Je solicite donc l’avis de Momo,l’ingénieur thermicien qui vit en Inde ,mais j’apprécirai aussi l’avis des autres ingénieurs thermiciens qui passeraient par hazard(ou non) sur ce forum .

Solaros

En stockant de la chaleur solaire pour la nuit gràce à des sels fondus(par la chaleur du soleil,de centrales solarothermiques à concentration),cette ETM dont la source chaude est artificielle gràce au soleil,pourrait être exploitée aprés le coucher du soleil pour une durée qui reste à évaluer .Les pistes de recherche et dévellopement sont donc fort nombreuses.Et que dire des mers polaires dans leurs mois d’ensolleillement (avec soleil de minuit) où le deuxième intérêt est que la source froide à +5°C ou même à -5°C est quasiment en surface,plus besoins de tuyaus descendant à 1000 mètres.Cela pourrait intérêsser les Scandinaves,les Finlandais,les Islandais,les Canadiens,Les USA gràce à l’Alaska, et même les Russes et leurs cotes Artiques très longues.Même si ça ne fonctionnait que 6 ou 5 voir 4 mois dans l’année ,ça serait encore intérêssant pour eux tous.Espérons que des ingénieurs intelligents de ces pays s’y interesseront…

Georgio

Le principe d’exploitation de l’ETM étudié étant basé sur la différence de température entre les eaux de surface et celles de profondeur,il ne peut intéresser les mers polaires.   Je ne dispose pas d’éléments sur l’engagement financier de la Région dans cette opération ni sur l’existence d’autres partenaires ( que la DCNS) et de leur contribution, mais je doute  de la pertinence d’un “portage financier ” de La Région pour cette opération d’intérêt national voire mondial qui relève (à mon sens) de la recherche appliquée .Une sensibilisation et une intervention forte auprès des instances pour la poursuite à La Réunion des expériences déjà entreprises dans le passé par l’Etat (en Polynésie) et l’affectation de “nos” moyens financiers à la mise en oeuvre de solutions techniques déjà éprouvées me semblent plus judicieux en terme d’optimisation de ces moyens;

Solaros

…Par des dispositifs solaires thermiques à concentration (pour la source chaude)et usage de l’eau profonde(pour la source froide); on peut obtenir ainsi une bonne différence de tempèrature exploitable  .Voilà en fait ,un détournement du système ETM avec une source chaude artificielle. Dans les mers polaires, la source froide est à coté,pas besoin de faire descendre de tuyauterie en profondeur.Et à certaines périodes de l’année, le soleil brille suffisament fort pour être utilisé par des dispositifs solaires thermiques à concentration (pour la source chaude) . Donc , dans mes 4 interventions ci dessus , j’exposai une idée innovatrice (qui est sans rapport avec ce qui se passe à La Réunion et son ETM conventionnelle classique,qui ne m’intêresse pas,parceque réservée aux zones tropicales). Je voulais surtout l’avis d’ingénieurs thermiciens(comme” Momo” qui travaille en Inde);ou l’avis de spécialistes du thermique(et de la Thermodynamique).Pas l’avis d’un Georgio qui n’a rien compris à mes interventions,ou qui les a mal lu ,ou qui s’en fout complètement .Je veux l’avis d’un vrai Thermicien  , bon sang de bonsoir .Et qu’on me parle pas de la Réunion , je m’en fout (même si l’article s’occupe que de la Réunion).

Giorgio

Désolé, je ne voulais pas offenser M. SOLAROS (si je m’en “foutais” , (comme il le dit) de ses idées très novatrices, je ne les aurais pas commentées). Ceci dit, celà ne nous empêche pas d’être courtois et réalistes; et je m’explique(en essayant de faire simple): ° Le choix des mers dites” chaudes” pour l’ETM résulte de la présence naturelle d’une différence de température entre les eaux de surface et celles de profondeur (env. 20 à 25 °). °Avec cet écart de T°, l’énergie disponible  reste très peu concentrée et les débits à mobiliser  sont “colossaux”; exemple:pour l’expérience de M. George Claude (CUBA),le fonctionnement d’une unité de 22 KW a nécessté un débit de 4000 m3/h!… je vous invite à calculer ce qu’il en est pour une production de l’ordre du GW; même si les progrès technologiques permettraient de “gratter “qq % au niveau du rendement. ° Prenons ce débit calculé et imaginons la taille du dispositif solaire thermique de concentration à installer (dispositif terrestre? satellite géostationnaire?…etc.?) pour l’élévation de température de la masse d’eau nécessaire.(et… avec l’intensité du rayonnement du soleil de minuit qui a également été envisagé). ° Je fais grâce de l’impact écologique d’une élévation conséquente de t° (même localisée) d’une mer dite “froide” ou polaire; pauvres ours blancs et autres bestioles! Reste à effectuer ces calculs et à conclure sur la pertinence du concept (faisabilité technique, impact écologique), même si l’idée reste très novatrice.  De la part d’un modeste ingénieur en Construction Méca qui a pu bénéficier d’ une modeste solide formation/expérience en thermodynamique et qui ne “s’en fout” pas de La Réunion; à défaut d’un “vrai thermicien” tel “M.Momo” l’Indien… re-désolé. Cordialement °/h§