La “séparation patrimoniale” est jugée insuffisante

La "séparation patrimoniale" des réseaux électriques et gaziers européens, pronée avec insistance par la Commission, se révélerait "insuffisante pour faire jouer la concurrence et obtenir une baisse des prix".

C’est en tout cas ce que démontre le cabinet Capgemini, dans la 9ème édition de son Observatoire Européen des Marchés de l’Energie (OEME) publiée lundi.

La directive sur la séparation patrimoniale, proposée le 19 septembre dernier par la Commission, viendrait renforcer la libéralisation des marchés de l’électricité et du gaz en Europe, en séparant les activités de production de celles de distribution.

Dans son principe, cette proposition vise à permettre à de nouveaux acteurs d’entrer sur le marché européen et de concurrencer les géants de l’énergie que sont E.ON, EDFou RWE. Ces derniers se verraient en effet contraints de céder une partie de leurs activités.

Capgemini s’interroge sur la "pertinence d’une troisième directive pour améliorer la concurrence en Europe puisque les deux premières n’ont pas engendré de baisse significative"

"En effet", explique le rapport, "à quelques exceptions près, on observe des prix de détail de l’électricité supérieurs à la moyenne européenne dans les Etats membres dont les marchés sont ouverts à la concurrence depuis plus de trois ans."

"Toute proposition de Directive doit garantir la sécurité d’approvisionnement en électricité et en gaz et la séparation patrimoniale des réseaux n’est pas en mesure suffisante pour créer un marché européen totalement fluide et compétitif.", estime Colette Lewiner, Directeur international du secteur Energies, Utilities et Chimie chez Capgemini.

Plutôt que séparer les activités des grands groupes, Capgemini préconise plutôt une simplification des procédures administratives pour diminuer les risques des investisseurs, des incitations financières envers les interconnexions électriques et gazières, ainsi que l’adoption de nouveaux schémas de gestion des infrastructures et des marchés de gros.

Le rapport souligne également la contradiction entre un souci de renforcer la sécurité d’approvisionnement de l’Europe et l’atteinte des objectifs de réduction du CO2.Les infrastructures construites pour répondre à l’augmentation de la demande électrique ont en effet recours à 81% aux combustibles fossiles.

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