La technologie à concentration de Soitec déployée dans le sud du Portugal

Le français Soitec a annoncé lundi qu’un groupe d’investisseurs avait complété le financement et démarré la construction d’une centrale photovoltaïque à concentration (CPV) de 1,3 MWc au Portugal.

La centrale solaire CPV est en construction à Alcoutim, dans le sud du Portugal, l’une des régions les plus ensoleillées d’Europe. C’est l’un des 11 projets que le gouvernement portugais a autorisé pour permettre le déploiement de la technologie CPV dans le pays, afin de démontrer la pertinence de cette technologie pour d’autres projets. L’électricité sera produite par 82 systèmes qui utilisent la technologie Concentrix à deux axes d’orientation de Soitec.

Cette centrale solaire CPV est le premier projet à être financé par ce groupe d’investisseurs, une preuve selon Soitec, de la confiance des parties prenantes dans la technologie CPV et sa capacité à soutenir les objectifs du Portugal dans la production d’énergie renouvelable à un coût compétitif**.

Les partenaires financiers du projet comprennent Enovos, le principal fournisseur d’énergie du Luxembourg et la Fondation Calouste Gulbenkian, une institution privée portugaise d’utilité publique dont les objectifs s’inscrivent dans les domaines des arts, du bénévolat, de l’éducation et des sciences.

L’installation de la centrale CPV est menée par EIP (Electricidade Industrial Portuguesa), Luz-On est le promoteur du projet et Soitec fournit les systèmes CPV – tous ces partenaires étant également actionnaires de la société de projet.

"Nous sommes très heureux d’avoir l’opportunité de travailler avec Enovos, la Fondation Calouste Gulbenkian, EIP et notre partenaire Luz-On en finalisant ce financement et en commençant la construction de cette centrale solaire", a déclaré José Bériot, Responsable Développement Projets Solaires, de la division Energie Solaire de Soitec. "Le Portugal commence à mettre en œuvre la technologie CPV pour atteindre ses objectifs en matière d’énergie verte et d’éventuelles exportations. Nous sommes impatients de travailler avec nos partenaires sur cette première installation et d’autres projets futurs."

** Les modules CPV de Soitec sont plus de deux fois plus efficaces que les modules photovoltaïques classiques. De plus, la capacité de la technologie CPV à fonctionner sans eau de refroidissement et à supporter des températures ambiantes très élevées, tout en ayant un impact minime sur l’environnement, la rend parfaitement adaptée à des pays tels que le Portugal.

         

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Altair

C’est une très bonne nouvelle que le solaire à concentration se développe. En plus, le fait de produire de la chaleur et de chauffer le fluide caloporteur permet à cette technologie de continuer à fournir de l’énergie la nuit (ou du moins le temps que le fluide est suffisamment chaud. Si quelqu’un a des chiffres sur le temps que ces installations continuent de fonctionner sans soleil, je prends 😉 )… Un immense avantage par rapport au photovoltaïque classique. Et même si la capacité de stockage par chaleur n’est pas très importante, ça permet déjà de faire un tout petit peu de régulation… Vu l’intermitence des EnR, c’est déjà ça de pris…

Robert

La technologie CPV est avant tout basée sur le photovoltaïque, ici pour Concentrix les rayons sont concentrés par des lentilles de Fresnel sur des petites cellules PV triple jonction (à haut rendement). il n’y a donc pas de fluide caloporteur ni de stockage pour la production de nuit.

trimtab

En effet, vous confondez avec du solaire THERMAL à concentration (donc il existe plusieurs formes – alignement de ‘parabolic troughs’ – concentartion par mirroirs sur tour central, etc), ceux qui et communement appelé CSP (Concentrated Solar Power), qui lui en effet peut inclure une disposition de ‘stockage’ avec une ‘résevoir’ par exemple sels fondus. Pour la possibilité et la durée d’utilisation de cette réserve (après le coucher du soleil), voilà un exemple aux USA, qui indique une production ‘à pleine charge’ acec cette réserve pendant 6 heures.: D’ailleur, vu l’ensoleilement du Portugal, le solaire thermique aurai surement été un choix plus cohérent, comme d’ailleurs pour tous les endroits bien gâté par le dieu Râ ! Dans ces endroits là, le PV c’est bien, le CPV c’est mieux, mais le CSP et probablement le meilleure ! Et si il y ‘stockage’ tampon, c’est le top ! trimtab

Altair

Autant pour moi, j’aurai du mieux lire… Merci à tous les deux et merci pour le lien. A la fois, j’ai un peu de mal à comprendre l’intérêt du CPV par rapport au photovolatïque classique… De toute façon, il faut bien capter les rayons, dont l’utilisation du sol est la même. C’est pour pouvoir n’utiliser que des cellules à haut rendement ? Ou c’est une histoire d’économie ? Excusez les questions peut être simplistes pour certains blogueurs, mais j’avoue être parfois un peu perdue entre tout les accronymes, les différentes technologies (là c’est bon, j’ai déjà été grillée XD) et les effets d’annonces des pro-solaires et anti-EnR.

Robert

Rapidment, Les cellules sont plus performantes (rendement autour de 33% il me semble contre 16-20% pour du PV classique), la contentration ici est je crois de 400 soleils, et l’utilisation du silicium est très réduite (cellules de quelques millimètres de côté). Les inconvénients, ne marche qu’avec un ensoleillement direct (concentration solaire) : – oublier les emplacements avec une prédominance de solaire diffus (donc destiné au pays du Sud, même en France les rendements sont assez médiocre) – nessécite l’installation de trackers 2 axes de précision

Altair

Merci Robert Clair, précis, concis, si seulement je pouvais toujours avoir des infos comme ça… Thanks a lot

Sicetaitsmple

Le CPV se veut donc un concurrent techniquement plus performant que le PV dans les endroits avec une forte DNI ( Direct Normal irradiation), au prix d’une complexité et d’un coût beaucoup plus importants, mais sans aucun avantage significatif du point de vue intégration au réseau ( pas de stockage). Le CSP que vous évoquiez joue dans la même cours que le CPV ( nécessité d’un fort ensoleillement direct donc pas adapté par exemple à la très grande majorité de l’Europe), son seul avantage est de pouvoir envisager du stockage, car il est a mon avis définitivement largué par le PV en termes de coût pour une utilisation sans.

Samivel51

Tant que le solaire n’apporte qu’une petite portion de la production, en particulier dans les pays fortement equipes en thermique fossile, la question du stockage ne se pose pas vraiement: tout ce que le solaire produit est gagne sur le charbon et le gaz.

Altair

Merci pour le complément 😉 Mais j’avoue que pour moi, seul le stockage permettait au CSP était ce petit avantage de stockage. Si le CPV en est dépourvu, je ne voit personellement pas vraiment l’intérêt de la technologie surtout si c’est plus cher… Chacun ses idées… Et pour Samivel51 : oui, j’ai conscience que le stockage ne pose pas de problème pour l’instant. Mais le soucis des infrastructures, c’est qu’elles seront encore là dans 10 ans… Le stockage est une bonne chose en soit, ne nous en privons pas, ça permet de stabiliser le réseau. Le rpoblème des EnR étant majoritairement leur intermittence, en développer qui possède une petite capacité de stockage peut aider à faire avancer ce dossier…

Sicetaitsimple

En phase d’émergence, le solaire ne nécessite pas de stockage ( pourvu qu’il y ai un réseau, bien sûr). Ca explique la gueule de bois actuelle dans le domaine du CSP ( hors quelques installations de démonstration largement subventionnées). Le CSP n’a plus aucune chance (de mon point de vue) de rejoindre la compétitivité du PV pour un usage purement diurne. Ca n’a jamais été l’objectif dans les pays faiblement ou moyennement ensoleillés où la performance du CSP est minable, et ça c’est éloigné dans des pays à fort ensoleillement compte-tenu de la baisse des prix des panneaux PV. Il ne lui reste donc plus que le stockage pour justifier son existence, mais là la route est très longue car ça coute vraiment très cher (par MWh).

Blu

Comme avantage du CPV par rapport au PV classique on peut quand même voir une utilisation de terrain moins importante grâce aux meilleur rendement, ce qui n’est pas négligeable vu le manque de terrains disponibles (entre les terres agricoles, les espaces protégés…). En l’absence de nuages la courbe de production est aussi plus plate grâce aux trackers: là où un panneau fixe plein sud produira surtout à midi, un panneau sur tracker peut produire correctement à 9h du matin ou 18h. Par contre avec la concentration, le moindre nuage et la production s’effondre…

chelya

Pour compléter la réponse de Robert : il n’y pas de silicium et c’est justement pour ça qu’on concentre. La concentration dans le CPV n’a aucun intérêt en tant que tel, c’est juste une solution technologique pour limiter les couts du panneau. Pour capter les radiations solaires et l’utiliser pour déplacer des charges électriques on utilise habituellement du silicium parce que c’est un semi-conducteur qui capte la lumière du soleil à des longueurs d’ondes où il y a pas mal d’énergie et qui est bon marché. Mais il est également possible d’avoir d’autre semiconducteurs (Arsenure de Galium, Germanium) qui captent différentes longueur d’onde et même possible de les combiner ensemble de façon à transfomer le maximum d’énergie solaire possible en électricité. Cette technique est très souvent utilisé dans l’espace pour avoir des panneaux photovoltaïques qui prennent le moins de place et de poids, au détriment du prix. Le principe du CPV c’est : plutôt que de prendre des cellules qui coute très cher mais très efficace et de l’exposer au simple rayonnement solaire, on va d’abord collecter l’énergie solaire avec une lentille de Fresnel qui ne coute rien et ensuite tout envoyer sur la cellule.