Le financement de la croissance «verte» en question

La question du financement de la croissance « verte » reste cruciale pour réussir la transformation profonde des modes de production et de consommation engagée par le Grenelle de l’Environnement.

A cet effet, Nathalie Kosciusko-Morizet a reçu lundi 4 avril, le rapport du Conseil Economique pour le Développement durable (CEDD)*, sur le développement de nouveaux outils pour le financement de la croissance verte.

Aussi, à l’occasion de cette rencontre, les auteurs du rapport ont insisté sur trois points en particulier :

· Instaurer un « prix écologique »

L’impact du Grenelle de l’Environnement ne peut pas s’analyser avec les seuls outils économiques traditionnels. Les mesures du Grenelle ne génèrent pas uniquement des retours de nature financière, mesurables en points de PIB. Dans un contexte mondial de raréfaction des ressources naturelles, instaurer un prix écologique incitera le consommateur à acheter des produits ayant le plus faible impact sur l’environnement ; ce « prix écologique » doit être intégré dans le calcul de la rentabilité des investissements. Il s’agit d’une condition indispensable, d’une part pour évaluer l’impact économique du Grenelle, et d’autre part pour que l’écologie s’impose comme un des facteurs clé de la compétitivité économique.

· Combiner les investissements publics et privés

Si l’effort budgétaire engagé par l’État est important (par exemple 10 milliards d’euros du programme d’investissement d’avenir sont consacrés au développement durable), les investissements privés doivent être plus nombreux. Pour les inciter, il faut notamment inventer des dispositifs financiers de partage des risques permettant de mieux combiner financements privés et publics, et diriger l’épargne sur des produit de long terme.

· Développer l’investissement socialement responsable (ISR)

Solution concrète pour flécher l’épargne sur la croissance verte, le rapport suggère également d’accroître l’ISR, en ayant notamment davantage recours aux notations extra financières des entreprises et des fonds d’investissements. A l’instar de l’affichage environnemental qui donne au consommateur le pouvoir de choisir des produits écologiques, l’ISR permet en effet aux actionnaires de devenir des investisseurs responsables du développement durable.

« Le Grenelle de l’Environnement est un programme de transformation de l’économie et de la société. Nous ne pouvons pas l’analyser avec les lunettes du passé » a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet. « Ce rapport montre l’importance qu’il y a, à concevoir de nouveaux outils d’évaluation économique qui permettent de démontrer la rentabilité des programmes de croissance verte, en y intégrant notamment le coût de l’inaction face aux enjeux environnementaux ».

Consulter le rapport (.PDF) en suivant ce lien >>>>> ICI

La Ministre a demandé également au CEDD de lui remettre un cahier des charges permettant de mener des évaluations macroéconomiques intégrant les enjeux environnementaux et les perspectives de raréfaction des ressources. Elle a commandé toujours au CEDD un rapport spécifique sur une analyse des mécanismes de partage et d’affectation des risques pour la mobilisation de financements privés au service de la croissance verte.

Ce mardi 5 avril, Nathalie Kosciusko-Morizet rencontrera le financier mécène américain George Soros pour aborder la question des financements innovants. La ministre présidera également une conférence lundi 11 avril à New-York sur le financement innovant dans la lutte contre le changement climatique, intitulée « Climate Change : from fast start to long term finance ; the needs for news sources of financing ».

* Le CEDD rassemble 25 économistes. Il est placé auprès du Commissariat général au développement durable.

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Lionel_fr

La croissance verte doit se prendre en main. Faire ses choix et comme toute entreprise, sa compta. Consacrer des moyens à l’éolien est primordial car il permet de vrais retours sur investissement avec ou sans subventions. Apprendre à tous à faire un peu de velo et leur permettre de circuler sans risquer leur vie. Soutenir un projet vert par exemple en faisant du bénévolat. S’impliquer personnellement est une étape que peu de gens franchissent, les aider à le faire..  Les subventions doivent avoir un but : recherche ou développement de lignes de fabrication en volume (baisse des prix). Il faut faire quelque chose de plus que simplement argumenter, mettre la main à la pâte.

Zaza

c koi pour vous le developpement durable?