Le FMI préconise la création d’un «fonds vert»

"Au sortir de la crise économique mondiale, il faut adopter un modèle de croissance limitant les émissions de carbone", a déclaré le Directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, au Forum économique mondial de Davos.

Le FMI indique préparer un ensemble de propositions en vue de la création d’un «fonds vert» qui pourrait fournir les sommes énormes — elles pourraient atteindre 100 milliards de dollars par an — dont les pays vont avoir besoin pour faire face aux enjeux du changement climatique.

Ainsi, les pays en développement n’ont pas les moyens de financer les mesures nécessaires pour s’adapter au changement climatique, tandis que les pays développés ploient sous les dettes qu’ils ont accumulées pour combattre la crise économique.

Le FMI va entamer une réflexion avec les banques centrales et les ministres des finances en vue de la création de ce fonds, qui pourrait être financé en partie par l’émission de droits de tirage spéciaux (les DTS** sont des actifs de réserve créés par le FMI).

Pour M. Strauss-Kahn, le financement de l’adaptation au changement climatique est tellement crucial "qu’on ne peut pas y voir un problème insoluble". Mais au vu du surendettement causé par la crise mondiale, il faut à l’évidence trouver des solutions novatrices. Le FMI formulera dans quelques semaines des propositions de financement. M. Strauss-Kahn préconise la création d’un «fonds vert» pour aider les pays à adopter un nouveau modèle de croissance limitant les émissions de carbone et à faire face au changement climatique.

** Le DTS est un actif de réserve international, créé en 1969 par le FMI pour compléter les réserves de change officielles de ses pays membres. Sa valeur est basée sur un panier de quatre grandes devises. Les DTS peuvent être échangés contre des devises librement utilisables.

À la suite d’une allocation générale de DTS qui a pris effet en août dernier et d’une allocation spéciale effectuée en septembre, le montant de DTS dont disposent les pays est passé à 204,1 milliards (soit l’équivalent d’environ 324 milliards de dollars EU). Le financement du fonds vert proposé par le Directeur général nécessiterait une nouvelle allocation de DTS.

            

Articles connexes

8 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
marcob12

Le patron du FMI semble avoir lu la presse ou même les forums ces deux dernières années, puisqu’il vient de braquer un projecteur sur des chaînes “virtuelles” (le manque d’argent) qui semblent empêcher la plupart des Etats de se reconvertir à une économie largement décabonée. Si nos médias avaient daignés interroger Maurice Allais (notre seul prix nobel 1988 en sciences économiques) il aurait pu leur rappeler que les Etats se sont interdits la maîtrise des flux financiers sur conseil d’intérêts privés .Ils se sont dépossédés du pouvoir de création monétaire, quand 90% de l’argent en circulation est créé par les banques au quotidien (ma petite entreprise connaît pas la crise…). Aucun 11ième commandement biblique, aucune règle économique fondamentale n’interdit en effet une création financière massive “ex-nihilo” à l’échelle d’un pays, d’un continent, a fortioti du monde, si cette création se fait dans un but d’infrastructures permettant par leur existence de rembourser leur coût et permettre ainsi à cet argent virtuel de retourner au néant avant de produire des effets délétères. Cet argent devrait logiquement être exempté de taux d’intérêt (il s’agit d’argent sortis du chapeau, ce que font les banques pour chaque emprunt) puisque les coûts de gestion de cet “emprunt planétaire” seraient marginaux face au bénéfice collectif de ces infrastructures. Or se souvenir que pour les renouvelables (et le nucléaire)l’essentiel du coût est en infrastructures (donc dans la mise initiale) et la suppression du taux d’intérêt pour les emprunts relatifs à celles-ci minorerait grandement le coût global des projets, d’autant que les revenus  mettent du temps à rembourser la mise. Ce qui nous en empêche est l’intérêt suicidaire d’une caste financière qui frôle l’autisme et la démence et la lâcheté des politiques. Se souvenir que dans la crise actuelle il a été estimé qu’entre 10 et 15 000 milliards de $ allaient partir en fumée, sans qu’on compte les suicides dans le milieu bancaire par millions, par compte la dette des émergeants était ineffaçable et les Etats devraient mendier auprès d’entreprises privées leur ambition de remettre le monde sur une nouvelle trajectoire ? Qui dirige le monde en réalité ? Quand on a la question, la réponse est évidente…

marcob12

L’absence de réaction à cette brève me semble emblématique de notre degré de servitude intellectuelle collective. On ne compte plus les interventions critiquant le coût de la CSPE, la libéralisation du marché de l’énergie, l’externalisation sociale/environnementes des coûts des énergies fossiles qui leur permet de se maintenir “compétitives” face aux alternatives décarbonnées. Personne pour énoncer le scandale majeur de la privatisation de la création monétaire et financière. Si un appendice de l’Etat (souverain ?) créait l’argent du crédit (pour les dépenses d’infrastructures), l’Etat n’ayant pas vocation à faire des profits au bénéfice d’une minorité d’actionnaires pourrait prêter à long terme sans pratiquer l’usure et donc minorer grandement le coût des infrastructures énergétiques (et immobilières) à mettre en place. Sans usure, le coût des habitations super-isolées serait plus facilement abordable (coût du crédit marginal) et les énergies renouvelables ne contribueraient pas (via la CSPE qui paie l’usure des banques en partie) à enrichir l’élite de prédateurs de notre espèce qui profite du privilège exhorbitant qu’aucun peuple ne leur a jamais donné. Comment appelle-t’on les habitants du FMI ? Quel est leur niveau de vie ? Sont-ils de cette planète ? Est-ce une démocratie ? Qui lui a donné le droit de création monétaire que l’Etat français n’a pas ? Faute d’avoir la culture économique qui nous permettrait d’appréhender le tableau global, nous sommes condamnés à tourner le dos aux solutions les plus simples pour bidouiller d’improbables “usines à gaz” d’où nous sortirons un peu plus pauvres qu’hier et bien moins que demain (desproges).

Sicetaitsimple

Je comprends votre consternation, mais il y a au moins deux raisons à cette non-réaction: 1.on n’est plus tout-à-fait dans l’objet du forum, même si je reconnais bien que le financement des grandes infrastructures dont l’energie est une vraie question. 2. Certains ( pas tous…) , mais c’est au moins mon cas, ne réagissent que sur des questions qu’ils ont si ce n’est la prétention de maitriser,  au moins la prétention d’y connaitre quelque chose. Mes avis personnels sur la création monétaire ne sont pas nuls, mais bon… Donc désolé, c’est jocker. Maintenant, on peut parler tennis ou oenologie, mais peut-être pas ici. Cordialement.

Dan1

Je rejoins Sicetaitsimple pour les raisons de non intervention. Il faut se méfier des dérives “philosophiques” qui font perdre de vue l’objet principal et s’enliser dans des débats mal argumentés. D’ailleurs nombreux sont ceux qui tentent ce genre de digression quand on les presse de répondre à des questions trop précises. Là, il ne s’agit d’une digression, puisque le sujet est le financement d’une nouvelle croissance. Revenons à ce que marcob12 évoque et que je résume : le rôle de l’Etat dans l’économie et la différence entre l’intérêt particulier de court terme et l’intérêt général à long terme. Et bien je crois que nous en avons beaucoup parlé et notamment par rapport à EDF, voir par exemple  : Tout à fait autre chose : est-ce que quelqu’un peut m’expliquer ce que fait le pseudonyme “chelya” dans l’adresse de l’article que je cite ?? (…..1&pse=chelya).        

Sicetaitsimple

le lien sur 1&pse=chelya n’a pas l’air de fonctionner…

Dan1

C’est normal, le lien “1&pse=chelya” n’est qu’un morceau du lien cité au-dessus, qui lui fonctionne. Si j’ai mentionner ce bout de lien, ce n’est pas pour cliquer dessus, c’est pour montrer la partie en cause. Mais quand on copie un morceau de lien… il s’agit aussi comme un lien actif, ce qui n’était pas voulu !      

marcob12

Je comprends vos réactions bien sûr, mais si la parole devait être laissée aux experts pourquoi conserver les élections démocratiques quand la plupart des citoyens ne connaissent que marginalement le fonctionnement économique/social de nos sociétés et n’ont qu’une connaissance fragmentaire des grands dossiers ? Votez-vous ? Pas étonnant que VGE ait estimé que le “Traité constitutionnel européen” devait être ratifié dans le dos des peuples, ce qui fût fait. Le FMI (avec la Banque mondiale et l’OMC) est un des bras armés (de l’Occident à l’origine puis par extension de l’hyper-minorité très riche de la planète) chargé d’endetter le maximum de pays pour les livrer pieds et poings liés à la merci de Plans d’Ajustements Structurels consistants à formater la législation de ces pays pour donner un libre accès à leurs ressources et leurs marchés aux transnationales (je simplifie à peine). C’est un outil de recolonisation financière et de privation des peuples moins riches du droit à jouir de leurs ressources naturelles qui seront captées et gaspillées par d’autres sans qu’ils n’y puissent rien. Si les pays émergeants ont du mal à se payer des sources décarbonées, c’est parce qu’on leur a collé sur le dos (prêts à des dictateurs flambeurs taux d’usuriers) une dette de l’ordre de 3000 G$ qui les asphyxient et les maintient dans une servitude voulue par les bayeurs de fonds. J’ai dit plus haut que le système financier allait perdre entre 10 000 et 15 000 G$ et la socialisation des pertes bancaires doit dépasser le montant total de la dette des émergeants (hors Chine). Un prêt (même à taux zéro) du FMI à ces pays ne les empêcheraient nullement de boire une tasse sévère sous le poids des intérêts accumulés même si on peut sauver la mise des peuples et des Etats autant que celle des “joueurs de casino”. Annuler la dette c’est annuler la servitude de ces peuples et décoloniser en partie (il y a le clapet anti-retour de l’adhésion forcée à l’OMC néanmoins). La proposition du FMI vise seulement à donner un débouché à nos entreprises pour installer qui centrales solaires qui fermes  éoliennes et endetter un peu plus ces peuples est le dernier de ses soucis (si ce n’est pas la poursuite de l’objectif premier). Comme dans “Pandora” nous sommes les monstres (à défaut nous les laissons faire en nous réfugions derrière le manque d’expertise). J’appelle à la curiosité.

Dan1

Si vous désespérez du monde économique actuel, pour vous remonter un peu le moral vous avez un remède : lisez Stiglitz, vous vous sentirez moins seul ! Sinon je suis en grande partie d’accord avec vous, on a très souvent perdu de vue l’intérêt général et on a réussi a faire de l’argent avec de l’argent en virtualisant l’économie à la vitesse du TGV (qui lui, fait partie du réel). A propos de véhicule : une éclatante réussite de cette réalité virtuelle est la création de “véhicules financiers” inventés en partie par des polytechniciens qui auraient été sûrement mieux inspirés de faire travailler leur neurones pour fabriquer des véhicules tout court comme le faisait leurs prédécesseurs. Vous connaissiez les SUV (Sport Utility Vehicles), voici venir les SIV (Structured Investment vehicles) “conduits”, notez les analogies confondantes. Ces véhicules ultramodernes CO2-free ont permis de transporter les risques à grande vitesse entre banques… jusqu’à ce qu’elles ne se fassent plus confiance ! Au 21ième siècle, soyons moderne, le risque ne s’assume plus… il se dilue… de préférence chez le voisin. Ce n’est pas très grave, puisque quand on perd beaucoup d’argent… on nous en redonne… enfin pas à tout le monde. Il faut être suffisamment intelligent pour ne pas être en bout de chaîne. Il est bien possible qu’il faille mettre un peu d’ordre dans tout cela, mais je trouve le peuple étonnamment passif, plus prompt à critiquer le salaire des ministres que celui du patron de Lehmann Brother (et là, il n’y a pas photo).