COP17 : “Une feuille de route pour un accord global en 2015”

Après plus de 5 jours et 3 nuits de négociations, les représentants des 195 pays participant à la 17ème conférence des Nations Unies sur le changement climatique (CNUCC) à Durban (Afrique du Sud), ont adopté à l’unanimité un paquet de décisions pour renforcer le régime multilatéral de lutte contre le réchauffement climatique.

Une feuille de route pour un accord global en 2015

Malgré les réticences initiales de certains pays émergents et de plusieurs grandes puissances industrielles concernant le principe d’un tel accord, sa nature juridique, sa date d’adoption et de mise en place, la dynamique insufflée par l’union européenne, a permis de conduire l’ensemble des grands pays émetteurs à faire évoluer leur position. Nathalie Kosciusko-Morizet "se félicite du rôle moteur que l’Europe a joué dans ces négociations. Ses propositions ont formé la base du compromis".

La ministre a rappelé également "que l’Union Européenne ne représentant que 11 % des émissions mondiales, seul l’engagement de toutes les grandes économies, au premier rang desquels se trouvent les Etats-unis et la Chine, permet de contenir la hausse de la température mondiale. La voie est désormais ouverte. C’est un tournant qui a été pris avec une grande difficulté mais qui a été pris. Si les conservatismes s’étaient imposés le cadre multilatéral de lutte contre les changements climatiques aurait perdu sa pertinence pour l’avenir et aurait même pu s’effondrer à Durban. Nous avons au contraire franchi une étape dans ce processus, dont beaucoup disent qu’elle est comparable au mandat fixé à Berlin en 1995 pour adopter le Protocole de Kyoto. "

Une deuxième période d engagements pour Kyoto

Alors que s’approchait le terme de la première période d’engagement du Protocole de Kyoto, au 31 décembre 2012, Durban a permis de préserver ce qui constitue jusqu’à présent le seul cadre multilatéral juridiquement contraignant de réduction des émissions de gaz à effet de serre, tout en lançant, parallèlement – compte tenu de la part limitée et déclinante des émissions mondiales qu’il recouvre, la feuille de route pour un accord plus large et plus ambitieux, incluant tous les pays.

Le compromis final a été inspiré par l’Union européenne, qui conditionnait la prolongation de son engagement au titre de Kyoto à l’adoption d’une telle feuille de route.

La seconde période de Kyoto entrera en vigueur au 1er janvier 2013. L’accord global qui aura force légale, devra être conclu d’ici 2015 et entrer en vigueur au plus tard à compter de 2020 ;

D’ici là, les Parties ne devront pas relâcher leurs efforts, les décisions de Durban reconnaissant l’insuffisance des engagements souscrits à ce jour pour répondre aux défis du changement climatique et la nécessité d’une action renforcée. L’Union européenne, en lien avec l’Alliance des petits Etats insulaires les plus vulnérables au changement climatique, a particulièrement agi en ce sens.

La mise en place opérationnelle du Fonds vert pour le Climat

L’Accord de Durban assure le lancement effectif et rapide du Fonds vert pour le climat, décidé à Copenhague et officiellement créé à Cancún, répondant ainsi à une demande forte des pays en développement de se doter d’un instrument financier innovant facilitant leur transition vers une économie bas carbone et résiliente au changement climatique. Cette décision permet en effet d’adopterl’instrument du Fonds vert (qui inclut ses grands objectifs, ses principes de gouvernance et ses modalités opérationnelles) et définit l’ensemble des arrangements pratiques assurant sa mise en place début 2012 (nomination du Conseil et établissement du secrétariat). Des contributions volontaires, dont plusieurs ont déjà été annoncées à Durban, permettront de couvrir les frais de fonctionnement du Fonds vert sur les deux années à venir.

Parmi les autres décisions prises à Durban, deux méritent particulièrement d’être soulignées :

L’ouverture d’un dialogue sur l’agriculture

Nathalie Kosciusko-Morizet a été chargée par la Présidence de la conférence, l’Afrique du Sud, de faciliter les négociations sur l’agriculture et les transports aériens et maritimes.

Après 24h d’intenses discussions avec les représentants des pays les plus actifs, la ministre a transmis à la Présidence un texte équilibré qui a servi de base, été intégré à l’accord final et a permis de débloquer la question du traitement des approches sectorielles dans le cadre de la convention.

Il met en place, pour la première fois, un dialogue sur l’agriculture pour développer les bonnes pratiques et les transferts de technologies et répondre aux enjeux climatiques tant sur le plan de la réduction des émissions que de l’adaptation à ses effets, notamment en ce qui concerne la sécurité alimentaire.

« A l’origine de 30 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, l’agriculture représente un potentiel considérable de réduction des émissions. C’est aussi le premier secteur touché par le défi du réchauffement climatique. L’accord de Durban ouvre la voie d’un programme de travail pour réduire les émissions et favoriser l’adaptation a l’évolution du climat pour garantir la sécurité alimentaire. Un accord sur l’agriculture était recherché depuis plusieurs années. Son obtention est une avancée pour le climat, et notamment pour les pays les moins développés dans lesquels l’agriculture est synonyme de survie. »

Le lancement d’un programme de travail sur les sources de financements de long terme faisant référence aux travaux du G20 sur les financements innovants.

A Durban, le rapport sur les financements innovants pour le climat commandé par le G20 à l’initiative de la présidence française a été bien accueilli (c’est la première fois que la Convention climat mentionne les travaux du G20). Les discussions qui auront lieu l’année prochaine sur ce sujet sous la Convention se fonderont sur ses analyses.

            

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Nicias

Le cannada, le Japon et la Russie ne sont donc pas signataires de Kyoto 2. Beau succès de NKM qui a obtenu l’autorisation du reste du monde pour que l’Europe puisse continuer seule à faire des effort un peu vain pour réduire ses émissions de CO2. Visiblement peu convaincus par un début de siècle sans réchauffement, le monde a décidé d’attendre 10 ans de plus, tant mieux pour eux.

renewable

On s’en fout puisque le nucléaire va sauver la planète, non?

Nicias

Je suis climato-sceptique et je ne m’en fous pas vu que les politiques européenne coûtent cher d’autant plus que nos concurants eux ne se mettent pas chaines et boulets aux pieds. On va couler notre économie alors que l’Europe ne pèse plus rien en terme d’émissions. Si au moins on taxait nos importations de carbone…

renewable

Toutes les qualités du monde :)) ça fait sensation en repas de famille : “je suis pro-nucléaire mais en plus je suis climato-sceptique donc c’est vraiment juste pour faire c…, le nucléaire c’est bien même sans l’argument du CO2, et en plus je suis frontiste et pour la peine de mort” débat famillial lancé, succès garanti! Blague à part, ça c’est assez énorme un pro-nucléaire climato sceptique, une espèce pas encore caractérisée. Vive vous!

Nicias

Vous pouvez aller visiter des sites climato-sceptiques. Vous n’y trouverez que des progressistes, des scientistes et des technophiles. Nous adorons non seulement le nuclèaire, mais aussi les ogm ou les nanotechnologies.

De passage

Ils se tortillent comme diables en bénitiers, les anti-CO² ! A force d’incantations et de catastrophismes, ils ont saturé la patience des décideurs qui viennent poliment de mettre Kyoto au musée des chimères.

Catalan

je voulais vous soumettre quelques chiffres sujet à réflexion: – le nucléaire en France ne représente que 17% de notre conso d’énergie, alors ce n’est pas le nucléaire qui va subvenir au 83% – l’Europe ne représente que 7% de la population mondiale mais consome 15% de l’énergie mondiale. -un Français est un des mauvais élève de l’union européenne, alors que la moyenne de la consommation est de 2.5 tep un français consomme 4.2 tep donc sans s’occuper du rechauffement puisque certains n’y croient pas, pourrait on faire un effort pour entrer dans la moyenne des gens vertueux ? voici mes sources: wikipedia et

Dan1

A Catalan : “un Français est un des mauvais élève de l’union européenne, alors que la moyenne de la consommation est de 2.5 tep un français consomme 4.2 tep” Afin de vérifier si vous n’êtes pas négatif par principe, pourriez-vous nous mettre en regard de l’horrible consommation des français, celle des 26 autres pays de l’union européenne ? D’autre part, pouvez-vous cité précisément la source. Enfin, le nucléaire doit représenter un peu plus que 17% de la consommation finale. Je croyais que c’était environ 22% de l’énergie finale ? Et dernier point, si le nucléaire représente “peanuts” dans le mix, que dire du photovoltaïque et de l’éolien en Allemagne qui ne représentera qu’environ 6% en 2020. Evidemment c’est pas ça qui subvenir au 94% restant… en 2020.

Catalan

j’avais donné mes sources mais Enerzine à trouvé bon de les censurer, ou bien de tronquer mon message. vous pouvez en trouver par vous même sur wiki, sur cea, sur edf, sur ademe etc il ne manque pas de sources sur l’energie très détaillée y compris sur le site du gouvernement ou sur celui d’ EDF. d’accord avec vous sur les 22% de la finale, mais seulement 17% de la primaire ! à mon niveau, je ne m’interesse pas aux autres pays sauf en statistiques, La France devrait donner l’exemple et ensuite on pourra discuter avec les autres pays ! arrêtons le gachis énergétique, et en premier dans les bâtiments anciens ! ou EDf à trouvé le moyen d’écouler sa sur-productio nucléaire.

Nicias

Je confirme que Catalan avait sourcé et que son message est dorenavant tronqué. De mémoire, son lien donnait 3,6 tep pour l’Europe et 4,2 pour la France. C’est crédible vu que en Europe, il y a peut être le Luxembourg mais aussi la Roumanie ou la Bielorussie. Je peux retrouver le lien dans mon historique si besoin… @Catalan Je ne vois pas en quoi limiter sa consommation d’énergie est une vertu, l’Albanie n’est pas spécialement vertueuse. A la limite, je veux bien parler d’intensité énergétique, mais vraiment à la limite…

Dan1

“22% de la finale, mais seulement 17% de la primaire” Chelya vous expliquerai mieux que moi que le raisonnement en énergie primaire n’est pas valable. Pour ma part, je connais les limites du raisonnement en énergie primaire qui est très sujet à caution en fonction des filières. Par exemple les antinucléaires n’aiment pas du tout ce mode de calcul lorsqu’il permet d’exprimer le taux d’indépendance énergétique, mais ils l’aime beaucoup lorsque cela permet d’exprimer la consommation d’énergie de la France. Pour exemple, l’électricité produite par la géothermie est affectée d’un facteur 10 par rapport à l’éolien ou le PV. En effet, on considère que l’énergie primaire est alors l’électricité fournie par l’alternateur de l’éolienne ou l’onduleur du panneau photovoltaïque. C’est donc une notion à manier avec précaution. Malgré son handicap “conventionnel” dû à son nucléaire, la France n’est nullement le mauvaix élève de l’UE 27 et encore moins du monde.

Dan1

Désolé pour le mail tronqué, ça arrive. Pour ma part, je vous donne une source assez complète pour le monde et l’Europe : Voir pages 48 à 57. La France serait donc à 3,97 toe/capita en 2009

Dan1

A Catalan. “un Français est un des mauvais élève de l’union européenne, alors que la moyenne de la consommation est de 2.5 tep un français consomme 4.2 tep” Pour moi l’UE est a plus de 2,5 tep par habitant aujourd’hui car en 2008 selon l’agence internationale de l’énergie c’était déjà 3,51 : Donc en 2008, il y avait 499 millions d’habitants qui consommaient 1 751 millions de tonnes d’équivalent pétrole. Pour 2010, il y a peut être eu une légère réduction de consommation surtout due à la crise (mais avec un rebond derrière). La population a pu augmenter d’environ deux millions de personnes. A mon avis fin 2011, on sera pas loin des 3,5 toe/capita dans l’UE 27 (si l’UE existe 27 existe encore au moment de sortir les statistiques). Sinon, on fera les comptes à 26 !