Les lampes UV germicides pourraient produire des polluants de l’air intérieur, selon une étude

Les lampes UV germicides pourraient produire des polluants de l'air intérieur, selon une étude

De nombreuses stratégies pour réduire la transmission de maladies comme la Covid-19 et la grippe se sont concentrées sur des mesures telles que le port du masque et l’isolement. Une autre approche utile consisterait plutôt à réduire la charge des pathogènes aéroportés par la filtration ou la lumière ultraviolette germicide. Mais une nouvelle recherche du MIT révèle que ces lumières UV peuvent produire des composés potentiellement nocifs dans les espaces intérieurs.

Les lumières UV et la qualité de l’air intérieur

Les lampes UV conventionnelles peuvent être nocives pour les yeux et la peau, mais les sources plus récentes qui émettent à une longueur d’onde différente, 222 nanomètres, sont considérées comme sûres.

La nouvelle recherche du MIT montre toutefois que ces lumières UV peuvent produire des composés potentiellement nocifs dans les espaces intérieurs. Les chercheurs soulignent que cela ne signifie pas que les nouvelles lumières UV doivent être totalement évitées, mais ils affirment que l’étude suggère qu’il est important que les lumières aient la bonne intensité pour une situation intérieure donnée, et qu’elles soient utilisées en conjonction avec une ventilation appropriée.

Illustration : lumière UV de 222 nanomètres

Les implications de la recherche

Les résultats sont rapportés dans la revue Environmental Science and Technology, dans un article de Victoria Barber, récente postdoctorante du MIT, de l’étudiant en doctorat Matthew Goss, du professeur Jesse Kroll, et de six autres personnes du MIT, d’Aerodyne Research, et de l’Université Harvard.

Alors que Kroll et son équipe travaillent généralement sur des problèmes de pollution de l’air extérieur, pendant la pandémie, ils se sont de plus en plus intéressés à la qualité de l’air intérieur.

« Ces appareils à rayonnement de 222 nanomètres sont déployés dans les salles de bains, les salles de classe et les salles de conférence sans que l’on sache exactement quels sont les avantages et/ou les inconvénients potentiels associés à leur fonctionnement », explique Dustin Poppendieck, chercheur au National Institute for Standards and Technology, qui n’a pas été associé à cette étude. « Ce travail jette les bases d’une quantification correcte des effets négatifs potentiels de ces dispositifs sur la santé. Il est important que ce processus soit achevé avant de s’appuyer sur la technologie pour aider à prévenir la prochaine pandémie. »

En synthèse

Les dispositifs qui utilisent les nouvelles longueurs d’onde UV, appelés lampes excimer KrCl, sont encore relativement rares et coûteux. Ils sont utilisés dans certains hôpitaux, restaurants, ou environnements commerciaux plutôt que dans les maisons.

Mais alors qu’ils ont parfois été présentés comme un substitut à la ventilation, en particulier dans les bâtiments anciens difficiles à ventiler, la nouvelle étude suggère que ce n’est pas approprié.

« Notre grande découverte a été que ces lumières ne sont pas un remplacement pour la ventilation, mais plutôt un complément à celle-ci », indique Jesse Kroll, qui est professeur de génie civil / environnemental, et de génie chimique. Certains ont proposé qu’avec ces dispositifs, « si vous pouviez simplement désactiver les virus et les bactéries à l’intérieur, vous n’auriez pas à vous soucier autant de la ventilation. Ce que nous avons montré, c’est que, malheureusement, ce n’est pas nécessairement le cas, car lorsque vous avez moins de ventilation, vous obtenez une accumulation de ces produits secondaires ».

Il suggère une approche différente : « Il peut y avoir un point d’équilibre dans lequel vous obtenez les avantages sanitaires de la lumière, la désactivation des pathogènes, mais pas trop de désavantages de la formation de polluants parce que vous les ventilez ».

Pour une meilleure compréhension

1. Qu’est-ce que la lumière ultraviolette germicide?

La lumière ultraviolette germicide est une forme de lumière qui a la capacité de tuer ou de désactiver les micro-organismes en détruisant leurs acides nucléiques. Elle est souvent utilisée pour la désinfection de l’eau, de l’air et des surfaces.

2. Quels sont les risques associés à l’utilisation de la lumière UV?

Les sources UV conventionnelles peuvent être nocives pour les yeux et la peau. De plus, une nouvelle recherche du MIT montre que les lumières UV peuvent produire des composés potentiellement nocifs dans les espaces intérieurs.

3. Qu’est-ce que la lumière UV de 222 nanomètres?

Il s’agit d’une nouvelle source de lumière UV qui est considérée comme sûre pour les yeux et la peau. Cependant, elle peut produire des composés potentiellement nocifs dans les espaces intérieurs.

4. Comment les lumières UV de 222 nanomètres devraient-elles être utilisées?

Les chercheurs du MIT suggèrent qu’il est important que les lumières aient la bonne intensité pour une situation intérieure donnée, et qu’elles soient utilisées en conjonction avec une ventilation appropriée.

5. Quels sont les prochains pas dans cette recherche?

La prochaine étape de la recherche sera d’effectuer des études de suivi en prenant des mesures dans de véritables espaces intérieurs pour comprendre les implications réelles de l’utilisation de ces lumières UV.

Credit Image : Jose-Luis Olivares

Environmental Science and Technology, MIT, Aerodyne Research, Université Harvard / Article : “Implications de la lumière germicide 222 nm sur la qualité de l’air intérieur” –

[ Rédaction ]

            

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