Pour les candidats, avoir une présence en ligne positive et valorisante peut parfois être presque indispensable ! L’utilisation des réseaux sociaux dans le recrutement soulève pourtant des interrogations. Sont-ils véritablement un atout pour se démarquer ou au contraire un risque pour sa réputation numérique ? Apportent-ils une valeur ajoutée ou introduisent-ils des biais discriminatoires ?
Les avantages des réseaux sociaux pour les candidats
Les réseaux sociaux sont devenus incontournables dans les processus de recrutement ces dernières années. Dans le baromètre APEC-2022*, on apprend que toutes tailles confondues de l’entreprise, 69 % des recruteurs ont utilisé les réseaux sociaux dans au moins un de leur recrutement. À côté de cela, 95 % des 18-24 ans se disent prêts à partager une offre d’emploi publiée sur les réseaux sociaux et à y postuler pour trouver un travail ! L’ampleur est telle que de nombreux acteurs du web réalisent des études au sujet des réseaux sociaux dans les processus d’embauche.
Comme l’indique notamment cette étude ExpressVPN, les réseaux sociaux offrent de nouvelles opportunités aux candidats qui cherchent un emploi. Ils permettent d’élargir son réseau professionnel et d’accéder à des offres qui ne sont pas publiées sur les plateformes traditionnelles. C’est aussi une porte d’entrée à des contacts difficilement accessibles tout en leur permettant de se renseigner sur les recruteurs et les entreprises.
Par ailleurs, les réseaux sociaux ont le pouvoir de rendre visible sa personnalité, au-delà de ce qui peut être écrit traditionnellement sur un CV comme les compétences et l’expérience professionnelle. C’est l’occasion de montrer des réalisations concrètes, de partager son expertise sur des sujets en lien avec son métier, de révéler ses passions, etc. Autant d’éléments qui peuvent faire la différence auprès d’un recruteur.
Les risques des réseaux sociaux pour les candidats
Malgré leurs atouts, les réseaux sociaux présentent certains risques pour les candidats. En effet, ces derniers doivent veiller à leur e-réputation. Du contenu inapproprié publié par le passé peut refaire surface et leur porter préjudice. Selon une étude LinkedIn, 57% des recruteurs ont déjà écarté un candidat à cause d’une mauvaise image numérique.
Par ailleurs, les réseaux sociaux posent également des questions de confidentialité. Dès lors qu’un profil est consulté par un recruteur, des informations personnelles sont parfois visibles : photos, opinions, centres d’intérêt… Autant de données qui peuvent introduire des biais discriminatoires liés à l’apparence physique, au milieu social, à la fréquentation de personnes, etc.
L’utilisation des réseaux sociaux par les recruteurs
De leur côté, les recruteurs emploient de plus en plus les réseaux sociaux pour rechercher des candidats de manière proactive au lieu d’attendre des candidatures spontanées. Ils leur offrent aussi plus d’autonomie en limitant le besoin de passer par des intermédiaires onéreux.
L’avantage principal pour les recruteurs reste le fait d’accéder à bien plus d’informations sur les futurs candidats que via un CV classique. Les réseaux leur permettent d’obtenir un plus grand nombre de profils, d’identifier rapidement les candidats grâce à leurs informations publiques et de toucher surtout les jeunes actifs, grands utilisateurs des réseaux.
En revanche, cela pose la question de l’utilisation éthique de ces données personnelles. Les recruteurs ont la responsabilité de ne pas laisser les informations collectées en ligne introduire des discriminations dans leur processus de sélection.
Les bonnes pratiques pour les candidats et les recruteurs
Certains conseils permettent de maximiser les chances de réussite. Les candidats doivent veiller à avoir un profil à jour, attractif et professionnel. L’autocensure sur les publications personnelles est vivement recommandée.
Les recruteurs gagnent à intégrer les réseaux dans une stratégie globale en travaillant leur image employeur et en impliquant davantage leurs salariés. Ils doivent aussi former leurs équipes à l’utilisation pertinente des réseaux sociaux en posant des limites.
On le voit donc, les réseaux sociaux représentent incontestablement une évolution des pratiques de recrutement, avec des opportunités mais aussi des écueils à éviter. Les candidats doivent redoubler de prudence dans leur utilisation des réseaux et maîtriser leur e-réputation. Les recruteurs ont quant à eux la responsabilité d’employer ces nouvelles sources d’informations de manière éthique et sans discrimination.
* Baromètre Apec Pratiques de recrutement des cadres – édition 2022