Le 6ème Forum mondial de l’eau qui se déroule actuellement à Marseille demeure une occasion unique pour les représentants des gouvernements comme pour les élus locaux de dialoguer et de se mobiliser sur les défis de l’eau et de l’assainissement dans le monde.
L’un des objectifs de ce forum consiste également à mieux comprendre les impacts du changement climatique dans la gestion de la ressource en eau.
Aggravation et multiplication des tempêtes, progression des zones désertiques et plus largement soumises au stress hydrique, fonte de la banquise et des glaciers… le changement climatique constitue sans doute le principal défi écologique pour l’homme.
L’évolution du climat aura des conséquences sur la gestion et la disponibilité de la ressource en eau :
Les efforts d’adaptation à mener, en particulier dans les pays les plus vulnérables au changement climatique, souvent les plus démunis, devront d’emblée intégrer une gestion économe de l’eau. La demande en eau douce a été multipliée par 9 au cours du 20ème siècle. 70 grands fleuves internationaux n’atteignent plus leur embouchure et de nombreuses nappes continentales baissent constamment. Les projections à 2050 montrent un accroissement fulgurant de la demande en eau douce (+55%), menaçant la sécurité sanitaire, alimentaire et énergétique des populations, dont 60% seraient alors en « stress hydrique* ».
Par ailleurs, le secteur de l’eau, gros consommateur d’énergie, peut participer aux efforts de la communauté internationale pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. La prise en compte des interactions entre eau et climat doit donc être renforcée à tous les niveaux, principalement au travers des politiques de lutte et d’adaptation au changement climatique.
La France propose ainsi un accès pour les pays les plus vulnérables et les plus démunis au « fonds vert** » pour financer leur politique de l’eau. Elle espère aussi un renforcement des passerelles entre experts de l’eau et spécialistes du changement climatique soit par l’intégration de ces experts au sein du GIEC, en particulier dans le groupe traitant des impacts et de l’adaptation au changement climatique, soit par la création d’une « plateforme d’échange » entre scientifiques du climat et gestionnaires de l’eau.
La situation de la France :
Entre 1999 et 2009, la France a diminué ses prélèvements d’eau alors que dans le même temps la population française a augmenté de 7 %.
Évolution des prélèvements d’eau par secteur de 1999 à 2009 :
• Les prélèvements pour la production d’eau potable ont baissé de 6 % depuis 2005. La réduction des fuites des réseaux publics et les changements de comportement des consommateurs compensent largement l’augmentation démographique et la croissance économique.
• Les prélèvements liés aux activités industrielles françaises ont diminué de 20 % depuis 1999.
• Pour l’énergie, à champ constant de centrales nucléaires prises en compte, les prélèvements liés à leur refroidissement sont plutôt stables. Les prélèvements opérés pour le refroidissement des centrales sont liés aux contraintes d’exploitation mais aussi aux conditions climatiques. Ainsi, les épisodes de sécheresse et de forte chaleur des années 2003 et 2005 ont conduit à augmenter les prélèvements pour maintenir la production.
• Les prélèvements pour l’irrigation déclinent après 2006, avant d’enregistrer une nouvelle hausse en 2009, sans atteindre toutefois le niveau du début des années 2000.
Cette baisse est surtout observée en eau de surface, les prélèvements n’ayant pas diminué dans les nappes. Les volumes prélevés sont liés à la pluviométrie, à l’image de 2003, où la
sécheresse a entraîné une hausse ponctuelle des prélèvements, ou dans une moindre mesure, de 2009.
• Le plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), présenté par le gouvernement en juillet 2011, a également pour objectif d’économiser et d’optimiser l’utilisation de l’eau. On estime à 2 milliards de m3 par an le déficit à l’horizon 2050 pour satisfaire les besoins, en considérant une stabilité de la demande. Le plan prévoit donc un ensemble de mesures pour économiser 20 % d’eau prélevée en 2020, à travers l’action des Agences de l’eau, des programmes de détection et réduction des fuites dans le réseau et d’aide à la récupération des eaux de pluie ou des eaux usées
* Source OCDE.
** L’instrument du Fonds vert a été adopté par la conférence des Parties à la Convention-climat à Durban fin 2011. Sa création répond à une demande forte des pays en développement qui souhaitaient la mise en place d’un fonds qui financerait à grande échelle la transition des pays en développement vers un modèle de développement sobre en carbone et résilient au changement climatique.
excellent titre, qui résume tout : le climat, si et quand il change, a/aura des conséquences sur un certain nombre de choses, dont la ressource en eau. En résumé, si il pleut plus ça ira mieux pour l’eau que si il pleut moins, à condition qu’il ne pleuve pas trop, que les densités urbaines des pays « du Sud » n’explosent pas de manière anarchique (c’est pas vraiment bien parti), que l’on ait l’idée en « haut lieu », que ce soit au niveau local, régional ou national de stocker l’eau etc etc. Je pense que ça méritait un Forum Mondial déplaçant des milliers de personnes et émettant des milliers de tonnes de CO2 (ce dernier point m’indifférant totalement par ailleurs).