L’industrie informatique s’attaque aux problèmes énergétiques

La consommation électrique et la dissipation thermique des serveurs n’ont fait qu’augmenter, alors que depuis quelques années les prix de l’énergie ne cesse de grimper. Par exemple, le budget énergie des datacenters * américains a atteint 2,7 milliards de dollars en 2005, soit l’équivalent de 45 milliards de kWh.

Au niveau de la planète, l’étude menée par les scientifiques de Lawrence Berkeley National Laboratories a révèlé une dépense électrique de 7,2 milliards de dollars, soit deux fois plus qu’il y a cinq ans.

Pour combattre ce gaspillage d’énergie silencieuse, la bataille semble s’organiser sur plusieurs fronts :

Au niveau technologique :

Hier, IBM a annoncé avoir mis au point un procédé de fabrication de microprocesseurs qui permet d’augmenter leur vitesse de plus de 30 % tout en réduisant de 15 % leur consommation d’énergie, grâce à un polymère spécial.

Dernièrement, VIA Technologies, a présenté son nouveau format de carte-mère, « le Pico-ITX » d’une taille minimaliste de 10 x 7,2 cm. Cette carte constitue un véritable concentré de performances à faible dissipation thermique et très peu gourmande en énergie.

L’enjeu du futur qui consiste à rapprocher les composants électroniques entre eux semble donc bien lancé. Cette méthode à l’avantage d’augmenter la vitesse de calcul d’une part et de réduire la consommation d’énergie d’autre part du fait des faibles distances parcourues par le signal électrique.

Au niveau du refroidissement :

IBM encore, a breveté l’année dernière sa technologie de refroidissement liquide pour les datacenters. Ce panneau à refroidissement liquide d’environ 15 cm d’épaisseur s’installe sur l’arrière d’un rack et optimise son refroidissement. Ce système permettrait de réduire de près de 55 % la quantité de chaleur dissipée dans le datacenter, diminuant d’autant les besoins en climatisation, selon IBM.

De son côté, Hewlett Packard a développé un système de refroidissement unique, surnommé « le Dynamic Smart Cooling ». Ce dernier parviendrait à réduire les coûts de refroidissement des serveurs dans une fourchette de 20 à 45 %. En valeur, cela représente une économie substantielle d’environ 1 milliard de dollars pour un centre de données produisant 10 millions de Watts de chaleur.

Une autre piste en vue :

Le procédé de virtualisation permet d’héberger plusieurs sessions utilisatrices au sein d’une même machine afin d’optimiser au maximum les ressources de l’ordinateur. En d’autres termes, l’utilisateur ouvre une session de travail à distance sur un serveur dédié au travers d’un réseau au lieu de le faire systématiquement sur sa propre machine en local.

Finalement, chaque acteur essaie à sa manière de combattre ce gaspillage énergétique pour le transformer évidemment en un avantage concurrentiel.

* Le Datacenter est un centre de traitement des données. Il se présente comme un lieu où se trouve différents équipements électroniques, surtout des ordinateurs et des équipements de télécommunications. En pratique, presque toutes les entreprises de taille moyenne, ou plus grande, aux États-Unis utilisent un tel centre.

[ Archive ] – Cet article a été écrit par E.

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