Livre Blanc: adapter l’Europe au changement climatique

La Commission européenne a présenté mardi un livre blanc exposant les mesures nécessaires pour renforcer la capacité de résilience de l’Union face au changement climatique.

Selon des études récentes, les effets du changement climatique se feront sentir plus rapidement et seront plus graves que ne l’indiquait le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans son rapport de 2007. L’Europe n’échappera pas à ces effets et doit donc se préparer à y faire face, a déclaré la Commission européenne.

Les conséquences du changement climatique seront différentes d’une région à l’autre, de sorte que la plupart des mesures d’adaptation devront être prises aux niveaux national et régional, a-t-elle indiqué. Dans ce contexte, elle a présenté une approche stratégique en deux phases pour l’adaptation aux effets du changement climatique dans l’UE, qui visent à compléter les mesures adoptées par les États membres par une approche intégrée et coordonnée.

"La gravité du changement climatique s’accentue et devient de plus en plus inquiétante au fil des ans", s’est inquiété le commissaire Stavros Dimas. "Nous devons tout mettre en œuvre pour réduire les émissions de carbone; cependant, même avec les réductions d’émission que nous nous sommes engagés à réaliser, un certain degré de changement climatique est inévitable."

"Il est donc essentiel que nous commencions à travailler dès maintenant avec les gouvernements, les entreprises et les communautés locales afin de mettre en place une stratégie d’adaptation globale pour l’UE et de garantir l’intégration de l’adaptation dans les principales politiques de l’UE."

L’agriculture est la première concernée par les bouleversements à venir : Elle "sera touchée de plein fouet par le changement climatique", a prévenu Fischer Boel, commissaire à l’agriculture.

"Je veux que les agriculteurs soient totalement conscients des défis qui les attendent et je souhaite lancer un débat sur les mesures spécifiques susceptibles d’aider nos agriculteurs à s’adapter. En particulier, je voudrais que nous prenions des mesures dites «sans regret» qui engendrent des bénéfices sur les plans économique et environnemental, quelle que soit la façon dont le climat évolue. Ce sont les principaux éléments du document sur l’agriculture et le changement climatique qui a été adopté aujourd’hui en liaison avec le livre blanc."

Concernant le domaine de la santé, "il y a lieu d’accorder une attention particulière au renforcement de la surveillance sanitaire des personnes, des animaux et des plantes", recommande Androulla Vassiliou, membre de la Commission européenne chargé de la santé. "En outre, l’intégration de programmes d’action sanitaire en cas de conditions météorologiques extrêmes dans les plans de préparation des autorités sanitaires est fondamentale. Nous devons également veiller à ce que les effets du changement climatique sur les catégories sociales vulnérables soient évalués. La collaboration internationale est essentielle pour atteindre ces objectifs."

En charge de la pêche et des affaires maritimes, Joe Berg a souligné que "nous devons être prêts à relever les défis à venir, tels que la montée du niveau des mers, les inondations côtières, les incidences sur le tourisme côtier, sur les ports et le transport maritime, ainsi que sur les pêcheries."

"Nous ne pouvons pas nier l’importance des écosystèmes côtiers pour notre économie. Aujourd’hui, près de 50 % de la population européenne vit dans des zones côtières. C’est pourquoi il est primordial et urgent de déployer des efforts pour s’adapter au changement climatique."

Cadre d’action

Au cours des 50 prochaines années, le changement climatique devrait avoir des incidences considérables sur de nombreux secteurs économiques : l’agriculture, l’énergie, les transports, les écosystèmes, le tourisme et la santé. Il aura aussi des répercussions sur les ménages et les entreprises ainsi que sur certaines catégories sociales, notamment les personnes âgées, les personnes handicapées et les ménages à faible revenu.

Le livre blanc présente un cadre dans lequel l’Union européenne et ses États membres peuvent se préparer aux effets du changement climatique.

La première phase de la stratégie sera menée jusqu’en 2012 et jettera les bases de l’élaboration d’une stratégie d’adaptation communautaire globale, à mettre en place à partir de 2013.

L’objectif sera de mieux comprendre le changement climatique et d’examiner les mesures d’adaptation envisageables ainsi que la façon d’intégrer l’adaptation dans les principales politiques communautaires. Les décisions relatives aux meilleures modalités d’adaptation doivent reposer sur une analyse scientifique et économique solide, estime Bruxelles.

Le livre blanc souligne la nécessité de créer un centre d’échange d’informations sur les risques du changement climatique, les effets de ce phénomène et les meilleures pratiques.

Les effets du changement climatique diffèrent d’une région à l’autre, les zones de montagne, les zones côtières et les plaines inondables étant particulièrement vulnérables. C’est pourquoi la plupart des mesures d’adaptation seront mises en œuvre au niveau national ou régional.

Le rôle de l’Union européenne sera de soutenir ces efforts en adoptant une approche intégrée et coordonnée, notamment en ce qui concerne les questions et les politiques transfrontières qui sont largement intégrées au niveau de l’UE. Elle doit également occuper une place importante dans les politiques extérieures de l’Union pour aider les pays les plus touchés et coopérer avec les pays partenaires sur les questions liées à l’adaptation au niveau international.

La Commission a aussi présenté aujourd’hui trois documents de réflexion consacrés aux questions ayant trait à l’eau et aux zones marines et côtières, à l’agriculture et à la santé, lesquels sont fondés sur le cadre établi dans le livre blanc.

Adaptation et atténuation, deux aspects du même problème

L’Union européenne affiche sa détermination à agir rapidement pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, atténuer le changement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre n’est pas suffisant. Il faut prendre des mesures complémentaires à plus court terme, souligne-t-elle. Les conséquences du changement climatique devraient être plus importantes que prévu et se produiront indépendamment des mesures d’atténuation mises en œuvre.

Il paraît nécessaire d’adopter des mesures pour améliorer la résilience des systèmes naturels et humains aux incidences du changement climatique. Des mesures d’adaptation sont mises en œuvre dans l’UE, mais elles sont souvent appliquées de manière fragmentaire et dans quelques États membres seulement.

Action future

La Commission créera un groupe de pilotage consacré aux incidences du changement climatique et à l’adaptation. Ce groupe réunira des représentants des États membres de l’UE qui participent à l’élaboration de programmes d’adaptation nationaux et régionaux et consultera des représentants de la société civile et de la communauté scientifique. Il recevra le soutien de groupes de travail techniques, notamment dans le domaine de l’agriculture. D’ici 2011, la Commission établira un centre d’échange d’informations sur les effets du changement climatique.

Pour en savoir plus

Page web de la Commission consacrée à l’adaptation au changement climatique

Page web de la Commission consacrée à l’agriculture et au changement climatique

Rapport n° 4/2008 de l’AEE: Impacts of Europe’s changing climate – 2008 indicator-based assessment

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pasnaif

et sans blâmer les politiques européens forcés d’agir face au “concensus scientifique”, je reste non convaincu de la pertinence des prévisions du GIEC. En effet beaucoup d’autres scientifiques sont réticents et dénoncent ce fameux GIEC, à démarrer par son sous-directeur qui  démissionné pour raisons éthiques. Mais sans faire une instruction et un procès, je m’en tiendrait à ce qui me chiffonne le plus, la comparaison entre réalité et prévisions d’il y a deux ans. En effet, on nous annonce +6° en 2100 (je conviens que cela serait une méga catastrophe climatique) mais la rapidité même et totalement imprévue de ce qui se passe depuis 3 ans montre calairement que les modèles scientifiques informatiques du GIES sont complètement faux: En sus du CO² (qui de leur propre aveu ne peut pas produire d’échauffement mesurable sur 3 ans) il y a FORCEMENT une ou des autres causes en action. Ces causes ne peuvent être que naturelles, donc elles se sont déjà produites. Du coup nous sommes forcés de conclure qu’elles n’agissent dans un sens puis à l’opposé que pendant de faibles durées, sinon les océans seraient en ébullition ou congelés. Si l’on jase beaucoup sur les glaces artiques de 2008, rappellons simplement que le “passage du Nord-Ouest” était ouvert e 1911 pour se refermer ensuite. La seule chose qui intellectuellement me satisfait c’est que CO² ou non, les populations sont progressivement sensibilisées à notre impact possible sur le climat, donc savent qu’il faudra rapidement vivre en économisant et non plus en gaspillant. Cela sera un investissement en or pour aborder, retarder et amoindrir l’impact CERTAIN du pic du pétrole sur les économies, donc nos vies et ce, probablement avant 2015 sinon dès la reprise économique.

Acteur

Comme tous les jours (voir commentaire ci-dessus) je découvre qu’Allègre conserve encore quelques farouches disciples (naïf ou pas). D’où l’importance de ces travaux… Je répondrai juste qu’il ne faut pas confondre météo et climat, en précisant qu’il existe quelques lectures intérressantes et indépendantes du GIEC pour mettre à niveau ses connaissances. Malgré tout, le dernier petit paragraphe fait un pas de géant dans les réflexions stratégiques de mutation liées à l’environnement, risques, résilience, vulnérabilité, opportunités, la disparition des énergies fossiles en est un bon exemple d’études. Je ne saurai qu’encourager cette personne à croire à l’une ou l’autre de ces voies pour contribuer, non pas à une “reprise économique”, mais à une transformation nécessaire et bénéfique de nos sociétés.

Furfur

Je suis preneur pour les lectures de mise à niveau, si tu peux donner les références et/ou adresses web Merci

Godart

Pasnaif a raison : Beaucoup de scientifiques sont réticents et dénoncent ce fameux GIEC, à commencer par son sous-directeur qui  démissionné pour raisons éthiques. Le “passage du Nord-Ouest” était ouvert en 1911 puis s’est refermé ensuite.   Oui,ce fameux GIEC et tous ces idéologues écolos-sectaires qui s’en réclament,les gouvernements occidentaux qui s’en servent comme instrument de manipulation à l’ONU .Tout ceci est une énorme et scandaleuse ESCROQUERIE mondiale.Et il sera très long de s’en défaire puisqu’elle nourrit à tous les niveaux une masse énorme de grands et petits escrocs (dont beaucoup institutionnels) qui mangent à tous les ratelliers.

renewable

Et que proposez-vous donc? On continue comme si de rien n’était, on fait de l’électricité au charbon, on roule avec des véhicules de 3tonnes pour déplacezr 70kg, on cultive et élève de la manière la plus intensive possible, etc…? Le changement climatique, et non pas réchauffement (là dessus, même ce brave Allègre commence à jouer avec les mots, sentant le ridicule d’un peu trop près) aura des conséquences inconnues, peut-être n’en veront nous pas les effets avant des décennies et des décennies. Mais ce n’est pas le “tout”, pour nous êtres humains, la santé est l’aspect le plus important dans la problématique du modèle de développement actuel. Si le risque du “changement climatique” est le détonnateur d’un mouvement plus général et plus vaste pour gérer nos ressources de manière durable, alors pourquoi s’en offusquer? A moins de travailler chez Total ou d’être retraité d’AREVA, d’avoir un hummer dernier cri, d’avoir une résidence secondaire à la campagne sans éoliennes à proximité et de se moquer comme d’une guigne de manger mc do tous les jours! 😉

Allegro

Ce qui est inacceptable surtout,c’est que sous pretexte de ‘changement climatique’ des escrocs polytechniciens comme jean marc JANCOVICI veulent faire payer les pauvres en surtaxant les carburants sous le couvert du mensonge des “réchauffistes”(propagandistes du réchauffement planétaire). La devise de jean marc JANCOVICI et ses copains se résume à : A bas les pauvres . Car les riches se foutent comme d’une guigne des taxes carburants. Les escrocs  du GIEC et leurs complices sont des vulgaires JANCOVICIs(c’est un gros mot).Et j’espère qu’ils seront dans quelques temps démasqués et durement discrédités comme ils le méritent…