Mix énergétique : “L’UE a besoin d’un objectif contraignant pour 2030”

Une résolution ‘non législative’ adoptée** mardi par le Parlement Européenne soulignait le besoin d’instaurer un meilleur système de promotion des énergies renouvelables au niveau de l’UE, ainsi que la perspective d’un objectif contraignant pour 2030 et des incitations à investir.

"Cette résolution est un point de départ vers d’autres débats. Le soutien à l’énergie renouvelable doit être vu dans une perspective européenne. Nous devons discuter du visage que va prendre notre politique climatique après 2020" a déclaré le rapporteur Herbert Reul (PPE, DE) à l’assemblée plénière.

Des objectifs et jalons devraient être définis pour la période jusqu’à 2050, et les députés suggèrent que l’UE puisse viser une part des renouvelables dans le mix énergétique européen au-delà des 30% indiquée dans les travaux de la Commission Européenne. Aussi, un amendement appelant la Commission à proposer un objectif contraignant pour 2030 a été adopté d’une courte majorité (339 voix contre 336, avec 19 abstentions). Toutefois, une proposition de situer celui-ci entre 40 et 45% a été rejeté (284 voix contre 365, avec 35 abstentions).

Vers un mécanisme européen de soutien intégré

Les députés estiment qu’il est essentiel de faire avancer le débat sur un système de soutien durable européen pour l’après 2020. Une stratégie intégrée à long terme pour promouvoir les énergies renouvelables à l’échelle européenne devrait prendre en compte l’importante variété de mécanismes de promotion qui existent à l’heure actuelle dans les différents États membres, ainsi que les divergences régionales et géographiques, affirme le texte.

Promouvoir des investissements dans un cadre stable

Des dispositions pour une énergie sûre, accessible et durable est indispensable pour la compétitivité de l’industrie et de l’économie. Par conséquent, l’accès aux capitaux pour les investissements est un élément clé dans le développement des énergies renouvelables, en particulier à la lumière de la crise financière, souligne le texte.

"En échangeant leurs meilleures pratiques, les Etats Membres pourraient permettre un meilleur fonctionnement du marché intérieur de l’énergie et envoyer ainsi un signal positif aux investisseurs potentiels", ont estimé les députés. A cette fin, ils jugent indispensable un cadre politique "stable et rentable" pour l’après-2020.

** La résolution non-législative a été adoptée par 465 voix pour, 177 contre et 46 abstentions.

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climax1891

En Europe, 49% de l’énergie finale est utilisée pour le chauffage et la réfrigération. Soit environ 6 660 TWh ou 570 millions de TEP en 2005 (l’énergie finale en Europe était de 13 609 TWh ou 1170 millions de TEP). C’est plus que les transports (31%) et que l’électricité spécifique (20%) En ne prenant que les températures inférieures à 250 C°, cela faisait 4 640 TWh ou 400 millions de TEP. Commençons par réduire fortement la quantité d’énergie finale, utilisée pour le chauffage et la réfrigération. Sachant que, contrairement à l’électricité, la chaleur et le froid peuvent se stocker. Pourquoi ne pas utiliser une partie de l’argent de la politique agricole commune pour financer la production de matériaux verts et de biocoal. Source : The Solar Thermal Potential in Europe

jmdesp

Je pense que ce graphique est assez volontairement trompeur, et l’illustration c’est le fait qu’il définisse qu’il n’existe que 3 usage de l’énergie, le transport, l’électricité spécifique, ou le chauffage/réfrigération. J’imagine que l’utilisation du coke dans la sidérurgie doit y être considérée comme une forme de “chauffage”, là où Vaclav Smil fait fort judicieusement qu’on a aujourd’hui aucune alternative crédible à l’échelle où nous le réalisons : http://www.masterresource.org/2009/09/a-forgotten-case-of-fossil-fuel-dependence-the-iron-age-requires-carbon-based-energy-like-it-or-not/ Pour toute la chaleur industrielle, l’idée de stocker bien sûr est tout à fait loufoque. Quand on prends les statistiques de l’INSEE, la consommation finale d’énergie tous secteur était 156 TEP dont 69, soit 44%, pour le résidentiel-tertiaire, qui inclut le chauffage au sens uusel (pas la chaleur industrielle) des particuliers et des industries. Sur ces 44%, 61% concernait le chauffage, cf Ca fait 27% de l’énergie réellement utiliser pour chauffer, sachant que depuis 1974 cela se stabilise en prix, cf http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=ip1176&page=graph#graphique1 ce qui indique que la contrainte est déjà là pour réduire. Le transport est donc au final bien devant.

jmdesp

Sinon avec le dépassement du seuil de 400 ppm, le seul objectif contraignant légitime est celui sur le CO2 et pas sur les EnR. Le “Committee on Climate Change” britannique propose de fixer une cible à 50 g CO2/KWh en 2030 pour l’électricité , il faut l’accompagner d’autre objectifs ambitieux dans les autres secteurs, transport, industrie, batiment, sur lesquels la France pourra agir ambitieusement puisque sur l’électricité elle est déjà quasiment arrivé à l’objectif.

climax1891

Dans le détail, en Europe, nous avons pour l’année 2005. – 570 millions de TEP de chaleur donc 400 millions de TEP pour les températures inférieures à 250 C° 170 millions de TEP pour les températures supérieure à 250 C° – 362,7 millions de TEP pour les transports Si on regarde les chiffres de la France en 2007 Pour l’année 2007, le chauffage (donc l’eau sanitaire) résidentiel et tertiaire a représenté 52 millions de TEP soit 29% de l’énergie finale consommée en France soit 176 millions de TEP (donc 16 millions de TEP pour la chimie). Il faut ajouter 4,5 millions de TEP pour la cuisson dans le résidentiel et tertiaire En 2008, les transports ont représenté 47,2 millions de TEP (Source ADEME) Voir Programmation pluriannuelle des investissements de production de chaleur DIRECTION GENERALE DE L’ENERGIE ET DU CLIMAT http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/ppi_chaleur_2009.pdf

eilage

“La France entière pourrait se chauffer en récupérant la chaleur dégagée par les 58 réacteurs nucléaires d’edf, estime le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) …” Même si dans la pratique 100% de tout les bâtiments ne pourraient être reliés à un réseau de chauffage collectif, une bonne partie des grandes villes le pourrait …

fredo

interessant mais quid de la sécurité desdites centrales en cas de soucis de refroidissement? autre piste: les réseaux de chaleur alimentés par des centrales solaires thermiques à base de capteurs classiques, une conférence sur le sujet vient de se terminer à Malmö en Suède (Suède Danemark et Autriche ont une dizaine d’années de retour d’expérience sur le sujet).

fredo

merci pour ces graphiques, toujours appéciables, avec quelques remarques: 1-la répartition entre les 3 n’est pas figée, qui du développement des transports électriques, 2-rien n’empêche de faire à la fois de la chaleur et de l’électricité, c’est même souvent souhaitable en terme d’efficacité, 3-le communiqué parle d’énergie et pas d’électricité seule,

fredo

après l’objectif 20% en 2020, 30% en 2030 paraît couler de source, sachant que la part des ENR dans la production d’énergie finale croit d’environ 1% par an avec un recul de 7 ans depuis 2005 dans l’UE27. 2005 est l’année de référence pour les objectifs 2020 à conserver logiquement pour les objectifs 2030. Evidemment ça commence à gêner…

Sicetaitsimple

20% en 2020, c’était bien trouvé, c’est réellement mon avis ,parce que c’est techniquement réaliste mais en même temps il faut s’y atteler, ça ne vient pas tout seul. 30% en 2030 j’aime bien aussi, pour les mêmes raisons: c’est faisable mais faut s’en occuper sérieusement. Où ça risque de se compliquer, c’est quand il va falloir répartir ces 30% moyens (EU27) entre les états.

Pas naif

L’Europe maintenue artificiellement divisée (par et pour le plus grand bien des politiques) n’a aucune vision et est devenue la proie d’un lobbyisme actif: Les instructions eropéennes divergent de plus en plus de la Réalité car il ne sert à rien de “directiver” dans une direction pro-lobby conduisant à une impasse économique: éolien. Les grands capitalistes, après avoir placé leurs capitaux pour rafler les contrats juteux naïvement appuyés par les gouvernements, ont compris que la manne ne durerait pas et que de nouveaux investissements, notamment en Baltique, risquaient de ne jamais avoir de rentabilité car la Bulle des hyper-subventions va éclater. Sans les subventions, ces deux énergies poussées trop haut vont se dissipper comme fumée au vent, sans jeu de mots: Le rythme annuel d’investissement PV et éolien s’est effondré en Allemagne. Le fric est toujours réaliste à moyen terme.

fredo

sûr que l’enfer est dans le détail comme disait Sartre! Comme ça vient 2 approches peuvent être suivies: 1- + 10% pour tout le monde par rapport à l’objectif 2020 de chaque pays 2- +10% pour tout le monde par rapport à la réalisation 2020. La 2è approche suppose que l’objectif EU27 de 20% ait au moins été atteint, la 1ère étant la plus simple. Quoique si c’était simple…

gp

plutôt qu’un objectif contraignant susceptible d’accroitre les délocalisations d’industries lourdes, l’UE ferait mieux de se pencher sérieusement sur une fiscalité écologique à la hauteur des enjeux et de ses ambitions. Dans une économie désormais globalisée, c’est sur le consommateur qu’il faut mettre la pression pour l’encourager activement à consommer MIEUX et MOINS. Les industriels suivront de fait… CQFD

Bachoubouzouc

La question étant : Comment organiser une fiscalité équitable et avec un vrai impact écologique, sans pour autant pondre une usine à gaz ingérable et constamment contournée par les tricheurs ? Déjà que la partie “équitable” de notre fiscalité est ce qui fait vivre le débat droite/gauche depuis des décénies…

Sicetaitsimple

Il faut vous nommer négociateur de ce dossier à Bruxelles, vous avez des solutions simples! Plus sérieusement, ça va devenir très complexe car on va réellement commencer à taper dans le dur! Sur la première phase (2020), le développement depuis quasiment 0 ou du moins pas grand chose des renouvelables electrogènes permet de faire une partie du chemin techniquement facile (je ne parle pas de ce que ça coute). Pour la suite, ça va commencer à se compliquer techniquement (et certainement aussi économiquement), car il ne sera plus possible de “superposer” un système à un système existant, il va falloir commencer à profondement modifier les système existants ( pour les cas spécifique de l’électricité, réseaux, tarification, marchés, interconnexions,.etc..).

climax1891

Dans le détail, nous avons – 68 millions de TEP de pétrole et 160 millions de TEP de gaz naturel utilisés dans le résidentiel et tertiaire. L’isolation et les pompes à chaleur peut permettre d’économiser l’éssentiel de ces 228 millions de TEP – 128 millions de TEP de pétrole pour le transport des marchandises et 54 millions de TEP de pétrole pour le transport maritime. Avec plus de trains de marchandises, de péniches et des navires de transport équipés de voiles, on peut ésperer économiser 100 millions de TEP, dont 15 millions de TEP grâce aux voiles. – Dans le résidentiel et le tertiaire, l’éclairage, le chauffage et la réfrigération ont représenté environ 75 millions de TEP (879 TWh) d’électricité en 2007. Avec les technologies disponibles, on peut espérer économiser 55 millions de TEP. – Le potentiel de la biomasse est de 160 millions de TEP en Europe. Grâce à l’isolation, cette biomasse pourrait être disponible pour remplacer 80 millions de TEP de charbon dans les centrales électriques et remplacer 80 millions de TEP de gaz ou de charbon dans l’industrie.

Sicetaitsimple

où l’on voit que les grands satans régulièrement dénoncés (nucléaire et charbon) sont respectivement n°4 et N°3 en energie primaire consommée, alors qu’ils sont les moins importés en valeur (en coût). Ceci pour faire la liaison avec le post parallèle:

Sicetaitsimple

J’aime bien le schéma que vous nous présentez, car il est à la fois très parlant et pédagogique, mais en même temps (ce n’est pas de sa faute, il s’agit d’une photo à un instant) très révélateur des raisons de débats souvent mal orientés. Parlant et pédagogique: – la partie droite, “energie finale”, là on voit bien que les progrès sont sur l’efficacité energétique, les économies d’energie ( isolation, baisse de consommation unitaire des véhicules, amélioration des process,…) – le centre, là on est sur les performances de la branche energie ( centrales à meilleurs rendements, cogénération, raffinage,..) – la gauche, là on est sur la substitution d’une energie par une autre. Mais révélateur: car là on voit bien, car c’est une photo, que le débat sur la substitution ne porte que sur le pavé “electricité” , ce qui explique ces débats eternellement electrocentrés que l’on trouve sur Enerzine ou ailleurs ( et auquel je participe, tout en regrettant qu’ils le soient autant). Alors que la vraie question de la substitution n’est pas seulement comment on fait le “bleu”, mais également et surtout est-ce que le bleu peut remplacer du “orange” ou du “rose”. Et là on est sur le véhicule electrique, les pompes à chaleur, l’hydrogène, etc… bref des choses encore en devenir que ce soit en termes techniques et encore plus en termes de déploiement.

Sicetaitsimple

Il n’y a pas que le bleu, il y aussi le vert. Une petit flêche “biogaz” partant du “vert” pour aller vers le “rose” pour le biogaz injecté dans les réseaux aura par exemple peut-être du sens dans quelques années, même s’il il faut attendre un peu pour que la taille de la flèche soit significative.

Devoirdereserve

Je suis totalement d’accord avec Sicétaitsimple : le diagramme est parlant, et trompeur à la fois. Il dissimule le maigre rendement des transports et de la plupart des usages. Ce diagramme rend difficile (expérience d’enseignant) de penser spontanément à la cogénération (encore que dans le cas de l’Europe, elle apparaît d’emblée). Enfin, allez représenter l’apport des pompes à chaleur… En outre, on mélange dans les flèches terminales des choux et des carottes : type d’énergie final en vrac avec des usages… Alors qu’il est possible de faire rigoureux : Un volontaire pour se taper le boulot ?