Moins de soufre dans l’essence indienne

Sur une période de cinq ans, des chercheurs de SINTEF et de l’Institut Indien du Pétrole (IIP) en Inde se sont attelés à développer des méthodes moins coûteuses pour réduire la quantité de soufre dans l’essence. Ils ont désormais atteint des résultats qu’ils estiment être en mesure de breveter.

Le soufre présent dans les carburants est dangereux pour l’environnement et les restrictions territoriales ont été renforcées dans le monde entier. Dans un pays aussi densément peuplé que l’Inde, la pollution due au soufre se manifeste en particulier par des pluies et brumes acides. De plus, le soufre contamine les catalyseurs des voitures et autres véhicules, ce qui peut entraîner des rejets encore plus importants d’oxydes d’azote.

Elisabeth Tangstad, chef du projet au sein du département Matériaux et chimie de SINTEF, rapporte que l’objectif de départ de la coopération avec les chercheurs indiens était d’échafauder des méthodes plus écologiques et moins consommatrices d’énergie pour extraire le soufre présent dans l’essence. La plupart des raffineries dans le monde réduisent la proportion de soufre contenue dans l’essence par le biais de l’hydrotraitement. C’est un processus relativement coûteux nécessitant une forte consommation d’hydrogène. Le but poursuivi par SINTEF et IIP était d’élaborer des méthodes moins coûteuses à la fois d’un point de vue énergétique et économique, générant des émissions de CO2 moins importantes. Des matériaux poreux sur mesure extrayant les composés de soufre du carburant se sont avérés représenter une alternative satisfaisante.

Dans ce processus, le matériau intercepte le soufre sans qu’il soit nécessaire qu’il se produise une réaction, explique Tangstad. Les chercheurs ont conçu, fabriqué et expérimenté une multitude de matériaux à petite échelle en s’appuyant sur la connaissance des propriétés des différents composants des matériaux. Ensuite, les essais les plus prometteurs ont été développés et envoyés à l’institut indien qui a mené des expériences dans son propre laboratoire dans des conditions plus proches de la réalité. Pour que des raffineries indiennes puissent mettre les nouvelles méthodes en application, il est nécessaire d’élaborer des diagrammes de fonctionnement décrivant la manière dont les mises à niveau peuvent être concrètement effectuées.

Tangstad souligne que ce projet a représenté une excellente collaboration entre l’Inde et la Norvège, les deux instituts ayant pu bénéficier de leur expérience réciproque. SINTEF a entre autres accueilli plusieurs chercheurs indiens au cours des dernières années. Le "Projet essence" s’est terminé l’an dernier. Les chercheurs ont sollicité une extension à un projet de deux ans portant sur le diesel, ce qui a été accepté et financé par le Ministère des Affaires Etrangères norvégien avec un contrat de 2,7 millions de couronnes et avec un complément éventuel de 5,7 millions.

BE Norvège numéro 80 (8/07/2008) – Ambassade de France en Norvège / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/55289.htm

         

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