Nous nous dirigeons vers un niveau record d’émissions de CO2 en 2014

Selon le rapport Global Carbon Project publié dimanche, les émissions de dioxyde de carbone issues de la combustion des hydrocarbures, principal contributeur au réchauffement climatique, devraient augmenter en 2014 de 2,5% pour atteindre 37 milliards de tonnes, un nouveau record.

La publication de ce rapport intervient juste avant le sommet des Nations unies sur le changement climatique qui se tient aujourd’hui à New York.

Les émissions de CO2 seraient ainsi supérieures de 65% par rapport aux niveaux de 1990, l’année de référence du Protocole de Kyoto.

La Chine, les Etats-Unis, l’UE et l’Inde sont les plus grands émetteurs de CO2 et représentent ensemble 58% des émissions. Ces dernières ont augmenté en 2013 de 4,2% pour la Chine, de 2,9% pour les Etats-Unis, et de 5,1% pour l’Inde. Quant à l’UE, elle a réduit ses émissions de 1,8% même si elle continue d’exporter un tiers de ses émissions vers la Chine et d’autres producteurs par les biens et services importés.

Pour la première fois en 2013, les émissions de CO2 de la Chine par habitant ont dépassé celles de l’Europe. Elles sont maintenant plus élevées qu’aux Etats-Unis et l’Union européenne réunis. 16% des émissions de la Chine proviennent des biens et services exportés dans le monde entier.

Au rythme actuel des émissions de CO2, le quota de 1.200 milliards de tonnes de CO2 sera utilisé dans une trentaine d’années. Cela signifie que d’ici une génération, si rien n’est fait, les mesures prises pour limiter la hausse du réchauffement climatique de 2°C pourrait être grandement compromise.

L’équipe internationale de scientifiques sur le climat des Nations-Unies a affirmé que pour éviter cette catastrophe, plus de la moitié de toutes les réserves mondiales de combustibles fossiles devaient rester en l’état.

"L’influence humaine sur le changement climatique est limpide. Nous avons besoin d’une réduction substantielle et durable des émissions de CO2 provenant de la combustion des hydrocarbures, si nous voulons limiter le changement climatique. Nous sommes très loin des engagements nécessaires pour rester en dessous du seuil des 2°C de changement climatique, un niveau qui sera difficile à gérer pour la plupart des pays à travers le monde, même pour les pays riches" a précisé Corinne Le Quéré, directrice du Centre Tyndall à l’UEA.

Nous nous dirigeons vers un niveau record d'émissions de CO2 en 2014

[ Source : global carbon atlas : ici ]

"Nous avons déjà utilisé les deux tiers de la quantité totale de carbone que nous pouvons brûler, afin de maintenir le réchauffement climatique en dessous du niveau crucial de 2°C. Si nous continuons au rythme actuel, nous allons atteindre notre limite en moins de 30 ans et cela sans prendre en compte la croissance continue des niveaux d’émissions. L’absence de mise en place d’action immédiate est inquiétante – soit nous prenons la responsabilité collective de faire la différence, et très vite, soit il sera trop tard" a précisé pour sa part Pierre Friedlingstein, auteur de l’étude dans Nature Geoscience et professeur à l’Université d’Exeter.

Autres chiffres clés :

Les émissions de CO2 au Royaume-Uni ont diminué de 2,6% en 2013, grâce à une baisse de l’utilisation du charbon et du gaz. Toutefois, le Royaume-Uni exporte un tiers de ses émissions de CO2 en consommant des biens et services produites ailleurs.

Les émissions de CO2 sont principalement causées par la combustion d’hydrocarbures, mais pas seulement. Ainsi il faut ajouter la production de ciment et le processus de déforestation qui représente 8% des émissions de CO2.

Les émissions de CO2 doivent rester en dessous du seuil des 3.200 milliards de tonnes pour avoir 66% de chance de maintenir le changement climatique en dessous des 2°C. Mais les deux tiers – soit 2.000 milliards de tonnes – de ce quota ont déjà été utilisés. Si les émissions mondiales continuent de croître au rythme actuel, les 1.200 milliards de tonnes restantes seront utilisées dans une génération.

Les émissions mondiales doivent diminuer de plus de 5% chaque année pendant plusieurs décennies pour maintenir la température au dessous des 2°C.

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gaga42

Bon article, très précis sur les chiffres et les conséquences, c’est plutôt rare dans le domaine. La phrase “Cela signifie que d’ici une génération, si rien n’est fait, les mesures prises pour limiter la hausse du réchauffement climatique de 2°C pourrait être grandement compromise.” est toutefois trompeuse dans la mesure où on peut penser qu’on a une génération pour infléchir la tendance. Le reste de l’article montre bien qu’il n’en est rien et que dans 30 ans de conso actuelle, notre “droit de tirage” (pour avoir 66% de chances de rester en dessous des +2°) deviendra brusquement… nul. Autant dire que vu les inerties (politiques plus que thermiques…) et l’ambiance actuelle… c’est très mal barré et nos petits enfants vont en baver.

Nick-hauss

Raison de plus,pour accroitre beaucoup et au plus vite le parc mondial de réacteurs nucléaires.Et aussi,toutes les ENRs non carbonnées. Sans oublier efficience et sobriété.

Nicias

Toutefois, le Royaume-Uni exporte un tiers de ses émissions de CO2 en consommant des biens et services produites ailleurs. 33% est pile poil le ratio importations/PIB du R-U. Mais le R-U exporte aussi à auteur de 31% de son PIB (“importe les emmissions de carbone des autres”). Donc il faut écrire : “Toutefois, le Royaume-Uni exporte 2% de ses émissions de CO2”. Comme d’habitude aves les officines écolos, la méthodologie sent le sapin. (Je ne prétend pas qu’il n’y ait pas de biais dans un calcul aussi simpliste)

trimtab

“……c’est très mal barré et nos petits enfants vont en baver…” Tromperez vous de génération ? Vu la vitesse ou semblent aller les choses, c’est même nos enfants, voir nous mêmes (qui ont encore quelques dixaines d’années d’éspérance de vie devant nous) qui vont ont baver ! C’est peut être un moment ‘historique’, ou la géneration présente a son propre destin (voir survie !) entre ses propres mains ? Comme disait Amory Lovins: Humanité est face a ses examinations finales pour savoir si un grand cerveau et des pouces opposées a été une bonne idée de l’evolution ? Et qu’on se trompe pas de ‘com’ ! Ce n’est pas la planète qui faut sauver (elle survivera !), c’est bien l’homme en tant d’éspece ! Car comme disait aussi Bucky, il y a 50 ans (!) La ‘nature’ n’a pas besoin de l’homme. Ce n’est pas sa seule experimentation ! trimtab

Pastilleverte

Et encore cette fiction des +2°C qui seraient un “seuil” avant le chaos, dérèglement, fin du monde. Déjà qu’on reste à +0,7/0,8 depuis 18 ans, alors que les émissions de CO2 ne cessent de croitre et que la concentration de CO2 dans l’atmosphère continue son petit bonhomme de chemin entre +0,5 et +3 partie par MILLIONS chaque année (400 atteints cette année) Et pourquoi pas une concentration à 350ppm, chère à certain organisme ? c’était la concentration de CO2 en 1987/1988, années où, bien évidemment, il ne s’est rien passé de notable d’un point de vue climatique (ou du moins météorologique) : aucun ouragan, aucun record de froid ou de chaud, de précipitations ou de sécheresses etc… Ben voyons !

Degoute

Et pendant que les caméras tournent et que les politiques pseudo protecteurs de l’environnement aboient qu’ils sont pour les énergies renouvelables, les lobbys passent : ainsi La France relance la recherche d’hydrocarbures sur son sol, voir

michel123
Luis

¤ Changement climatique : cycle de 60 ans … Time magazine – 24 juin 1974 Lire aussi : 1971 – U.S. Scientist Sees New Ice Age Coming (The Washington Post, July 9, 1971) 1971 – New Ice Age Coming – It’s Already Getting Colder (L.A. Times, October 24, 1971) 1972 – British climate expert predicts new Ice Age (The Christian Science Monitor, September 23, 1972) 1972 – Scientist Sees Chilling Signs of New Ice Age (L.A. Times, September 24, 1972) 1972 – Another Ice Age? (Time Magazine, November 13, 1972) 1973 – Weather-watchers think another ice age may be on the way (The Christian Science Monitor, December 11, 1973) 1974 – Another Ice Age? (Time Magazine, June 24, 1974) 1974 – 2 Scientists Think ‘Little’ Ice Age Near (The Hartford Courant, August 11, 1974) 1974 – Ice Age, worse food crisis seen (The Chicago Tribune, October 30, 1974) 1975 – Climate Changes Called Ominous (PDF) (The New York Times, January 19, 1975) 1975 – Climate Change: Chilling Possibilities (Science News, March 1, 1975) 1975 – B-r-r-r-r: New Ice Age on way soon? (The Chicago Tribune, March 2, 1975) 1975 – The Ice Age cometh: the system that controls our climate (The Chicago Tribune, April 13, 1975) 1975 – The Cooling World (Newsweek, April 28, 1975) 1975 – Scientists Ask Why World Climate Is Changing; Major Cooling May Be Ahead (PDF) (The New York Times, May 21, 1975)

Samivel51

La France, 5eme PIB mondial, est 17eme pour les emissions de CO2, loin derriere des pays nettement moins peuples comme le Canada, l’Arabie Saoudite, l’Afrique du Sud.

gaga42

Extrèmement trompeur que ce graphique, qui nous montre une France vertueuse mais “moins bonne” que l’Australie: 1: Si on regarde les MtCO2 par tête de pipe, l’Australie se retrouve propulsée vers les cancres… 2: On ne tient pas compte des “délocalisations de CO2”: si par exemple pour la France, on tenait compte du fait que la plupart des produits manufacturés dont la production émet beaucoup de CO2 sont fabriqués dans des pays très fortement emetteurs par unité de production (Chine par exemple), alors nos emissions annuelles augmenteraient de l’ordre de 20% (je vous renvoie vers Jancovici ou Auzanneau)… D’où le “Toutefois, le Royaume-Uni exporte un tiers de ses émissions de CO2 en consommant des biens et services produites ailleurs” mal compris par Nicias et que je confirme.

Dan1

Je confirme que si on raisonne en empreinte CO2 (donc avec le contenu CO2 des produits importés), les classements sont différents : Voyez comment les Danois comptabilisent. Pour la France, l’essentiel du carbone des importations ne vient pas de Chine… mais d’Allemagne :

Luis

¤ L’article de Newsweek du 28 avril 1975 Et celui du New-York Times du 21 mai 1975

Nicias

mal compris par Nicias et que je confirme, même si ça me parait un chouilla exagéré. Je suis très curieux de savoir comment vous faites pour confirmer les 33%, auriez vous accés à la méthodologie employée ? Personelement, j’en ai aucune idée. Et exagéré de combien ? Vous confirmez quoi au juste que l’ordre de grandeur est bon ? Un pays comme la France importe majoritairement ses biens d’Europe, pas de Chine. Les importations c’est 29% de notre PIB et incorporent de la valeur ajoutée française (plus de 30% environ de nos importations sont des réimportations). Vous devez prendre en compte que la france aussi exporte sa faible intensité carbone. Vos 20% sont complètement irréaliste.

gaga42

Mes sources: Et les votres?

Nicias

Ayant lu le lien vers l’ademe : grace aux renvois de Dan1, je retire ce que j’ai affirmé. Donc la réduction de l’empreinte carbone de la France passe par la fermeture des centrales charbon à l’étranger. Vaste programme.

Nicias

Par ailleurs, le coefficient en contenu direct et indirect de CO2 des hydrocarbures (pétrole brut et gaz) obtenu pour la Russie a été appliqué à l’ensemble des importations en pétrole de la France. Source Ademe plus haut p. 33 D’ou vient le carbone de la consommation intérieure française puisque celui de nos importations en pétrole (mais aussi a priori charbon ou gaz) est déjà imputé à nos importations.

Sicetaitsimple

font des comparaisons sur les emissions de CO2 du secteur electrique en Europe, ça donne ça: C’est quoi le machin vaguement hexagonal et vert foncé vers le milieu de la carte?

Sicetaitsimple

Un chiffre que je n’avais pas vraiment en tête, c’est que (si bien sûr les données de l’EIA sont correctes) sur le périmètre considéré 56% de l’electricité est décarbonnée, et que ce pourcentage aurait augmenté de 6% en 10 ans, soit (environ) 1/2 point par an. C’est en gros une idée du possible via les renouvelables en moyenne annuelle , si le nucléaire reste globalement stable à l’échelle européenne. C’est déjà très bien, même si ça ne concerne que l’electricité.

Luis

¤ Another Ice Age? / Time Monday, Jun. 24, 1974 Entre d’autres paragraphes sur les catastrophes naturelles du moment et des situations exceptionnelles “jamais vues” depuis des années : “As they review the bizarre and unpredictable weather pattern of the past several years, a growing number of scientists are beginning to suspect that many seemingly contradictory meteorological fluctuations are actually part of a global climatic upheaval. However widely the weather varies from place to place and time to time, when meteorologists take an average of temperatures around the globe they find that the atmosphere has been growing gradually cooler for the past three decades. The trend shows no indication of reversing. Climatological Cassandras are becoming increasingly apprehensive, for the weather aberrations they are studying may be the harbinger of another ice age.”