Nouvelle méthode pour neutraliser l’iode radioactif

Alors que les radio-isotopes de l’iode sont produits par la fission de l’uranium dans un réacteur nucléaire, ces derniers restent préoccupants car ils sont très mobiles dans l’environnement et leur absorbtion par la glande thyroïde peut poser un risque important de cancer après une exposition à long terme.

Par ailleurs, l’iode-129, un type d’iode radioactif, possède une demi-vie extrêmement longue estimée à 15,7 millions d’années. Il constitue donc l’un des plus importants risques à long terme encourus par la population en raison de ses émissions émanantes du stockage géologique des déchets nucléaires .

Le Professeur Neil Hyatt (en photo), enseignant chercheur au Département des Sciences des Matériaux de l’Université de Sheffield a trouvé un moyen d’enfermer les radio-isotopes de l’iode dans un matériau durable, robuste convenant au stade d’élimination finale, tel que l’iode-vanadinite plomb (Pb5 (VO4) 3I). Les recherches, qui ont été publiées dans le Journal des Matériaux Nucléaires, montrent comment sa méthode simple, rapide et peu coûteuse peut être élaborée à la pression atmosphérique.

Le Professeur Hyatt et son équipe ont créé un matériau solide capable d’immobiliser l’iode avec la formule Pb5 (VO4) 3I, en chauffant un mélange composé d’iodure de plomb, d’oxyde de plomb et d’oxyde de vanadium.

Auparavant, cette opération avait été réalisée sous haute pression et dans un container scellé, parce que l’iode se volatilise à haute température. Cependant, en utilisant les connaissances sur le vanadium qui demeure un bon absorbant de micro-ondes à 2,45 GHz – la fréquence utilisée dans les fours à micro-ondes domestiques – l’équipe a été en mesure de chauffer le mélange de produits chimiques dans un four à micro-ondes pour produire le Pb5 (VO4) 3I, en trois minutes environ.

La clé de la méthode réside dans le fait que le Pb5 (VO4) 3I est peu absorbant à des micro-ondes d’une fréquence de 2,45 GHz. Donc une fois formé, l’échantillon ne peut absorber les micro-ondes, de sorte que la température n’est pas assez élevée pour que l’iode puisse se volatiliser.

On sait déjà que de l’iode-131 a été émis par la centrale atomique de Fukushima au Japon après le séisme et le tsunami d’avril dernier. Lors des nombreux essais de bombes atomiques de plein air dans les années 1950, cet élément radioactif a eu un effet sanitaire important sur les personnes exposées, tout comme suite à la catastrophe de Tchernobyl en 1986.

"Dans le combustible nucléaire irradié, l’iode n’est pas immobile, donc une fois l’isolement brisé, il est tout simplement dispersé. Ainsi, l’iode-129 émis lors du retraitement du combustible nucléaire est évacué directement dans la mer d’Irlande au large des côtes de Sellafield. Des quantités importantes de ce radio-isotope ont également été libérées dans la mer au large des côtes du Japon après l’accident de Fukushima. Notre nouvelle méthode offre un moyen rapide et sûre de contenir ce radionucléide, ce qui réduira l’impact potentiel de ces rejets à long terme sur la santé humaine" a déclaré le Professeur Neil Hyatt.

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Moijedis

A mon avis, il faut d’abord extraire, purifier et isoler l’iode-129 dans des usines de post-traitement du combustible usé (La Hague) avant de pouvoir l’immobiliser sous cette forme…